lundi 6 mars 2017

Présidentielle 2017. Sondages: un match Macron-Le Pen se précise

Marine Le Pen & Emmanuel Macron
Les deux sondages «rolling» quotidiens publiés ce jour confirment la tendance au premier tour avec Emmanuel Macron qui se rapproche de Marine Le Pen et François Fillon qui continue de décrocher, rendant ainsi de plus en plus probable un match Macron-Le Pen, surtout depuis qu’Alain Juppé a annoncé qu’il ne serait pas le plan B de LR..
Par ailleurs, Emmanuel Macron est toujours largement en tête lors du second tour face à Marine Le Pen: 60%-40% (Opinionway pour Les Echos et Radio classique) et 61%-39% (Ifop pour Paris Match, iTélé et Sud radio).
Au premier tour, le leader d’En marche! solidifie sa seconde position avec 24% pour Opinionay et 25,5% pour Ifop.
Il devance François Fillon de 5 à 6,5 points, qui obtient 19% (Opinionway et Ifop).
Il se rapproche de Marine Le Pen, notamment dans le sondage Ifop (1 point de différence désormais).
La candidate d’extrême-droite obtient 26,5% (Ifop) et 27% (Opinionway).
Quant à Benoit Hamon il est en légère baisse à 13,5% (Ifop) et 15% (Opinionway) tandis que Jean-Luc Mélenchon est en légère hausse à 11,5% (Ifop) et 11% (Opinionway).
(Sondage «rolling» Opinionway réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Ifop réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement –  âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)


Alexandre Vatimbella


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Vues du Centre – Aris de Hesselin. L’honneur perdu de monsieur Fromantin

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.

Fromantin, juste derrière Fillon, à droite de la photo...
Certains s’étonneront que je parle de Jean-Christophe Fromantin.
D’autres se demanderont même qui il est.
Aux seconds, d’abord, je rappelle qu’il est le député-maire de Neuilly-sur-Seine, ancien membre de l’UDI, ancien candidat à la président de la confédération centriste, ancien fondateur d’un micro-parti appelé Territoires en mouvement, initiateur parmi d’autres de la Manif pour tous et, plus récemment, de «577 pour la France» qui, dans une démarche déjà populiste, veut présenter aux prochaines législatives des candidats de la société civile contre les «professionnels de la politique».
Aux premier, maintenant, je réponds que le dit Jean-Christophe Fromantin représente tout ce que l’espace au centre peut attirer de personnages ambigus et opportunistes qui se révèlent, avec le temps, ce qu’ils sont.
Lorsqu’il est devenu maire de Neuilly puis député, ce chef d’entreprise semblait être un indépendant modéré de droite et ouvert.
Il avait décidé de rejoindre Jean-Louis Borloo parce que, selon ses dires, il n’était pas un homme de droite sectaire et borné.
Mais, au fil de son parcours politique, il a montré son vrai visage, celui d’un proche des milieux intégristes catholiques aux idées courtes et aux initiatives démagogiques et dangereuses.
Il fait partie de cette catégorie constituée de personnages qui utilisent l’espace central pour leurs ambitions personnelles puis qui dérivent «naturellement» sur ce qu’ils sont en réalité.
On y trouve des gens comme Charles Millon, Jacques Blanc ou Charlie Baur qui de centristes devinrent des alliés du Front national et des hommes de la droite plus que radicale.
Ou encore d’un Yves Jégo qui a déjà fait, au cours de sa carrière de politicien, quasiment tous les courants allant de la droite radicale à la droite modérée et qui, à l’instar d’un Fouquier-Tinville qui écrivait des poèmes à la gloire de Louis XVI et qui fut le procureur qui demanda ensuite sa tête, fut un admirateur transi de Nicolas Sarkozy avant d’en devenir un des adversaires les plus acharnés.
La liste est longue où l’on trouve, en vrac, un Yves Pozzo di Borgo «centriste» admirateur de Poutine et de Trump, un Gilles Bourdouleix ancien dirigeant de l’UDI dont les idées sont plutôt celles de Marine Le Pen et auteur de quelques propos des plus douteux et scandaleux – comme se demander si Macron n’est pas le candidat de Daesh – pour lesquels il a déjà été condamné par la justice, d’un Bernard Debré candidat sous la bannière UDF et qui le lendemain de son élection rejoignit la Droite, voire même d’un Valéry Giscard d’Estaing dont la triste fin de carrière politique fait douter quelque peu de sa conversion centriste des années 1970.
Pour en revenir à Jean-Christophe Fromantin, le voici désormais un des principaux soutiens de François Fillon, lui le pourfendeur des «professionnels de la politique» (on rappelle que ledit Fillon n’a jamais occupé un autre emploi que dans la politique…).
Pour ceux qui ne savent pas à quoi il ressemble, s’ils ont regardé le meeting du Trocadéro du candidat LR, c’est le monsieur juste derrière lui, à sa droite, sur l’estrade et qui n’arrête pas d’opiner du chef à chacun des mots du discours de sa nouvelle idole.
Et c’est là qu’on se remémore également que cette manifestation était organisée par Sens commun qui n’est autre que l’aile droitière de LR affiliée à la Manif pour tous et soutien indéfectible de Fillon depuis qu’il a fait son coming out catho lorsqu’il était à moins de 10% des intentions de vote lors de la campagne pour la primaire de LR…
Mais pour bien apprécier la dérive du député-maire de Neuilly-sur-Seine, il suffit de lire ses communiqués de presse où il appelle sans nuance aucune au soutien  de François Fillon qui est, selon lui, le candidat antisystème, le candidat contre lequel se sont ligués les «professionnels de la politique»!
Non, ce n’est pas une farce, l’homme n’a pas beaucoup d’humour.
Pour ceux qui doutent voici la prose de Jean-Christophe Fromantin:
«Je viens de lancer un appel de soutien à la candidature de François Fillon pour inviter les Français à se mobiliser. C’est un moment important car la campagne peut prendre deux orientations: la reprise en main par les ‘professionnels’ de la politique ou le démarrage d’une nouvelle séquence en lien direct avec les Français. (…) La journée de dimanche a montré la détermination de François Fillon à donner un nouvel élan à sa campagne, fort d’un projet pour la France, dans une relation directe et vraie avec les Français. Pour autant, les tergiversations et les trahisons d’un petit monde laissent à croire qu’il ne pourrait plus rassembler (…). Nous ne pouvons pas accepter que des ‘professionnels’ de la politique, rejetés par 80% des Français, prennent les choses en main jusqu’à décider en petit comité qui sera notre candidat à la présidence de la république. Alors que les Français attendent de leurs représentants politiques du courage, de l’audace et de la persévérance, c’est la peur de perdre qui les guident. Montrons-leur que l’envie de faire gagner la France est plus forte.»
A tous ceux qui se demandaient si Donald Trump ferait des émules grâce à son succès acquis sur un discours populiste et démagogue, de la dénonciation des «élites» et des soi-disant «complots», de la confiscation de la démocratie par quelques uns contre ce «bon peuple», je dis, relisez le communiqué.
Et à tous ceux qui sont centristes, je dis, n’oublions jamais de faire le ménage et il y en a encore beaucoup à faire pour que le Centre soit bien nettoyé.

Aris de Hesselin


Présidentielle 2017. Alain Juppé pas candidat, que va faire l’UDI?

Alain Juppé & Jean-Christophe Lagarde
C’est un non catégorique qu’Alain Juppé a donné à la possibilité qu’il remplace François Fillon comme candidat LR à la présidentielle.
Dans une déclaration faite devant les journalistes depuis Bordeaux, il a estimé qu’il était trop tard pour se lancer dans la course à l’Elysée.
«La semaine dernière, a-t-il expliqué, j’ai reçu de nombreux appels me demandant de prendre la relève. Ils m’ont fait hésiter, j’ai réfléchi. La condition sine qua non du succès c’est évident le rassemblement le plus large possible de la Droite et du Centre. Tel était mon objectif en me présentant à la primaire, je n’ai pas réussi. Aujourd’hui ce rassemblement est devenu plus difficile encore. Une partie du Centre que certains d’entre nous ont rudement stigmatisé nous a quittés. Comme l’a montré hier la manifestation organisée au Trocadéro, le noyau des militants et sympathisants LR s’est radicalisé. François Fillon n’a cessé d’affirmer sa détermination et, hier soir encore, son obstination (...) Je n’ai pas l’intention de m’engager dans des tractations partisane ni des marchandages de postes. Pour un gaulliste ce n’est pas l’esprit de l’élection présidentielle. Je ne suis donc pas en mesure aujourd'hui de réaliser le nécessaire rassemblement autour d’un projet fédérateur et c'est pourquoi je confirme, une bonne fois pour toutes, que je ne serai pas candidat à la présidence de la République. (…) Il est trop tard».
Il a précisé qu’il ne voulait pas être la roue de secours de tous ceux qui l’ont critiqué durement pendant la primaire LR et qui, soudainement, l’appellent à la rescousse.
D’autant que, selon lui, LR est désormais contrôlé par un noyau dur de la droite radicale.
Des propos très durs envers sont parti – il a parlé de «gâchis» – et la Droite mais aussi envers François Fillon qu’il a accusé d’être dans une «impasse» en ayant parlé de «complot» et d’«assassinat politique» et de montrer une «obstination».
Evidemment, dans ce contexte, il n’a pas parlé d’apporter à nouveau son soutien à ce dernier.
Il a également attaqué Emmanuel Macron – dont il a critiqué «l’immaturité politique» et «la faiblesse de son projet» qui «ne feront pas toujours illusion» –, même s’il a reconnu que les Français voulaient un renouvellement du personnel politique qu’incarne le leader d’En marche! et que son temps à lui, Juppé, est passé.
Cette agressivité envers son camp, cette amertume d’avoir été évincé d’une présidentielle dont il était l’ultra-favori met, en tout cas, un terme aux spéculations sur la possibilité qu’il aurait pu être le plan B de la Droite en remplaçant François Fillon.
C’est une bien mauvaise nouvelle pour l’UDI qui a décidé de retirer son soutien à ce même Fillon et qui attendait qu’Alain Juppé se présente, Jean-Christophe Lagarde, son président, parlant même de «candidat le plus légitime».
Car on ne voit pas aujourd’hui – les instances de l’UDI se réunissent ce jour pour prendre une position officielle – la position que pourra choisir la formation centriste sauf à demander à Jean-Louis Borloo de se présenter, ce qui semble hautement hypothétique de la part de ce dernier.
Dès lors, si Fillon demeure le candidat LR, il n’y a que trois solutions qui s’offrent l’UDI:
- Soutenir à nouveau Fillon, ce qui serait d’un ridicule sans pareil mais qui ne serait pas une première pour Jean-Christophe Lagarde et ses amis (ou ennemis…);
- Ne soutenir aucun candidat mais passer un simple accord avec LR pour les législatives qui suivront la présidentielle;
- Soutenir Emmanuel Macron, ce qui serait assez logique mais sans doute impossible pour des raisons politiciennes et électoralistes.
On n’en sera plus bientôt mais quelle que soit la décision, elle sera mauvaise pour une formation qui n’en a plus que le nom mais qui est un no man’s land où chaque faction se tire dans les pattes et soutien des positions opposées.

Alexandre Vatimbella


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