mercredi 22 février 2017

Présidentielle 2017. Macron accepte l’offre de Bayrou sur fond de bons sondages

Emmanuel Macron
Deux très bonnes nouvelles aujourd’hui pour Emmanuel Macron.
La première, de loin la plus importante, est le renoncement de François Bayrou à se présenter à l’élection présidentielle et l’offre d’une alliance que lui a faite dans la foulée le président du Mouvement démocrate.

Le leader d’En marche! n’a pas tardé à répondre à cette proposition dans un tweet d’acceptation: «L'alliance proposée par Bayrou porte sur les valeurs, les idées, s'inscrit dans la démarche de rassemblement qui est la nôtre. Je l'accepte».

Il a par ailleurs estimé que François Bayrou faisait «preuve d’un rare sens des responsabilités et de l’intérêt général» tout en affirmant qu’il s’agissait d’«un tournant de la campagne présidentielle» mais surtout «de la vie politique».

Ainsi, le renoncement de Bayrou aurait déjà été une bonne nouvelle.

Elle devient très bonne puisque le président du MoDem lui propose de lui apporter son soutien et donc ses voix, ce qui pourrait installer Macron solidement à la deuxième place des intentions de vote.

Reste à formaliser cet accord, les deux hommes devant se rencontrer aujourd’hui et, sans doute, dans les jours à venir.

Cette alliance ferait en sorte de faire vivre l’axe central (qui va de la droite humaniste au social-réformisme en passant par le social-libéralisme de Macron et le libéralisme social de Bayrou) et lui donner une réelle chance de gagner la présidentielle.

D’autant que la deuxième très bonne nouvelle pour Emmanuel Macron est que son tassement dans les sondages semble être un épisode terminé.

Dans les deux sondages quotidiens (rolling) du jour il demeure solidement à la deuxième place à égalité avec François Fillon selon l’Ifop (pour Paris Match, iTélé et Sud radio) à 19% et à nouveau seul selon Opinionway (pour Les Echos et Radio classique) à 22% (+1) devant le candidat LR à 21%.

De plus, au second tour, il reprend de l’avance pour Opinonway face à Marine Le Pen, 59%-41% (pour l’Ifop le score est de 60%-40%).

Une candidate du Front national stable pour Opinonway à 26% et en hausse de 0,5 point pour l’Ifop à 26,5%.

Toujours dans ces sondages, Benoit Hamon est à 14% et Jean-Luc Mélenchon à 11% alors que François Bayrou se maintenait à 5,5% (testé uniquement par l’Ifop).

(Sondage «rolling» Opinionway réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Ifop réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement –  âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)



Alexandre Vatimbella






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Présidentielle 2017. Bayrou renonce à se présenter et propose une alliance à Macron

François Bayrou & Emmanuel Macron
Parlant de la «gravité de la situation» qui n’a jamais été aussi grande «depuis 50 ans», François Bayrou, lors d’une conférence de presse, a affirmé que le «peuple était en danger» et qu’aucun des candidats déclarés n’était réellement adoubé par les Français.
Disant avoir reçu de très nombreux témoignages pour qu’il se présente, le président du MoDem a déclaré qu’il mesurait néanmoins sa responsabilité et que devant les périls, il ne voulait pas disperser les voix des démocrates.
C’est pourquoi il proposait une alliance à Emmanuel Macron – qu’il a qualifié de «brillant» – et, donc, de ne pas se présenter à l’élection présidentielle.
Cependant, pour finaliser cette alliance, il veut des «nouvelles pratiques» mais aussi que le programme de Macron contienne une «loi de moralité publique» et qu’elle permette d’éviter que les «grands intérêts privés» ne prennent le pays en otage.
Il a également indiqué qu’il souhaitait que le travail soit mieux rémunéré et qu’il y ait une loi électorale basée sur une dose de proportionnelle.
Il, a ajouté qu’il avait rencontré Emmanuel Macron la semaine dernière et qu’il allait le rencontrer dans les heures à venir, précisant que le Centre ne se fondait évidemment pas dans En marche! mais souhaitait une alliance avec ce mouvement.
Et il a conclu son intervention en disant que «l’heure est venue pour que les intérêts personnels et partisans soient dépassés».
Dans un sondage Elabe pour BFMTV publiés juste avant son annonce, François Bayrou n’est pas vraiment perçu par les Français comme un possible président de la république.
S’il est considéré majoritairement comme honnête (55%) et sympathique (54%), les Français ne sont que 32% à penser qu’il a les qualités nécessaires pour être président, 28% à estimer qu’il est capable de rassembler les Français.
Et pour ces deux dernières qualités, Emmanuel Macron est nettement devant lui puisqu’il recueille respectivement 42% et 45%d’opinions favorables (mieux que François Fillon et Marine Le Pen, par ailleurs).
A noter que si les sympathisants du MoDem sont majoritaires à lui trouver l’ensemble des qualités proposées par le sondage (qui sont, avec celles précités, le dynamisme, la réelle volonté de changer les choses, la compréhension de gens comme eux) et qu’il n’est pas du tout inquiétant, en revanche, ce n’est pas le cas des sympathisants de l’UDI qui ne lui donne la majorité d’opinions favorables uniquement pour son honnêteté et son côté sympathique mais qui ne sont que 29% à penser qu’il a les qualités pour être président de la république, 32% qu’il est capable de rassembler les Français et 14% qu’il veut vraiment changer les choses.
(Sondage Elabe réalisé les 21 et 22 février 2017 par internet auprès d’un échantillon de 977 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella


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L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Surtout ne jamais oublier le péril Le Pen

Il faut redire les choses et il faudra encore les redire.
Quoi qu’il arrive, la principale menace pour la démocratie républicaine lors de la prochaine présidentielle est évidemment une éventuelle victoire de Marine Le Pen.
Ce que l’on ne se rend plus compte, malheureusement par habitude – le FN s’est installé dans le paysage politique non plus comme groupuscule mais comme un des partis importants depuis 30 ans –, c’est cette réalité désespérante de notre vie politique actuelle.
Avec 25% et plus d’intentions de vote, la candidate d’extrême-droite qui véhicule des idées populistes et démagogiques tout en défendant un programme qui serait une catastrophe pour le pays qu’elle plongerait dans l’abîme, est en tête des sondages et sera sans doute présente au second tour.
Rappelons-nous de 2002 lorsque son père, Jean-Marie, qui tenait alors la petite entreprise familiale de la haine avait accédé au second tour.
Quel séisme politique alors.
Et bien, aujourd’hui, la présence de sa fille semble de l’ordre de la normalité et le traitement des médias de sa candidature ressemble fort à celle des médias américains envers Donald Trump pendant la campagne présidentielle  aux Etats-Unis
Espérons que les journalistes français n’auront pas à faire leu examen de conscience et à se réveiller trop tard comme leurs collègues d’outre-Atlantique.
Mais qui peut croire qu’une extrême-droite représentée par un parti qui a remporté, en voix, les élections européennes mais aussi les régionales et dont la candidate a des chances, certes minimes mais réelles, de s’installer à l’Elysée est une situation normale?!
Les centristes, comme ils combattaient hier les communistes, sont en première ligne contre le Front national.
Voilà au moins un combat qui est à leur honneur dans un moment où on ne sait pus très bien où ils sont et qui ils sont et même si quelques brebis galeuses sont encore dans le troupeau.
Toujours est-il qu’avant de vraiment s’attaquer à l’éradication d’un mouvement de haine et d’exclusion de l’autre, ce qui est un devoir pour tout démocrate, il va falloir faire en sorte qu’il ne soit pas en position de remporter la présidentielle.
On peut espérer, il faut espérer, dans le sursaut de ceux qui affirment qu’ils vont voter pour Marine Le Pen.
Mais, disons-le sans langue de bois, si une partie de ces électeurs se sont trompés, se trompent et peuvent faire amende honorable en réalisant le risque qu’ils font courir au pays par leurs votes, il y en a un certain nombre d’irrécupérables, d’adversaires politiques qui sont, comme une partie des électeurs de Trump, des extrémistes racistes violents et ennemis de la liberté comme les avait justement dénoncés Hillary Clinton.
Ce qu’il faut donc c’est, bien sûr, tenter de convaincre ceux qui se fourvoient par ressentiment ou désespoir dans un vote protestataire ou dans un espoir qui n’a jamais existé et qui seront parmi les premières victimes de leur comportement irresponsable mais, avant tout, savoir qu’il faudra que tous les démocrates républicains, dont évidemment les centristes, se rangent derrière le candidat qui affrontera Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
Car, au-delà des différences programmatiques fortes, il y a la défense commune d’une valeur qui s’appelle liberté.