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Alain Juppé & Manuel Valls |
Si quelqu’un en doutait encore, les propos durs d’Alain
Juppé sur François Fillon et ceux de Manuel Valls sur Benoit Hamon qui, en
plus, refuse de le soutenir, ont validé de fait et avec éclat que l’axe central
est bien une réalité et que son candidat, Emmanuel Macron (rejoint par nombre
de juppéistes et de vallsiens) est dans la capacité de remporter la
présidentielle.
De même que les propos de Jean-Louis Borloo sur la nécessité
d’une alliance entre les progressistes de droite et de gauche.
Tout comme la haine qui commence à ressortir des
déclarations des membres du FN et de la candidate d’extrême-droite, Marine Le
Pen, à l’encontre du leader d’En Marche! identifié désormais comme la menace
principale des réactionnaires.
Rappelons que l’axe central, que nous avons été les premiers
à identifier et à démontrer qu’il était majoritaire dans le pays, est composé
des réformistes libéraux de droite, des sociaux-libéraux et des
sociaux-réformistes de gauche et, bien sûr, des libéraux sociaux humanistes et
réformistes du Centre.
Ce qui, en parlant de personnalités politiques, englobent
Alain Juppé, Jean-Louis Borloo, François Bayrou, Emmanuel Macron et Manuel
Valls, entre autres.
Bien entendu et comme nous l’avions prévu, il n’y a pas eu
une alliance entre ces courants de l’axe central pour cette présidentielle,
faute de temps pour faire mûrir dans la tête de ces responsables politiques que
leur alliance était dans l’ordre des choses.
De même, au-delà des propos tenus par Juppé, Valls et
Borloo, aucun de ces trois hommes n’a pour l’instant rejoint Macron – notamment
par fidélité à leur parti – et il est probable qu’ils ne le feront pas avant le
deuxième tour de la présidentielle lorsque ce dernier devrait être opposé à
Marine Le Pen afin, d’une part, de constituer le front républicain puis, d’autre
part, d’entamer des discussions en vue de constituer une majorité réformiste,
progressiste et humaniste à l’Assemblée nationale.
Mais la teneur de ce qu’ils disent et de ce qu’ils montrent
n’est en rien équivoque sur la proximité des idées, des valeurs et de la vision
qu’ils partagent ensemble et avec le candidat d’En marche!
Cette clarification était souhaitable, elle arrive plus tôt
que prévue par le simple fait que Juppé et Valls ont perdu leurs primaires
respectives face à des candidats radicalisés et que Borloo voit tous les jours
l’UDI, son œuvre, se fourvoyer dans des petits arrangements politiciens, lui le
républicain social, homme plus d’un idéal que de tractations électoralistes
mesquines et, ici, déshonorantes.
D’autant que ce n’est pas tous les jours, loin s’en faut,
que les astres sont alignés pour favoriser l’arrivée au pouvoir des humanistes
libéraux et progressistes, des défenseurs de la démocratie républicaine et
d’une société ouverte, libre et solidaire.
Ce fut le cas – un peu – en 1974 avec l’élection de Valéry
Giscard d’Estaing.
Cela peut l’être en 2017 avec un Emmanuel Macron
s’installant à l’Elysée avec le soutien de la gauche et de la droite libérales
et progressistes ainsi que du Centre.
Cette coalition préfigurera-t-elle une recomposition de
l’espace politique en profondeur?
Nous avons dit ici qu’il faudrait s’acheminer, à terme, à
une tricoalition qui se composerait d’une aile gauche avec une alliance entre
l’extrême-gauche et la gauche radicale, une aile droite avec une alliance entre
l’extrême-droite et la droite radicale et l’axe central dont nous avons
expliqué plus haut sa composition.
Si l’on voulait se convaincre de la dynamique de l’axe
central actuellement sans même parler des intentions de vote en faveur
d’Emmanuel Macron dans les sondages, il suffirait de prendre les baromètres de
popularité publiés en ce mois de mars.
Dans l’Observatoire des politiques de l’institut Elabe (pour
les Echos et Radio classique), les trois premiers en nombre d’opinions
positives sont Alain Juppé, Emmanuel Macron et François Bayrou.
Et les deux plus fortes progressions sont celles de Juppé
(+8) et de Valls (+7).
Dans le Palmarès politique de l’institut Ipsos (pour Le
Point), on trouve en tête Alain Juppé, en troisième position Emmanuel Macron et
en sixième position François Bayrou.
Et les trois plus fortes progressions sont réalisées par
Macron (+8), Juppé (+7) et Valls (+5).
Dans le tableau de bord de l’institut Ifop (pour Paris
Match, LCI et Sud radio), on trouve en tête Alain Juppé, en troisième position
Emmanuel Macron, en quatrième position Jean-Pierre Raffarin et en cinquième
François Bayrou.
Dans tous ces baromètres, Emmanuel Macron est toujours en
tête de l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC