jeudi 23 février 2017

Présidentielle 2017. Sondages: Macron à nouveau devant Fillon

Les candidats déclarés à la présidentielle
Trois sondages ont été publiés ce jour dont deux montrent qu’après l’annonce de François Bayrou de proposer une alliance à Emmanuel Macron, ce dernier est à nouveau devant Fillon avec 1 point (Opinionway) et 2 points (Ifop) d’avance dans les intentions de vote.
Le troisième, réalisé avant la conférence de presse de président du MoDem donnait 1 point d’avance à Fillon (Harris interactive).
Les deux sondages quotidiens (rolling) disent quasiment la même chose avec Macron à 22,5% pour l’Ifop (Paris Match, iTélé et Sud radio) et à 22% pour Opinionway (Les Echos et Radio classique) et avec Fillon à, respectivement, 20,5% et 21%.
Marine Le Pen, quant à elle est à 26,5% (Ifop) et 26% (Opinionway).
Au deuxième tour, les deux sondages disent également la même chose avec Macron qui remporte facilement l’élection, 61%-39% (Ifop) et 60%-40% (Opinionway).
Quant à Benoit Hamon il est à 13,5% (Ifop) et 13% (Opinionway) tandis que Jean-Luc Mélenchon est à 11 pour les deux instituts.
Concernant le sondage Harris Interactive pour Franceinfo, Emmanuel Macron est à 21%, François Fillon à 22% et Marine Le Pen à 25%.
Au second tour, Macron l’emporterait face à Le Pen 60%-40% et Fillon 57%-43%.
De leurs côtés, Jean-Luc Mélenchon est à 13% et Benoît Hamon à 14%.
Une donnée intéressante dans ce sondage montre que les électeurs de Fillon et Le Pen sont ceux qui sont les moins intéressés par l’honnêteté de leurs candidats (30% pour le candidat LR et 48% pour la candidate FN!), ce qui découle évidemment des affaires de détournement de fonds publics dont ils sont accusés.
En conséquence que ce sont aussi les électeurs qui voteront avant tout pour faire élire le candidat de leur camp (73% pour Fillon, 58% pour Le Pen), sans doute en se bouchant le nez et les oreilles et en fermant les yeux…
Plus inquiétant sont les reports de voix des candidats républicains au second tour pour le finaliste de leur camp face à Marine Le Pen.
Ainsi, dans le cas de Macron, 27% des électeurs de Fillon voteraient pour Marine Le Pen et 34% s’abstiendraient tandis que 52% de ceux de Mélenchon et 28% de ceux d’Hamon s’abstiendraient au risque de faire passer l’extrême-droite.
Si c’est Fillon le finaliste, c’est encore plus grave puisque 72% des électeurs de Mélenchon, 65% de ceux de Hamon et 46% de ceux de Macron s’abstiendraient tandis que 11% de ceux de Mélenchon mais aussi de Macron (!) voteraient Le Pen.
Bien sûr, ces réponses doivent être prises en regard de la situation actuelle où le premier tour n’a pas encore donné son verdict.
Si Marine Le Pen est au second tour comme tous les sondages le prévoient, il y aura évidemment un réflexe républicain plus important.
Néanmoins que les électorats des candidats républicains jouent autant l’irresponsabilité politique est alarmant.
(Sondage Harris Interactive réalisé du 20 au 22 février 2017 par internet auprès d’un échantillon de 5249 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Opinionway réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Ifop réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement –  âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)


Alexandre Vatimbella


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Présidentielle 2017. L’UDI joue contre une victoire de l’axe central

Jean-Christophe Lagarde
Aujourd’hui, pour les centristes de l’UDI, la problématique n’est plus avec qui s’allier pour avoir quelques députés à l’Assemblée nationale mais bien si une coalition de l’axe central peut remporter la prochaine élection présidentielle.
Maintenant que Macron et Bayrou devrait sceller une alliance dans les prochains jours, l’UDI doit se demander comment elle va justifier une alliance avec François Fillon auprès des sympathisants et des électeurs centristes alors même que le moment pourrait être historique pour le Centre avec un homme totalement centro-compatible qui pourrait s’installer à l’Elysée, ce même homme qu’elle appelait, par la voix de ses dirigeants, voici quelques mois, à la rejoindre!
Les réactions extrêmement agressives à la nouvelle que Bayrou ne se représentait pas une quatrième fois à la présidentielle et donc qu’il ne prendrait pas des voix à Macron ainsi et surtout que de son rapprochement avec ce dernier reflète en grande partie cet embarras.
Mais aussi cette terrible fuite en avant pour défendre ce qui apparait désormais comme l’indéfendable, c’est-à-dire à un ralliement pur et simple à un homme absolument pas centro-compatible, qui n’aime pas les centristes, qui est englué dans des affaires de détournement d’argent public – un domaine où les centristes sont pourtant d’une extrême sensibilité – et proposant un programme de droite radicale totalement antinomique avec les positions centristes sur de nombreux points.
D’autant qu’une partie des troupes de l’UDI a déjà franchi le Rubicon en rejoignant Emmanuel Macron, bien avant Bayrou et le MoDem, ainsi que quelques personnalités qui comptent comme Jean Arthuis.
Il suffit de lire l’inanité et l’incohérence des propos de Jean-Christophe Lagarde lors d’un entretien au Point en réaction à cette alliance Bayrou-Macron.
Il affirme d’abord, que toutes les troupes du MoDem étaient déjà chez Macron, ce qui est contredit par tous les sondages.
Ensuite que Bayrou vise Matignon – ce qui est faux, la seule ambition réelle du président du MoDem est l’Elysée – mais qu’il ne pourra pas être de toute façon premier ministre parce qu’il faut être le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale pour y prétendre, ce qui est une pure invention puisque c’est le président qui est dans ce cas et qu’un homme comme Raymond Barre, que Lagarde prétend admirer ne, l’était pas quand il est devenu premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing qu’il prétend également admirer.
Enfin que Bayrou en rejoignant un homme qui n’a pas de programme – ce qui est faux –  et qui est dans une posture bonapartiste – ce qu’aucun comportement de Macron n’étaye –, tout en expliquant que lui, Lagarde, disait du bien de Macron voici peu (sic!), n’est pas une démarche centriste oubliant évidemment son propre ralliement au seul parti bonapartiste de l’échiquier politique, LR!
Avec de tels arguments, c’est sûr que les dirigeants de l’UDI vont passer pour de vulgaires politiciens, pire des clowns tristes.
Mais n’est-ce pas la réalité, eux qui n’ont même pas attendu une seule seconde pour faire allégeance à François Fillon lorsqu’il gagna la primaire LR alors que son programme était, selon leurs dires, beaucoup trop à droite la veille…
S’il ne faut pas être dupe du renoncement de Bayrou qui concerne moins l’avenir de la France, malgré ses dires, que son impossibilité de bien figurer dans la présidentielle, il ne le faut pas, non plus, de la posture de l’UDI qui s’est rangée uniquement derrière Fillon pour ramasser des sièges de députés et récupérer des strapontins ministériels sans trop se préoccuper du programme de Fillon et des gens qui l’entourent en laissant de côté ce qui leur reste de convictions et qui auraient du les amener à envisager une alliance (et non pas un ralliement comme avec Fillon) avec Emmanuel Macron, en tout cas, l’ouverture de discussions sérieuses pour savoir s’il était possible de s’entendre.
Dès lors, si, à l’issu du premier tour, il manque quelques points au fondateur d’En marche! pour se retrouver au second tour, l’UDI portera une lourde responsabilité dans l’échec d’une candidature de l’axe central et indiscutablement centro-compatible.

Alexandre Vatimbella


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