Un candidat à la présidentielle rattrapé par les affaires et
qui, devant la réalité incontournable des faits, ment en utilisant les
techniques de la «post-vérité» et des faits «alternatifs».
Un candidat à la présidentielle qui se dit la victime du «système»
et qui le fustige alors qu’il en fait totalement partie depuis toujours.
Un candidat à la présidentielle qui parle sans cesse de
complot pour expliquer cette situation.
Un candidat à la présidentielle qui fait siffler par la
foule de ses meetings la presse accusée d’être l’ennemie qui veut sa peau alors
que les journalistes font seulement leur travail d’information.
Un candidat à la présidentielle qui lance des attaques
injustifiées contre la justice et les juges accusés d’être les bras armés du
pouvoir pour l’abattre alors qu’ils font simplement leur métier.
Un candidat à la présidentielle dont les avocats viennent
raconter tout et n’importe quoi pour sortir leur client du trou dans lequel il
s’est mis lui-même.
Un candidat à la présidentielle qui fait des allusions sur
l’honnêteté de ses concurrents, notamment le principal d’entre eux, et qui
mandate ses lieutenants pour inventer des attaques diffamatoire à son encontre
par le biais des réseaux sociaux ou de déclarations à la presse.
Un candidat à la présidentielle défendu par la presse de
droite au mépris même de son rôle d’information.
Un candidat à la présidentielle qui loue la Russie et veut
de bonnes relations avec Vladimir Poutine alors que les journalistes et les
spécialistes du renseignement révèlent que ce pays et cet autocrate sont en
train de préparer des attaques pour truquer les élections, notamment par le
biais de ses officines de désinformation et de propagande, afin de le faire
élire.
Un candidat à la présidentielle de droite qui bénéficie de
l’aide du dirigeant d’extrême-gauche de Wikileaks, Julian Assange, qui affirme
détenir des informations compromettantes sur son principal concurrent.
Tout cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose?
Oui, dites-vous immédiatement, il s’agit de ce qui s’est
passé lors de l’élection présidentielle américaine et de Donald Trump sauf
qu’ici je parle de l’élection présidentielle française et de François Fillon!
Oui, nous avons avec le candidat LR – soutenu, rappelons-le,
par les centristes de l’UDI qui n’en sont plus à une honte près – notre Trump
«Made in France» après que la classe politique dans son ensemble se soit
inquiétée de la victoire du populiste démagogue et raillée ces Etats-Unis qui,
décidément, sont un pays loufoque et dangereux.
Je devrais même dire que nous avons deux Donald Trump.
Car, outre Fillon qui copie entièrement sa stratégie, nous
avons une Marine Le Pen qui, elle, copie entièrement son programme (Fillon n’en
reprenant que des bribes).
Sans oublier Jean-Luc Mélenchon qui n’a rien à envier au
populisme et à la démagogie de Trump (et de Bernie Sanders).
Au fait, pendant ce temps, aux Etats-Unis, Donald Trump, 45°
président américain depuis le 20 janvier dernier, se révèle exactement ce que
j’ai dénoncé ici depuis près de deux ans, c’est-à-dire un homme dangereux,
populiste, démagogue, de droite extrême, insultant et mentant tous les jours sur
tweeter, mélangeant ses affaires et celle du pays (ne vient-il pas de critiquer
une chaîne de magasin qui avait décidé de ne plus commercialiser les produits
de sa fille?!), proche des autocrates et prenant des décisions dont la plupart
sont illégales, voire inconstitutionnelles – comme son décret anti-immigration –
tout en attaquant les juges qui rendent des décisions basées sur le droit à
leur propos pour les bloquer et qui a nommé une équipe de personnes
incompétentes, extrémistes et haineuses, le tout avec le soutien du Parti
républicain.
Mais, heureusement, dites-vous, ça n’arrivera pas en France.
Alors reprenez la lecture depuis le début…