Emmanuel Macron |
Pour 2017, désigner un «centriste de l’année» est évidemment
assez aisé, bien que…
En effet si Emmanuel Macron écrase la concurrence, il faut
rappeler que le nouveau président de la république française ne s’est jamais
désigné comme tel, un peu comme un de ses modèles en politique, Barack Obama.
Pour autant, s’affirmer «social-libéral», «progressiste», «ni
gauche, ni droite», «et de gauche et de droite», vous place, non pas «ailleurs»
mais bien au centre de l’échiquier politique et, dans son cas, du Centre.
Centre, centre-gauche, centre –droit, l’exact positionnement
d’Emmanuel Macron se révèlera et s’affermira au fur et à mesure de son mandat
mais, au vu de ses sept mois d’exercice du pouvoir et des réformes mises en
route, on pencherait pour un Centrisme assumé sinon revendiqué.
Mais il faut laisser aux personnalités politiques leurs
coquetteries…
De même, par rapport aux oppositions qui viennent à la fois
de la Droite et de la Gauche et des extrêmes particulièrement virulents à son
encontre.
Si Emmanuel Macron mérite ce titre de «centriste de l’année»
pour avoir remporté l’élection présidentielle, créé un mouvement politique qui
a remporté haut la main les élections législatives (possédant à lui seul la
majorité absolue à l’Assemblée nationale) en seulement un peu plus d’un an, il le
mérite tout autant pour son action à la tête de l’Etat.
Car, tant au plan intérieur qu’au plan international, il a
réussi en peu de temps à faire bouger les lignes sur de multiples questions et
dans des domaines particulièrement importants tout en ayant une popularité très
forte dans le monde et en hausse en France.
Sur la scène internationale, il s’est placé très vite comme
un de ses leaders, comme un défenseur intransigeant de la démocratie
républicaine mais aussi de la place de la France dans le monde et comme un
champion incontesté de la construction européenne devant des personnalités
comme Donald Trump, Vladimir Poutine ou Angela Merkel, excusez du peu…
Sur le plan intérieur, il a su tenir ses engagements avec,
notamment, ses réformes du code du travail et de la fiscalité.
Il bénéficie, c’est vrai, d’une conjoncture économique très
favorable mais, et c’est nouveau, le secteur international des affaires et de l’entreprise
voit à nouveau très favorablement, grâce à lui, la France et les
investissements étrangers devraient connaître un très fort rebond du fait de
son élection.
Et tout cela s’est couplé avec la décision de donner les
Jeux olympiques à Paris pour 2024, sans oublier celle de confier l’organisation
de la Coupe du monde de rugby en 2022, des choix qui sont, en partie, la
conséquence de son élection.
Enfin, dans un monde où les populistes, les démagogues et
les extrémistes ont le vent en poupe et où les centristes sont parfois à la
peine, la réussite d’Emmanuel Macron est une sorte d’exploit porteur de
nombreux espoirs qui ne doivent pas être déçus, là est un des grands challenges
du président de la république.
Sans nul doute, cette année 2017 sera «historique» pour
Emmanuel Macron et le Centre, l’avenir nous dira si elle l’a vraiment été pour
la France et le monde.
Lire aussi:
► Les autres prétendants
Même si la victoire d’Emmanuel Macron ne souffre aucune
discussion, plusieurs personnalités centristes ont tiré leur épingle du jeu
cette année.
- François Bayrou, le
retour
Pour beaucoup, François Bayrou était un homme fini avec sa
carrière politique derrière lui.
Mais le centriste a réussi à rebondir, d’abord à Pau, sa
ville dont il est devenu maire puis au niveau national parce qu’il a su
profiter de la candidature d’Alain Juppé à la primaire de LR (où ce dernier a
été battu) puis de celle, victorieuse, d’Emmanuel Macron à l’Elysée non sans
avoir, d’abord, tenté de torpiller la candidature de ce dernier, estimant que
celui-ci lui volait son pré-carré.
Toujours est-il qu’il a été largement récompensé pour avoir
choisi le bon cheval (rappelons qu’il est un éleveur de chevaux) avec une
quarantaine de députés à l’Assemblée nationale et un poste de ministre d’Etat
et de la Justice qu’il ne put occuper que peu de temps (après avoir attendu d’être
nommé premier ministre) suite à l’affaire des faux attachés parlementaires du
Mouvement démocrate au Parlement européen, affaire toujours en cours au niveau
de la justice.
Dès lors, il est à nouveau une personnalité centrale du
Centre et il se pose en gardien du temple centriste à un moment où, de manière
fort inattendue, il faut l’avouer, ce courant politique est au pouvoir.
Lire aussi:
- Tony Blair, nouveau
départ centriste
Voilà bien un retour improbable du plus centriste des
travaillistes britanniques, de celui qui n’hésite pas à dire qu’il fait partie
du «Centrisme absolu» comme Emmanuel Macron!
Et ce, au moment même où sa formation d’origine, le Parti
travailliste, a pris un virage à l’extrême-gauche…
Son nouveau combat, empêcher par tous les moyens possibles
le Brexit.
Tony Blair pourra-t-il réussir alors même qu’il est une
personnalité largement controversée dans son pays, voire discréditée pour son
soutien sans réserve à la guerre d’Irak de George W Bush puis à son rôle de
conseiller de quelques dirigeants peu démocratiques pour lequel il a été
grassement rémunéré.
Reste que son engagement est réel même si, comme tout bon
britannique, ce n’est pas une Europe fédérale qu’il soutient mais une Union
européenne où le Royaume Uni pourrait toujours faire cavalier seul sur bien des
sujets…
Lire aussi:
- Barack Obama,
principal opposant à Trump?
Doit-on se réjouir de voir que Barack Obama est peut-être le
plus consistant des opposants démocrates à Donald Trump ou s’en inquiéter du
fait que personne au Parti démocrate ne peut actuellement prétendre à cette
fonction?
Sans doute les deux à la fois, tant la parole de l’ancien
président des Etats-Unis est importante et consistante mais tout en regrettant
que la relève centriste au Parti démocrate semble bien difficile après la
défaite d’Hillary Clinton.
Néanmoins, sa parole, si elle est appréciée, pèse peu face
au populiste démagogue qui, en plus, s’est assigné la mission de détruire toute
l’œuvre de son prédécesseur qu’il hait d’une
manière pathologique.
Sa récente visite en France a montré, en tout cas, toute la
popularité qu’il conserve dans le monde et particulièrement en Europe.
Lire aussi:
- Jean Arthuis, un de
ceux qui ont fait bouger les centristes vers Macron
Jean Arthuis peut s’estimer bien mal récompensé d’avoir été
le premier centriste à soutenir Emmanuel Macron.
Même s’il pèse peu politiquement et que le parti qu’il a
fondé, l’Alliance centriste, demeure groupusculaire, il a permis à Macron de
ratisser large dans les rangs centristes et ce pour n’obtenir pas grand-chose en
retour à part une vague mission.
Et de voir un Bayrou qui n’avait pas hésité à ridiculiser le
nouvel hôte de l’Elysée être particulièrement bien servi, n’a pas du lui faire
grand plaisir…
Lire aussi:
Bientôt:
- L’année du
Centrisme en France - Edition 2017. Le Centre au pouvoir
- L’année du
Centrisme dans le monde - Edition 2017. Quelques hauts, beaucoup de bas
- Le Centrisme en
France en 2018. Confirmer l’année faste de 2017
- Le Centrisme en dans
le monde en 2018. Un rebond indispensable face aux populismes démagogiques
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
cependant la vinaigrette n'est elle pas encore un peu fade comme je peux l'écrire dans mon dernier éditorial https://www.patrice-gassenbach.com/single-post/2017/11/17/LE-CORNICHON-FRAN%C3%87AIS-EST-DE-RETOUR
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