Alain Juppé |
Certains pensaient que l’avenir
d’Alain Juppé allait se résumer à Bordeaux, oubliant que l’ambition politique
de l’ancien premier ministre de Jacques Chirac était toujours passée par la
volonté de peser au niveau national.
D’ailleurs, il suffit de
reprendre le dernier article de son blog pour voir qu’il n’avait nullement
l’intention de laisser en jachère le courant juppéiste, celui qui a émergé lors
de la primaire de LR et qui va du centre-droit à la droite libérale.
De même, le fait qu’il était la
personnalité politique la plus appréciée des Français et qu’il demeure dans le
peloton de tête des baromètres de popularité malgré son échec face à François
Fillon alors qu’il était l’ultra-favori des sondages pour devenir le nouveau
président de la république.
Ainsi, il écrivait, après le
deuxième tour des législatives, que la démocratie sortait «affaiblie par une
abstention d’un niveau jamais vu dans une élection législative» et que l’élection
présidentielle s’était «déroulée dans des conditions telles que le trouble et
la confusion se sont installés dans les esprits» obligeant «le pouvoir à
l’écoute, à la concertation, à une grande vigilance dans la mise en œuvre de
son programme».
Des propos qui n’étaient pas ceux
d’un simple observateur.
D’autant qu’il estimait que «la
famille de la Droite et du Centre» se retrouvait face à un triple défi dont «celui
de son attitude vis-à-vis du gouvernement» c’est-à-dire dans un choix entre «opposition
frontale ou travail constructif» et «surtout» celui du «défi de la ligne politique
et plus profondément de la vision qu’une droite humaniste régénérée pourra proposer
au peuple de France».
Et il posait les jalons de son
futur politique en déclarant que «ce n’est pas en quelques lignes qu’un simple
blog peut répondre à cette attente au soir d’élections présidentielle et législatives
lourdement perdues» et il finissait avec ce conseil: «sachons prendre du temps».
Or, ce temps semble venu pour lui
de préciser, et son rôle, et son positionnement face à Emmanuel Macron et son
gouvernement puisqu’il a décidé de réunir ses troupes du 25 au 27 août à
Bordeaux.
On ne sait pas encore quelles
seront les discussions et si elles aboutiront à la création d’un courant plus
ou moins organisé regroupant les élus proches de Juppé (notamment le groupe Les
constructifs), voire d’un nouveau parti politique.
De même quelles seront les
personnalités présentes.
Ainsi, on peut se demander si le
premier ministre, Edouard Philippe fera le voyage de Bordeaux, lui qui, dans
une interview au magazine Society, vient de parler de sa proximité avec Alain
Juppé expliquant qu’«il y a beaucoup de correspondances» entre le programme de
ce dernier et celui du gouvernement.
«Je ne dis pas que c'est le même, précise-t-il, mais il y a
en tout cas moins de différences entre le programme défini par Juppé pendant la
primaire et celui mis en œuvre par mon gouvernement qu'il y en a entre le
programme de François Fillon et celui soutenu par les Républicains aux législatives».
Et d’affirmer que «je n'ai pas du tout le sentiment d'avoir
changé mes idées entre la campagne d'Alain Juppé pour la primaire et
aujourd'hui».
Reste que pour Alain Juppé l’exercice ne sera pas aussi
simple que cela puisqu’une partie de ses troupes se trouve au gouvernement
pendant qu’une autre partie se veut dans une opposition à celui-ci, il est vrai
«constructive» mais opposition tout de même…
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