jeudi 5 janvier 2017

Présidentielle 2017. Sondage: Macron présent au second tour

Voilà un sondage qui va faire du bruit. Pour la première fois, un institut donne Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, éliminant au passage Marine Le Pen – présente systématiquement au second tour depuis plus de deux ans dans tous les sondages –, et se retrouvant face à François Fillon.
Ce sont les résultats de la dernière enquête de l’institut Elabe pour Les Echos et Sud radio qui l’affirment.
Le fondateur d’En marche serait en effet en deuxième position dans l’un des huit cas de figure proposés, celui où le candidat PS serait Arnaud Montebourg et où le centriste François Bayrou ne serait pas présent.
Il obtient ainsi 24% des intentions de vote contre 26% à François Fillon (ce qui est dans la marge d’erreur pour la première place), 22% à Marine Le Pen, 14% à Jean-Luc Mélenchon et 9% à Arnaud Montebourg.
Les adversaires de Macron auront beau jeu de prétendre que cette hypothèse n’est pas celle qui a le plus de chance d’être celle d’avril 2017.
Sans doute mais si l’on regarde les autres cas de figure, on constate:
1) Qu’Emmanuel Macron n’est jamais en-dessous de 16% d’intentions de vote et qu’il monte jusqu’à 24% dans deux hypothèses retenues (et à 20% et au-dessus dans six hypothèses sur huit);
2) Que sur les huit cas de figure, Emmanuel Macron arrive en deuxième position dans deux d’entre eux (Montebourg ou Peillon, candidat du PS, Bayrou absent) avec 24%, devant Le Pen (22%) dans le cas Montebourg, à égalité avec elle dans le cas Peillon à 24% également.
3) Que dans quatre cas de figure où Emmanuel Macron est troisième, son score et celui de Marine Le Pen sont dans la marge d’erreur (trois hypothèses où François Bayrou est candidat avec l’une où Montebourg est candidat du PS, la deuxième où c’est Benoît Hamon qui l’est et la troisième où c’est Vincent Peillon qui l’est avec des intentions de vote respectives à 20%, 21% et 23% contre 23%, 23% et 24% à Marine Le Pen; une hypothèse sans François Bayrou avec Benoît Hamon comme candidat du PS, avec 23% pour Macron contre 24% pour Le Pen).
4) Que les deux cas de figure où Emmanuel Macron n’atteint pas les 20% d’intention de vote c’est lorsque Manuel Valls et le candidat du PS (Valls néanmoins battu à chaque fois pour la quatrième place par Jean-Luc Mélenchon).
Par ailleurs, lors du premier tour et dans les cas de figure où François Bayrou est présent, Emmanuel Macron obtient entre 18% et 27% des voix des électeurs du président du Mouvement démocrate à la présidentielle de 2012.
Lorsque François Bayrou est absent ce pourcentage s’établit entre 30% et 40%.
A noter que François Fillon est en tête des intentions de vote dans les huit cas de figure retenus.
(Sondage Elabe réalisé les 3 et 4 janvier 2017 par internet auprès d’un échantillon de 995 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)


Alexandre Vatimbella



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Présidentielle 2017. Bayrou amoureux de la présidentielle pas du programme de Fillon

François Bayrou, sur LCI, a littéralement déclaré sa flamme pour l’élection présidentielle:
«L’élection présidentielle est un moment formidable de rencontres avec les gens. En fait, c’est le seul moment en politique où l’on vous écoute vraiment. C’est le moment où des millions de gens viennent dans le secret de l’isoloir – ayant réfléchi en conscience et interrogé leurs idées et attentes, peut-être même le côté affectif de ce qu’ils sont – mettre votre nom dans une urne. Il y a eu 12 millions de personnes qui ont voté pour moi dans ces échéances! C’est un moment de rencontre extraordinaire avec la France, quelque chose de profondément passionnant».
On comprend aisément avec une telle déclaration que le président du Mouvement démocrate est un «accro» à la présidentielle.
Cet amour l’incite évidemment à se présenter une quatrième fois mais son amour-propre l’incite, lui, à y regarder de plus près pour ne pas se faire ridiculiser, à la fois, par Emmanuel Macron et un très mauvais score.
C’est sans doute le sens de ces propos sur sa possible candidature:
«La vérité m’oblige à vous dire que j’ai décidé de prendre le temps de cette décision, d’avoir mon propre rythme. Comme tous les Français, j’observe que tout cela est un bazar absolument incroyable, sans précédent. On a l’impression que d’un jour à l’autre, des vocations naissent, d’autres meurent. Je préfère attendre que les choses se décantent. À ce moment-là, je ne cesserai de me poser une question: est-ce que les choix proposés aux Français vont dans le bon sens? S’ils vont dans le bon sens, alors j’en tiendrai compte. S’ils ne vont pas dans le bon sens, je prendrai ma décision en toute conscience.»
Pour autant, un ralliement à François Fillon semble de plus en plus difficile au vu des critiques de plus en plus acerbes sur l’homme et son programme.
- Sur les déclarations du candidat LR concernant sa foi chrétienne:
Il «parlait de la sécurité sociale et il nous dit: ‘je ne peux pas porter atteinte à la sécurité sociale car je suis chrétien’. Mais, qu’est-ce que cela a à voir? Je suis croyant, je ne vais pas m’offusquer d’un mouvement de foi. Mais comment peut-on arriver à mélanger la politique et la religion à ce point, de cette manière déplacée? Le principe de la France, c’est qu’on ne mélange pas la religion et la politique, on considère que les choix politiques sont différents ou indépendants des choix de la religion. Que dirait-on si on déclarait: ‘je ne porte pas atteinte à la sécurité sociale car je suis athée’ ou ‘rationaliste’ ou ‘juif’ ou d’une autre religion! Moi, je suis pour qu’on ait des principes respectés et que l'on dise: ‘dans notre pays, on ne mélange pas les questions intimes d’adhésion religieuse, de foi, de conscience, d’athéisme ou de croyance, avec la politique’. Ce sont deux domaines que nous avons séparés depuis plus d’un siècle, parce que c’était le principe de la laïcité française. (…) Je n’arrive pas à comprendre. Franchement, (…) je connais François Fillon depuis longtemps. Je ne l’ai jamais vu faire des déclarations de cet ordre. Cela doit être lié aux élections d’une manière ou d’une autre, à ce qu’on croit être un corps électoral. Moi, je me refuse à voir les croyants, les agnostiques ou les athées comme un corps électoral. Je ne comprends pas qu’on se laisse aller à ce type de dérive. Il faut mettre un terme à ces mélanges déplacés».
- Sur le programme du candidat LR:
«Vous savez bien les points sur lesquels je suis en désaccord avec lui. François Fillon dit qu’il s’inscrit dans la ligne de Madame Thatcher. Moi, je suis persuadé que ce n’est pas Madame Thatcher qu’il faut à la France aujourd’hui. Je pense que la France aujourd’hui a besoin d’être soutenue, rassemblée et que l’activité reprenne. Les choix de Madame Thatcher ont fait 1,5 million de chômeurs nouveaux la première année. Je ne dis pas qu’elle n’a rien fait de bien, mais moi, je n’ai pas aimé qu’elle laisse mourir des gens de grève de la faim. Chacun a ses choix. Moi je pense que la démocratie est faite pour discuter et empêcher qu’on ait des glissements de cet ordre. Oui, je ne me sens pas représenté par la ligne Thatcher».


Alexandre Vatimbella



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Présidentielle 2017. Sondage: les centristes veulent l’alliance Bayrou-Fillon pas les Français


François Bayrou & François Fillon
Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 66% des Français ne veulent pas d’une alliance entre François Bayrou et François Fillon.
S’il n’est pas surprenant que les sympathisants LR soient une majorité à ne pas souhaiter que le président du MoDem, considéré selon eux comme adversaire de la Droite, rejoigne le candidat LR (65% sont contre), ni qu’une majorité de ceux de l’UDI veulent, au contraire, qu’il le fasse (58% sont pour), en revanche, que 57% des sympathisants du Mouvement démocrate (ainsi que 57% des électeurs de Bayrou en 2012) le souhaitent est une surprise.
En effet, François Bayrou est actuellement dans une critique sans concession du programme de François Fillon, s’éloignant de jour en jour d’une telle alliance pour se présenter lui-même ou, en tout cas, privilégiant ce cas de figure.
Le résultat de ce sondage va encore lui compliquer la tâche pour décider de son avenir dans cette présidentielle et de son futur en politique plus généralement.
Néanmoins, il est également assez paradoxal puisque 95% des sympathisants MoDem (78% de ceux de l’UDI) veulent que François Fillon «adapte son programme en y apportant des modifications».
De même, ils sont 59% (55% à l’UDI) à estimer que depuis sa victoire à la primaire, le candidat LR fait une mauvaise campagne.
(Sondage Elabe réalisé les 3 et 4 janvier 2017 par internet auprès d’un échantillon de 953 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)


Alexandre Vatimbella



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