Laurent Hénart |
Dans une interview donnée à
Christophe Forcari dans Libération, Laurent Hénart, président du Parti radical
valoisien et vice-président de l’UDI confirme la réunification des radicaux en
décembre prochain de même que la mort de l’UDI même si Jean-Christophe Lagarde
tente de faire croire que celle-ci n’aurait que «des conséquences marginales»
pour sa confédération selon des propos rapportés par Le Monde…
Quoi qu’il e soit, ce 16 septembre
et dimanche 17, les radicaux pas encore réunifiés mais réunis organisent ensemble
une université d’été.
Cet événement doit permettre de
finaliser les termes de la réunification.
Extraits des propos de Laurent
Hénart à Libération:
- Sans le bouleversement de la scène politique française
provoqué par l’élection d’Emmanuel Macron, la réunification des radicaux de
droite et de gauche aurait-elle été possible?
Plus encore que l’élection d’Emmanuel Macron, c’est surtout
la disparition du clivage droite gauche comme élément fondamental du paysage
politique, remplacé par la ligne de partage entre progressistes et populistes,
qui a permis de dépasser les dernières différences entre les deux branches de
la famille radicale. (…) Aujourd’hui notre ambition (est) qu’il n’y ait qu’un
seul parti pour tous les radicaux. Avec une volonté clairement affichée, celle
de bâtir un parti politique le plus moderne possible dans son rapport aux militants,
aux Français, pour être en pointe dans la recomposition du paysage politique.
- Cette nouvelle version du Parti républicain radical et
radical socialiste, selon son intitulé historique, se situera-t-elle dans la
majorité présidentielle ou dans une opposition constructive?
Avant tout, notre force réside dans notre liberté. Ce qui
donne plus de poids à nos prises de paroles. Nous partageons certaines des
grandes options du président de la République. A commencer par celui de la
construction et de la renaissance de l’Europe. Comme lui, nous voulons que la
France soit un pays ouvert sur le monde et respectueux des personnes. Comme
lui, nous croyons que ce pays doit moderniser son économie, être compétitif et
comme lui, nous partageons la même ouverture sur les sujets dits «sociétaux».
Mais nous n’avons aucun accord majoritaire avec En marche. Aux dernières
législatives, le parti du président de la République a d’ailleurs présenté des
candidats contre les nôtres. Nous dirons donc ce que nous avons à dire quand
nos points de vue diffèrent. (…).
- Et cette renaissance du plus vieux parti de France va se
concrétiser comment ? Par des groupes politiques à l’Assemblée nationale
et au Sénat?
Avant tout mon ambition, partagée par Sylvia Pinel est de
bâtir un Parti radical indépendant. Cela veut dire qu’il aura vocation à aller
à toutes les élections sous ses propres couleurs. Au Sénat, nous avons la
possibilité de constituer un groupe. Après les prochaines élections
sénatoriales, Parti radical et radicaux de gauche ensemble, nous devrions
pourvoir compter sur une vingtaine de sénateurs, soit deux fois plus qu’il n’en
faut pour constituer un groupe. A l’Assemblée nationale, c’est l’inverse, nous
n’avons que la moitié des quinze députés requis pour faire un groupe. A nous
donc de donner la preuve de notre attractivité auprès de ceux qui ne veulent
pas se retrouver enferrés dans des oppositions stériles.
- Les radicaux réunis continueront-ils à faire partie de
l’UDI, dont les valoisiens représentent une des formations les plus importantes
de cette fédération?
J’ai cru comprendre que l’UDI s’interrogeait sur sa propre
mutation. Je le répète une nouvelle fois, le nouveau Parti radical affiche
clairement sa volonté d’indépendance et à participer à toutes les élections
sous ses propres couleurs. Chacun dit que nous sommes en pleine recomposition
politique, mais avant, il faut un peu jouer au chamboule tout et que chaque
formation politique puisse être clairement identifiée, avec son histoire et ses
idées. Le Parti radical représente une tradition humaniste, laïque et européenne.
Une fois notre fusion réalisée, la question des alliances viendra bien sûr à se
poser. (…)
- Entre le Modem, Les constructifs» et LREM, ne risquez-vous
pas de manquer d’espace?
(…) Nous nous sommes toujours revendiqués comme un parti
ayant vocation à dépasser le clivage gauche droite. Tous les progressistes,
tous les humanistes ne sont pas dans En marche. Avec une exigence que nous
portons, qui est celle de la justice. Nous sommes d’accord avec le président de
la République pour dire qu’il faut transformer profondément le pays, mais les
Français n’accepteront jamais des transformations puissantes si un sentiment
d’injustice surgit.
- Est-ce que ce n’est pas illusoire de vouloir faire du neuf
avec du vieux?
Les Français ne souhaitent pas seulement un renouvellement.
Ils veulent également de l’authenticité. La réunification des radicaux ne se
fait pas de manière circonstanciée, pour répondre à des enjeux électoraux. Nous
représentons une longue histoire, une vraie philosophie qui remonte au début de
la République. Le message du Parti radical n’a pas pris une ride, il est d’une
totale modernité. (…)
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