jeudi 14 septembre 2017

Actualités du Centre. L’UDI peut-elle survivre?

Déjà fortement divisée et en proie aux haines personnelles, l’UDI voit maintenant les spectres de la banqueroute et de la désaffection la guetter.
Ainsi, la baisse du nombre des députés et des voix lors des dernières législatives entraînent, mécaniquement, une baisse des subventions versées par l’Etat.
Du coup, l’UDI n’a plus les moyens de payer le loyer de son siège parisien ainsi que nombre de ses permanents.
Mais les problèmes financiers de la confédération centriste n’ont pas débuté ces derniers mois.
Les récents développements dus à ses mauvais résultats électoraux ne sont que la continuation d’une mauvaise gestion et du mauvais vouloir de ses composantes de verser leurs cotisations.
Ce dernier élément est évidemment également politique puisque cela signifie simplement que les diverses formations qui ont créé l’UDI ou qui s’y sont ralliées, ont toujours privilégié leur développement et leur survie à ceux de la confédération.
Cela a été vrai en dehors même de la guerre entre Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin.
Par ailleurs, aucune ligne politique claire ne semble pouvoir être adoptée par l’ensemble des composantes du parti centriste.
Entre une opposition dure prônée, au-delà des rhétoriques accommodantes, par Hervé Morin, une opposition «constructive» mais néanmoins inamicale prônée par Jean-Christophe Lagarde et une alliance plus ou moins de fait mais sans ralliement qui a la préférence d’un Laurent Hénart, les points de vue semblent difficiles à rapprocher.
De même que les alliances avec une partie de la Droite où certains ont plutôt tendance à vouloir se rapprocher encore plus de Les constructifs (avec qui l’UDI partage une groupe à l’Assemblée nationale) et d’autres se verraient bien avec la mouvance de LR constitués des opposants à Laurent Wauquiez et à ses projets de droitiser à l’extrême le parti.
La plupart des composantes de l’UDI ont des envies bien différentes.
Les centristes, parti de Morin, veut créer un grand parti de droite moderne tandis que Jean-Christophe Lagarde se verrait bien dans un parti attrape-tout allant de la gauche modérée à la droite modérée en passant par le Centre et que Laurent Hénart se prépare à unir son Parti radical valoisien avec le Parti radical de gauche pour reformer le Parti radical sous ce nom ou un autre plus «actuel» comme les Progressistes.
Ces envies d’ailleurs ne sont pas seulement dictées par des ambitions personnelles ou des inimitiés mais elles correspondent à des positionnements politiques particuliers et à la volonté d’aider ou non le gouvernement d’Edouard Philippe.
Dans ces conditions, la survie de l’UDI semble très compliquée.
En réalité, se seule chance est de demeurer ce qu’elle est depuis maintenant le départ de son créateur, Jean-Louis Borloo, un simple cartel électoral qui permet aux différents candidats de centre-droit d’avoir une étiquette sous laquelle se présenter.
C’est peu mais ce sera peut-être suffisant, pour l’instant, pour la sauver.
Mais cela ne fait pas un avenir politique.


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