Qu’est-ce que le Centre? Le Centrisme est-il une bonne
politique? Qui est centriste?
C’est trois questions et bien d’autres ont rythmé la vie des
médias, la réflexion des politistes et la conversation des gens au cours de
l’année 2017 en France, bien sûr, avec l’élection d’Emmanuel Macron mais aussi
partout ailleurs où la victoire de ce dernier a intrigué, réjoui ou attristé
ainsi que, bien sûr, aux Etats-Unis où la défaite d’Hillary Clinton a posé la
question de la pertinence du positionnent politique du Parti démocrate face à
Donald Trump.
Des questions pour trois mots stars qui ont surgi tel des
météorites dans le paysage politique alors même que l’on était prêt à ne parler
que d’extrémisme, de radicalité, de populisme, de démagogie, voire de
démocratie illibérale ou de république autoritaire.
Grâce à aux, on continue de parler d’humanisme, de progrès,
de société ouverte, d’Europe unie et de mondialisation équilibrée.
Mais si Centre, Centrisme et centriste ont été sur les
lèvres de tous, ce n’est pas toujours pour en dire du bien, loin de là!
Au-delà de l’existence même du Centre qui est une question
qui semble bien loin maintenant (mais n’en doutons pas qui réémergera un
jour…), c’est celle du Centrisme qui est surtout discutée.
Ainsi, les opposants de tout ce qui est centriste se sont
désormais focalisés sur la vacuité de celui-ci ou sur son incapacité à
gouverner un pays et/ou à trouver des solutions aux problèmes actuels comme le
chômage, le réchauffement climatique, les tensions internationales, la lutte
contre le terrorisme, etc.
Et, toujours, de présenter les centristes comme des gens
sans consistance politique réelle venant plutôt de droite mais un peu de gauche
aussi (ce qui est nouveau).
Cependant, il faut le dire avec une certaine jubilation,
tous les adversaires résolus du Centre et du Centrisme qui s’amusaient à le
nier, l’enterrer et l’insulter, ont pris un coup sur la tête en 2017.
On entend bien, ici ou là, quelques politiciens ou intellos
de second ordre s’attaquer à la réalité politique mais leur voix sont peu
audibles ou peu crédibles.
Pour autant, les centristes ne doivent pas crier victoire ou
croire que leur heure a sonné éternellement.
Non pas à cause des attaques extérieures qui n’ont jamais
réussi à tuer le Centre et le Centrisme depuis sa naissance lors de la
Révolution française, mais bien par ceux qui, à tort ou à raison, s’en
réclament.
Car les menaces sont bien plus internes avec la désunion des
centristes, le dévoiement des valeurs du Centrisme et l’opportunisme de
certains qui se déclarent du Centre sans en avoir jamais été.
Comme toute pensée politique – on le voit actuellement avec
le socialisme ou le gaullisme en France –, le Centrisme a plus à craindre de ce
que vont en faire ceux qui s’en réclament que ceux qui le critiquent.
De ce point de vue, l’année 2017 a été une bonne surprise.
Ainsi, Emmanuel Macron a développé tout un agenda centriste
et son bilan est globalement positif.
Et les sondages en la matière (dont il faut se méfier et
questionner la fiabilité qu’ils soient bons ou mauvais) semblent le confirmer.
Même chose du côté de La république en marche, du Mouvement
démocrate de François Bayrou, malgré quelques couacs inévitables pour des
formations qui, ne l’oublions pas, n’avaient jamais été au pouvoir.
Sans oublier la réunification du Parti radical après quarante-cinq
ans de brouille et ceci grâce à la victoire de Macron, à la victoire du Centre.
En revanche, la farce de l’UDI avec ses petits chefaillons
qui se tapent dessus et leur désastreux comportement lors des dernières
élections présidentielles et législatives, donne une image pour le moins
négative et montre ce qu’il peut y avoir de pire chez certains qui se
revendiquent comme centristes.
C’est la raison pour laquelle il convient de demeurer
vigilant et combatif pour que ces trois mots demeurent en 2018 en haut de l’affiche.
Espérons que l’expression «axe central» les rejoindra.
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