Nick Clegg |
Dans une interview au quotidien
Le Figaro, Nick Clegg, ancien leader des Lib Dems, les centristes britanniques,
estime que le Brexit (la sortie de la Grande Bretagne de l'Union européenne) n’est pas encore réalisé et pense même que celui n’aura
pas lieu, en tout cas, pas de la manière dont il est pensé actuellement.
A noter qu’il vient de publier le livre «How to Stop Brexit
(And Make Britain Great Again)» (Comment arrêter le Brexit (et faire grande à
nouveau de la Grande Bretagne)
Extraits.
- «Il n'y a pas d'autre issue à ce cul-de-sac dans lequel
nous nous sommes mis qu'un vote au Parlement rejetant l'accord sur lequel
Theresa May et David Davis travaillent. Cela provoquerait évidemment une
période de turbulences politiques qui conduirait, dans les mois ou années à
venir, à un nouveau référendum.»
- «La voie la plus probable est de forcer le gouvernement à
venir présenter ouvertement un futur accord et à le comparer aux promesses
faites à des millions d'électeurs. Ce sera alors impossible aux extrémistes du
Brexit, comme le Daily Mail, d'accuser les députés d'être des saboteurs. Car
ils ne feraient en fait que leur travail, au nom de leurs électeurs. La
férocité avec laquelle des gens comme moi sont accusés d'être des traîtres ou
des saboteurs par les extrémistes de droite est assez intimidante pour de
nombreux députés. Il faut leur expliquer qu'ils ont tous les droits de dire non
à ce stade».
- «L'écart entre l'utopie du Brexit et la réalité s'élargit
chaque jour, chaque semaine, chaque mois. En un an, ce décalage va s'accroître
encore. Et je pense qu'à un moment la légitimité du résultat du référendum sera
contredite par l'hypocrisie et les contradictions des «brexiters» eux-mêmes.
Chez les conservateurs, très peu de députés sont prêts à défier leur parti au
nom de leur pays. Au Labour, les choses changent rapidement. Bien que Jeremy
Corbyn aime à se proclamer héros des classes ouvrières, en réalité, la
quasi-totalité de ses nouveaux adhérents viennent des classes moyennes urbaines,
éduquées, jeunes, progressistes et pro-européennes. Ils ne vont pas se satisfaire
de ses compromis avec le Brexit. Faute de mener l'opinion publique, le Labour
va se laisser mener par elle. Cela va le conduire à améliorer sa position sur
le Brexit, dans le cadre de son opposition au gouvernement conservateur. Cela
pourra créer les circonstances d'une coalition parlementaire refusant une
interprétation illégitime du vote pour le Brexit.»
- «De nombreux électeurs, même ceux qui sont en colère
contre le Brexit, pensent qu'il est trop tard. Le train est parti. C'est pour
cela qu'il est très important que des gens comme moi, Tony Blair ou John Major
répètent que, dans une démocratie, on a toujours la liberté de changer d'avis.
Les «brexiters» ont été incroyablement efficaces pour décrire ce processus
comme un tapis roulant sans retour. Mais on ne peut pas délégitimer longtemps
l'opinion de près de la moitié de la population.»
- «Je ne crois pas qu'il (le Brexit) aura lieu. En tout cas,
certainement pas de la façon dont il est envisagé maintenant. Il y a une limite
aux mensonges qu'on peut imposer à une démocratie.»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.