Emmanuel Macron lors de son passage sur TF1 |
Tout le monde doit être un gagnant dans le juste équilibre,
dans la liberté, la méritocratie et la solidarité afin de vivre une vie digne
dans une société harmonieuse.
Voilà ce qu’est venu dire Emmanuel Macron lors de son
intervention à la télévision face à trois journalistes de TF1 le dimanche 15
octobre.
Mais c’est très exactement ce qu’il a dit dans ces derniers
discours ainsi que lors des interviews qu’il a donné récemment.
En attendant qu’il réalise son programme et qu’il démontre
la justesse de son action, toute la philosophie de son projet politique est
éminemment centriste mais de ce Centrisme qui est en train de se construire en
ce XXI° siècle, c’est-à-dire celui qui, héritier de toute l’histoire du Centre
s’est conçu comme un libéralisme social humaniste.
Ainsi, sa volonté de réformer, intacte depuis sa victoire à
la présidentielle, s’inscrit dans une analyse sans concession de la réalité –
c’est-à-dire dénuée de tout parasitage idéologique – et dans une vision
pragmatique.
Si Emmanuel Macron veut permettre à chacun de vivre la
meilleure vie possible et réaliser ses capacités par la promotion des capacités
des individus, c’est parce qu’il s’agit aussi et surtout de la meilleure
organisation possible de la société et de son économie face à ce qu’est le
monde et non parce que cette analyse émanerait d’une énième théorie élaborée
dans les laboratoires des think tanks mais inapplicable.
Sa volonté de taxer moins la fortune – qui fait tant débat
et pour lequel il est constamment attaqué – est exemplaire de l’essence même de
son analyse des comportements humains et du fonctionnement de l’économie
réelle.
Ainsi, c’est bien en permettant à ceux qui ont les moyens
d’investir dans la machine productive que l’on créera de l’activité et donc des
emplois.
En conséquence de quoi, il faut, non seulement, permettre
aux «riches» de vivre en France pour faire bénéficier le pays de leurs moyens
financiers mais les inciter à investir leur argent dans la machine productive.
En l’espèce, Emmanuel Macron n’a aucune inclinaison
particulière pour les riches par rapport aux autres composantes de la société.
Mais il sait qu’il peut réussir à faire gagner la France
s’il peut leur proposer un deal gagnant-gagnant où, en échange de leur
contribution à la croissance et au dynamisme de l’économie, ils peuvent en
retirer un profit.
Or, le but de tout pouvoir politique est bien d’assurer le
bien-être de toute la population en utilisant les meilleurs outils pour y
arriver.
Non de faire du verbiage idéologique et de caresser dans le
sens du poil les clientélismes de tous bords.
Car, in fine, qu’importe qu’il y ait des très riches s’il
n’y a plus de pauvres e si chacun est dans la capacité réelle de tenter de
réaliser son projet de vie.
C’est dans ce sens qu’il vaut prendre sa déclaration, «Le
mandat qui m’a été donné, c’est d’agir avec détermination pour que chaque
Français puisse avoir une vie digne et libre».
Au passage, il faut redire que cela n’a rien à voir avec le
fameux «ruissellement» des thèses ultralibérales (et non libérales).
Celles-ci, en effet, estiment que les riches ne doivent pas
être taxés car ils dépenseront leur argent plus facilement en s’achetant tout
et n’importe quoi, d’un château à un yacht, du caviar à une rivière de
diamants, ce qui fera tourner l’économie et créera des emplois.
Or, cette théorie du ruissellement s’est avérée complètement
erronée là où elle a été mise en place.
Ce qui ne l’empêche pas d’être toujours défendue par des
personnalités de le droite radicale comme, par exemple, Donald Trump aux
Etats-Unis.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC
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