Outre qu’ils vont déjeuner et se rencontrer pour la première
fois aujourd’hui lors d’un déjeuner à l’Elysée, l’Américain et le Français ont
été élus jeunes à la présidence de leur pays en cassant nombre d’anciens codes
politiques (notamment lors de leurs campagnes électorales respectives) et sont
tous deux des centristes assumés dans leur positionnement politique.
Comme l’ancien président américain, le président français a
été élu alors que quelques années plus tôt il était un parfait inconnu.
Quand Obama se fait élire à la Maison blanche en 2008, ce
n’est que quatre ans plus tôt qu’il se fait connaître en délivrant un discours
centriste demeuré fameux lors de la Convention démocrate de 2004 qui choisit
John Kerry pour être le candidat du parti face à George W Bush.
Lorsqu’Emmanuel Macron entre à l’Elysée en mai dernier, il
n’est vraiment connu des Français que depuis deux ou trois ans en ayant été le
ministre de l’Economie de François Hollande et en ayant fait un «coming out»
social-libéral remarqué et remarquable.
Barack Obama s’est voulu, dès le départ, un homme de
rassemblement.
Il voulait même dépasser les clivages partisans
traditionnels en étant plus que «bipartisan», c’est-à-dire, post-partisan
(réunir des majorités ponctuelles sur des sujets différents).
Emmanuel Macron avec son «ailleurs» a également le même but
et semble mieux réussir qu’Obama parce que, contrairement à lui, il a une large
majorité à l’Assemblée nationale et pour cinq ans alors que le président
américain ne l’eut que pendant deux ans et toujours avec une opposition
frontale et absolue de la part du Parti républicain.
L’agenda d’Obama était progressiste, tout comme l’est celui
de Macron avec la volonté de trouver systématiquement un juste équilibre dans
le projet politique global et dans la plupart des mesures prises.
Tous deux ont la volonté de se projeter dans l’avenir et de
préparer leurs pays à être des leaders dans la mondialisation qu’ils veulent
rééquilibrée et la plus humaniste possible.
Et, comme beaucoup ont tendance à l’oublier, l’œuvre
législative de l’ancien président américain fut, lors de ses deux premières
années de mandat, la plus importante jamais vu aux Etats-Unis, une voie que
suit le président français lors de sa première année de gouvernement.
Barack Obama, tout comme Emmanuel Macron, sont des
adversaires déterminés des extrémismes et des partisans inconditionnels de la
démocratie républicaine.
Et ils sont considérés comme des «présidents intellectuels».
Dès avant son élection, Obama avait une cote de popularité
exceptionnelle dans le monde, tout comme l’a aujourd’hui Macron.
Je pourrais continuer mais, on l’a bien compris, les deux
hommes se ressemblent beaucoup.
Obama, l’aîné, a d’ailleurs été un modèle pour Macron qui a
copié un certain nombre de ses slogans de campagne («Forward!» devenu «En
marche!», par exemple) et qui avaient voulu avoir son soutien pour l’élection.
Ils sont aujourd’hui les deux personnalités principales pour
les centristes de la planète.
Reste que si Barack Obama a été réélu pour un second terme
et si sa popularité est aujourd’hui à son zénith dans son pays, il n’a pu
empêcher un Donald Trump de s’assoir dans le fauteuil du Bureau ovale (même si
le populiste démagogue a perdu le vote populaire de trois millions de voix…).
Et c’est sans doute un profond sujet de méditation pour
Emmanuel Macron, lui qui s’est battu sans concession contre les populistes
démagogues qu’étaient Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Mais la victoire de Macron ayant suivi celle de Trump, il a
montré que le pire n’était pas inévitable.
Et l’on doit espérer que s’il réussit en France comme Obama
a réussi aux Etats-Unis, ses compatriotes auront un peu plus de jugeote que
ceux de son ami américain.
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