Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
François Bayrou |
Tout d’un coup François Bayrou et son Mouvement démocrate se
levèrent et marchèrent…
Voilà un sacré miracle pour deux moribonds que le monde
politico-médiatique s’apprêtait à mettre en terre, surtout si François Fillon
devenait président de la république.
Mais ce retour improbable sous les feux de la rampe n’est-il
pas qu’un château de sable déjà en train de s’effriter ou, en tout cas, qui s’effondrera
à terme?
Car, de quoi est-il fait?
D’un coup de poker de François Bayrou qui, au lieu de se
présenter à l’élection présidentielle ou d’adopter la posture de celui qui est
au-dessus de la mêlée, a décidé de soutenir Emmanuel Macron à la surprise de
tous les observateurs tellement il l’avait insulté auparavant.
Coup de poker qui est devenu un coup de génie avec la
victoire du candidat d’En marche! car, malgré les dénégations de ce dernier, il
y avait bien une alliance en bonne et due forme – à défaut d’être écrite – qu’il
a du respecter.
Et François Bayrou, l’exilé de Pau, devenait garde des Sceaux,
ministre d’Etat et numéro trois du gouvernement avec sa fidèle collaboratrice,
Marielle de Sarnez, qui décrochait, de son côté, le poste de ministre des
Affaires étrangères.
Et dans la foulée, le Mouvement démocrate passait de zéro
député à une quarantaine.
Ce qui, outre la pérennisation de la marque MoDem permettait
au parti de régler ses problèmes financiers.
L’affaire des assistants parlementaires européens qui a
coûté sa place à Bayrou et de Sarnez et qui a fait passer le Mouvement
démocrate de deux ministres importants à une ministre déléguée et une
secrétaire d’Etat de seconde zone a montré que cette résurrection ne s’appuyait
sur rien de très solide.
Car, d’une part, si le MoDem avait été une force politique
qui compte, il n’aurait pas connu un tel déclassement même avec cette affaire.
D’autre part, parce que cela confirmait bien qu’il n’était
que la petite entreprise mal en point de monsieur Bayrou et de son associée
madame de Sarnez qu’Emmanuel Macron avait sauvé de la faillite politique.
C’est tellement vrai que si La République en marche n’avait
investi aucun candidat MoDem aux législatives, cette petite entreprise n’aurait
eu aucun élu, voire deux ou trois au maximum.
Ce qui signifie, concrètement, que le Mouvement démocrate n’est
pas un allié de LREM car il ne représente rien en termes politiques et surtout
électoraux, mais un simple appendice de celle-ci.
Dès lors, lors des prochaines législatives, il suffira que
La République en marche y aille toute seule pour que le Mouvement démocrate se
retrouve à zéro député…
Sans oublier qu’Emmanuel Macron possède une majorité absolue
à l’Assemblée nationale sans le MoDem, ce qui signifie que le poids politique
de celui-ci sera très très léger (sauf si Bayrou décide de jouer sur son
pouvoir de nuisance en pourrissant la vie à Macron).
C’est cela que l’on appelle un château de sable, même s’il
peut paraître somptueux et imposant de prime abord.
Aris de Hesselin
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