Emmanuel Macron le soir de sa victoire, le 7 mai |
Les médias aiment bien commémorer et fêter des dates
politiques après une élection qui ne veulent pas dire grand-chose: la première
semaine, le premier mois, les cent premiers jours, les six mois, la première
année et ainsi de suite.
C’est donc les six premiers mois d’Emmanuel Macron à
l’Elysée (élu le 7 mai 2017) qui coïncident avec la première année de Donald
Trump à la Maison blanche (élu le 8 novembre 2016).
Pourquoi faire ce rapprochement?
Parce que si, dans des enquêtes d’opinion, souvent
incohérentes entre elles ce qui est relativement nouveau, nombre de sondés se
disent déçus par l’action du président de la république française, c’est de
l’inaction totale du président des Etats-Unis que se plaignent les sondés de
l’autre côté de l’Atlantique…
Mais faut-il encore s’intéresser à ces sondages dont les
résultats paraissent de plus en plus comme des réactions d’humeur ou de la
déception clientéliste ou faut-il adopter une nouvelle grille de lecture de
ceux-ci?
A l’heure de la montée de l’autonomie irresponsable, égoïste
et égocentrique de l’individu, perversion de l’individualisme et non sa
conséquence «naturelle», les sondages ne reflètent plus une opinion sur les
fondamentaux de la politique menée mais surtout et avant tout le dépit et le
mécontentement de ceux et celles qui ne s’estiment pas assez servis et le plus
rapidement possible.
Toujours cette idée que la réforme est indispensable mais
que si elle touche les privilèges des autres…
Quel que soit l’analyse que l’on peut faire de ces nouveaux
comportements – ou, en tout cas, de leur désormais prégnance –, c’est une
donnée à prendre en compte si l’on veut que celle-ci serve à quelque chose et
«dise» quelques chose.
On se rappelle des cotes de popularité désastreuses des
anciens présidents français et américains depuis dix ans durant leur mandat
(George W Bush et, un peu moins, Barack Obama aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy
et François Hollande en France) et de leur renaissance en la matière après
avoir quitté le pouvoir (pas encore vraiment perceptible pour François
Hollande, parti seulement depuis six mois), phénomène qui est le même dans tous
les pays démocratiques du monde, pour ne pas tomber dans des commentaires
circonstanciels qui n’ont aucun sens.
Toujours est-il que le «bilan» d’Emmanuel Macron après six
mois n’a également de sens que s’il prend en compte, à la fois, la durée
complète du mandat, les événements extérieurs survenus au cours de la période
et la direction suivie (notamment s’il y a renoncement ou retournement sur la
politique ou des mesures promises lors de la campagne électorale).
En ce qui concerne Emmanuel Macron, on peut dire qu’à l’aune
de ce que l’on vient de dire, la réforme du droit du travail avec celle du code
du travail, la réforme fiscale avec la suppression d’une partie de l’ISF, la
réforme de la «moralisation» de la vie politique, la sortie de l’état d’urgence
remplacé par une loi sur la sécurité plus solide, le début de la réforme
scolaire avec la mise en place de classes allégées dans le primaire dans les
zones prioritaires, la relance de la construction européenne, entre autres,
montrent qu’il agit et qu’il tient ses promesses.
De même que la volonté de ne pas en rester là avec le
lancement des prochaines réformes de la formation professionnelle et de
l’assurance-chômage en attendant celles sur l’école, la santé, le logement et
les transports et quelques autres qui devraient s’égrainer sur les deux ans à
venir.
Mais il ne faut pas oublier, non plus, l’amélioration de
l’image de la France dans le monde et une confiance retrouvée des milieux
économiques.
Tout cela fait un bilan qui a de la tenue, surtout qui
montre que la parole politique peut encore avoir de la valeur et qui doit
réjouir les centristes.
Evidemment, tout n’est pas parfait et le mouvement de la
réforme et de la bonne gouvernance initié ne doit pas s’arrêter, il y a encore
beaucoup de travail à accomplir et de promesses à tenir.
Mais, comme nous l’avons dit, cela ne fait que six mois de
gouvernement.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC
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