Emmanuel Macron Alain Juppé |
Si Alain Juppé n’avait pas été
battu lors de la primaire LR, on peut estimer qu’il aurait eu de grandes
chances de devenir président de la république.
D’autant qu’entre son programme
et celui d’Emmanuel Macron, les similitudes étaient très nombreuses, surtout,
leurs philosophies respectives avaient moult ressemblances.
Comme le dit un de ses lieutenants,
Dominique Bussereau, le maire de Bordeaux «approuve 85%» de la politique de
l’actuel chef de l’Etat.
Sans oublier que le premier
ministre en place, Edouard Philippe est un juppéiste.
Un Bussereau qui estime que Juppé
pense «encore avoir un rôle à jouer pour faire entendre certaines grandes
valeurs de la droite libérale, centriste et européenne».
Ainsi, et même s’il continue à
prétendre que sa carrière politique nationale est terminée, Alain Juppé n’a pas
renoncé à être le chef de file de cet axe central qui réunit les humanistes
progressistes et réformistes de droite, de gauche et du Centre.
Il réunit ainsi ses fidèles dans
sa ville de Bordeaux, rendez-vous qui devrait être annuel.
Toujours est-il que voulant
affirmer se stature tout en surfant sur les difficultés actuelles réelles ou
supposées d’Emmanuel Macron, il a expliqué au quotidien Sud Ouest comment il
comptait mener désormais son combat politique.
«Je veux exprimer mes idées, a-t-il ainsi déclaré. Vérifier
qu’elles sont partagées par beaucoup. Et si elles ont leur place à l’intérieur
de LR. C’est ça le défi. Ou si, au contraire, on ira vers un rapprochement plus
marqué entre une conception très à droite de LR et le Front national . Est-ce
qu’il y aura des passerelles entre les deux ?».
Si c’est le cas, alors il en tirerait les leçons en quittant
la formation de droite.
C’est pourquoi il veut «une discussion avec les candidats à
la présidence de LR pour voir comment nos idées peuvent être prises en compte».
Quant à Emmanuel Macron, il ne se prive pas de l’écorner.
Tout en reconnaissant des «points de convergence» avec lui
et qu’à «l'international, l'image de la France s'est améliorée incontestablement»,
il affirme «je ne sais pas ce que c’est le macronisme. Dire qu’on veut faire de
la politique autrement, ça me fait bien rigoler. Ça fait 40 ans que je
l’entends dire».
Il juge par ailleurs que la
politique suivie actuellement «C'est de la communication».
Et de poursuivre: «les vrais
problèmes sont ailleurs: quelle éducation, quelle politique européenne, quelle politique
de contrôle aux frontières européennes, quelle politique de transition
énergétique vraiment efficace? Voilà les priorités. Le reste, c'est de la
mousse».
Selon lui, «Il y a un grand flou
artistique sur le budget 2018. Comment promettre à nos armées 2% du PIB et en
même temps leur retirer plus de 700 millions d'euros dès cette année? Ensuite,
en matière de fiscalité, les idées du gouvernement sont floues, ça manque de
cohérence et d'ambition.».
Enfin, un peu comme François
Hollande, il met en garde Emmanuel Macron en expliquant que «la performance économique
est d'autant meilleure que la justice sociale est assurée».
Ce qui pourrait être dans les
mois qui viennent l’angle d’attaque de tous les opposants au président de la
république.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.