Le Pen-Mélenchon, même combat contre la société ouverte |
La recomposition politique va bon train depuis qu’Emmanuel
Macron est entré de plein fouet dans le paysage politique.
Bien entendu, il n’a pas créé les transformations et les
évolutions que nous connaissons actuellement qui viennent d’un déplacement des
plaques tectoniques politiques qui a vu
le jour beaucoup plus en amont mais il a su les sentir, les appréhender et les
modeler afin de présenter une offre politique nouvelle avant tout le monde,
surtout qui a été gagnante.
Car si l’axe central (réunissant les humanistes
progressistes et réformistes de gauche, de droite et du Centre) était en cours
de constitution, il en a accéléré le mouvement de manière étonnante et
inattendue.
Du coup, si l’ancien ordre est en train d’imploser devant
nos yeux et que se constitue une organisation et une structuration de l’espace
central avec une force politique constituée d’un moteur principal (La
République en marche) et de plusieurs satellites comme le MoDem ou Les
républicains constructifs, il y a également un bouleversement de chaque côté de
celui-ci.
Là aussi, Emmanuel Macron a bien vu et analysé ce que la
constitution d’un axe central impliquait, une radicalisation des radicaux de
gauche et de droite et une extrémisation des extrêmes des deux bords.
Et le mouvement qui devrait suivre et qui est déjà
embryonnaire, est un rapprochement entre les radicaux et les extrémistes.
Les postures, les propos et les comportements de ces deux
bords démontrent, en outre, qu’il y a et aura de plus en plus une alliance
objective entre eux pour s’en prendre et détruire l’axe central qui est devenu
leur ennemi principal, leur ennemi commun.
Car c’est bien tout ce que représenter l’axe central, ce
libéralisme humaniste qui prône un individualisme responsable et solidaire qui
met en avant la tolérance et le respect de l’autre dans le cadre d’une société
ouverte qui est rejeté par ces deux bords et qui amène cette haine et cette
rage face à ce projet défendu par Emmanuel Macron.
Aujourd’hui, la France insoumise utilise exactement les
mêmes ficelles et les mêmes armes politiques que celles qui ont permis au Front
national de prospérer.
Et les excès en tous genres d’un Jean-Luc Mélenchon ne sont
pas loin de rappeler ceux d’un Jean-Marie Le Pen, tandis que les provocations
faciles d’un Ruffin n’ont rien à envier à celles d’un Mégret.
La décision des députés d’extrême-gauche de ne pas se rendre
au Congrès où le Président de la république présentera son action pour les cinq
ans à venir devant la représentation nationale mais surtout devant les Français
procède de cette subversion qu’utilisa et qu’utilise l’extrême-droite.
C’est de ces constatations que l’on peut dire qu’il y a bien
une opposition frontale qui se fait jour entre un axe central et un axe
extrémiste.
S’il n’est pas étonnant qu’un axe central soit attaqué et
sur sa droite et sur sa gauche – c’est le quotidien des centristes… –, ce qui
est plus surprenant, c’est cette alliance objective qui permet de parler d’un
axe extrémiste qui partage une même psychologie, une même construction mentale
et une même obsession délirante contre la démocratie républicaine libérale, in
fine, contre la liberté.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
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