Emmanuel Macron |
Emmanuel Macron a présenté ses
premiers vœux en tant que président de la république.
Son long discours (17 minutes)
était très politique avec une posture gaullienne et mitterrandienne mais aussi
avec des références à Barack Obama et à John Kennedy, les deux présidents
américains glamour qui sont les plus proches de son positionnement centriste.
Il a rappelé ce qu’il avait accompli
en 2017 et tout les «nombreux défis» qui restaient à faire pour l’année à venir.
Il a ainsi affirmé que les «transformations profondes se
poursuivront avec la même force en 2018».
Il a donné un ton très social à
ses propos, comme pour répondre aux critiques qui ont fait de lui (faussement)
le «président des riches».
Sa volonté, «rendre la France plus
forte et plus juste».
Il a estimé qu’il fallait
«repenser un grand projet social» en misant «sur la fraternité: c'est ce qui
nous unit, ce qui nous a fait, ce qui nous tient ensemble.»
Ce projet, «c'est celui-ci que je
déploierai durant l'année qui s'ouvre. Il doit inspirer notre politique de
santé, notre politique vis-à-vis de ceux qui vivent en situation de handicap,
notre politique d'hébergement des sans-abris, notre politique social pour aider
les plus démunis... Sans cela, sans cette exigence humaniste, notre pays ne se
tiendra pas uni. Cela implique des règles et de la rigueur, ce qui provoque
parfois, je le sais, quelques tensions. Je ne les sous-estime pas, je l'assume
pleinement».
Car, s’il croit «dans la réussite, les succès», ceux-ci ne
valent rien «si ce ne sont que ceux de quelques-uns»
Parlant d’une «renaissance française», il a déclaré aux
Français, «vous appartenez à un collectif plus fort et plus grand que vous».
Dès lors, tous doivent agir:
«Notre cohésion nationale ne dépend pas seulement du
président de la république, du premier ministre, ou du gouvernement. Elle
dépend de chacun d'entre vous. Demandez-vous chaque matin ce que vous pouvez
faire pour votre pays. Au-delà des difficultés du quotidien et de la vie,
dites-vous toujours que vous appartenez à un collectif plus fort et plus grand
que vous: la nation française. C'est ce collectif qui vous a éduqués, qui vous
soigne, qui, quand vous tombez, vous aide à vous relever et qui vous aidera
dans vos vieux jours. Dites-vous à chaque instant que vous avez quelque chose à
faire pour votre pays.»
Et de lancer un appel:
«J'ai besoin de votre engagement, j'ai besoin de vous. Le
peuple français est un grand peuple qui, parfois, sous-estime ses propres
ressorts intimes. Nous sommes capables de l'exceptionnel. (...) Il y aura des
difficultés. Sans doute des choses pas prévues. Et, peut-être, des moments de
doute ou des drames dans vos vies. Mais n'oubliez jamais que nous sommes la nation
française.».
Son projet, il l’a encore une fois rappelé, s’appuie sur le
travail, valeur éminemment macronienne:
«Je veux miser sur le travail. Il est au cœur de notre
société parce qu'il permet de trouver une place, de progresser dans la vie, de
s'émanciper de son milieu d'origine quand on le souhaite. Mais c'est aussi par
le travail que notre Nation sera plus forte parce qu'elle produira et qu'elle
s'enrichira. Nous avons besoin du travail, et je le défendrai sans relâche en
permettant à chaque travailleur de gagner davantage par celui-ci, de former
ceux qui sont au chômage pour qu'ils puissent retrouver un emploi, et de former
les jeunes par l'apprentissage. Le travail est le cœur de notre projet commun».
Mais il s’est voulu aussi très
déterminé à réaliser ce qu’il avait promis de faire pendant sa campagne
électorale.
«Des transformation
profondes ont commencé et se poursuivront avec la même force, le même rythme,
et la même intensité pour l'année 2018.»
Et si ceux qui ne «partagent pas la politique menée par le
gouvernement aujourd'hui», il «les respecte» et les écoutera «toujours» avec
des «débats» où «toutes les voix, y compris celles qui sont discordantes» seront
entendues, ce n’est pas pour autant qu’il s'arrêtera d'agir: «Toujours
j'écouterai, j'expliquerai notre situation et la réalité de celle-ci, je respecterai.
Et toujours, à la fin, je ferai. Car c'est ce dont le pays a besoin. Et c'est
ce que vous attendez de moi».
Concernant l’Union européenne, il veut retrouver «l’ambition
européenne» en dessinant «un grand projet»:
«Sur le plan européen, l'année 2018 sera décisive. Vous le
savez, je me suis pleinement engagé dans cette bataille car je crois
profondément que l'Europe est bonne pour la France. La France ne peut pas
réussir sans l'Europe car elle la rend plus forte. Chers concitoyens européens,
2018 sera une année toute particulière, et j'ai besoin de vous: je souhaite que,
par la consultation citoyenne, vous puissiez exprimer et dire ce que vous
voulez pour l'Europe, quelques mois avant les élections européennes, et que
vous permettiez à vos gouvernement de dessiner un grand projet. (...) Je crois
profondément que l'Europe peut devenir une puissance économique, sociale,
écologique et scientifique, qui pourra faire face à la Chine et aux États-Unis,
en portant les valeurs qui nous ont fait et qui font notre histoire commune.
J'ai besoin de votre détermination pour ce sursaut européen et pour que,
ensemble, nous ne cédions rien ni aux nationalistes ni aux sceptiques. (...) Le
colloque intime avec l'Allemagne est la condition nécessaire à la construction
européenne. (...) Il est ce par quoi tout commence. J'ai besoin que nous
allions plus loin sur ce plan et que nous rompions avec les habitudes passées.
Que nous retrouvions le goût commun d'un avenir où nous décidons pour
nous-mêmes».
Enfin, l'année 2018 sera à ses
yeux «celle de la cohésion de la nation. Nous nous sommes trop longtemps et
trop souvent divisés. Les débats sont nécessaires, les désaccords sont
légitimes, mais les divisions irréconciliables minent le pays. Je veux plus de
concorde pour la France. Pour cela, je veux avant toute chose miser sur
l'intelligence française, car nous avons cela en nous».
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