François Bayrou |
Si l’on regroupe les déclarations
de François Bayrou depuis une quinzaine de jours, force est de constater qu’il
n’a pas l’intention de laisser la voie libre à Emmanuel Macron et compte
revendiquer sa place au cœur, voire au sommet, de la majorité présidentielle.
On l’avait compris dans les mises
en garde et les critiques rapportées par le magazine Le Point.
Sans oublier qu’il estimait que
le Mouvement démocrate pourrait bien récupérer à terme plusieurs dizaines de
députés de La République en marche et qu’il voulait bâtir une grande formation
du Centre.
On le comprend également dans les
quelques phrases qu’il a échangé avec un journaliste de Franceinfo.
Il se déclare ainsi, lui et le
MoDem, «co-responsable» de la majorité présidentielle et que «tout ne peut pas
venir du sommet», c’est-à-dire qu’«il faut des sources de proposition et
d'action pour le pays» qui ne viennent pas uniquement du président de la république,
de son gouvernement et de LREM.
Et de redire que le Centre doit
se réunir: «on a besoin de sortir de cet éclatement du Centre, et de permettre
au Centre de retrouver son unité et son indépendance, sa liberté de penser».
Les deux axes de travail de
François Bayrou seront donc dans les mois qui viennent de se construire une
stature de leader pour lui permettre d’être incontournable pour Macron mais
aussi pour une possible réunification des centristes.
S’il réussissait dans cette
entreprise, il deviendrait, de facto, une sorte de co-leader de la majorité
présidentielle (le rôle de leader est généralement tenu par le premier ministre,
poste qu’il a attendu en vain que Macron lui propose).
Mais cette ambition est loin d’être
à sa portée actuellement et malgré les difficultés politico-médiatiques du chef
de l’Etat.
En outre, cela nécessite d’être à
la fois dans et à côté de la majorité.
Si cette posture a été
expérimentée par Bayrou dans le passé, elle a toujours abouti in fine à un
fiasco de ses espérances.
D’autant qu’à l’inverse de ce que
croit le président du MoDerm, il n’est pas aujourd’hui une personnalité
consensuelle, ni dans la majorité présidentielle, ni au centre de l’échiquier
politique.
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