Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
François Bayrou & Emmanuel Macron |
Depuis la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle,
François Bayrou s’est montré ingérable, provoquant un affrontement avec le
nouveau président et son équipe à propos des investitures pour les législatives
(au cours duquel il s’est également fâché avec Jean Arthuis), un autre avec les
journalistes qui ont enquêté sur les accusations concernant les assistants des
parlementaires européens du MoDem et un autre avec le Premier ministre en lui
répondant que, malgré ses fonctions de ministre de la Justice, il
interviendrait où, quand, comment il le voudrait au risque de mélanger les
genres, de mettre dans l’embarras le gouvernement et de porter atteinte à l’image
et à la popularité du président.
Ça fait beaucoup en très peu de temps, beaucoup trop pour
que le leader centriste s’en sorte sans aucune sanction, lui qui semble se
prendre pour un vice-président.
Ici je ne parle pas d’un point de vue judiciaire mais
uniquement politique.
D’autant qu’on voit bien qu’il est aussi ingérable pour
Macron qu’il l’était pour Juppé et qu’il n’en fait et fera toujours qu’à sa
tête et pour son propre intérêt, ce qui a créé, au fil des années, un désert
autour de lui (il a bien eu du mal à trouver des candidats crédibles pour ces
législatives).
Dès lors, Emmanuel Macron n’aurait-il pas intérêt à se
séparer de lui dès que possible pour éviter de futures crises qui pourraient
être bien plus graves?
Ma réponse est, oui.
La chance du président de la république, c’est qu’il aura
une majorité le 18 juin sans même l’apport des députés élus sous la bannière du
Mouvement démocrate.
Il devrait la saisir.
Néanmoins, il est fort probable qu’il décide de continuer un
bout de chemin avec François Bayrou.
Selon moi, il commettra une erreur pour son quinquennat.
Il est bien préférable de casser cette alliance avant que la
situation empire et que le clash qui s’en suivra nécessairement ait un coût
politique nettement plus important.
Si la séparation a lieu aujourd’hui, elle sera passée par
pertes et profits d’un début de mandat et d’un ajustement que comprendront les
Français.
En revanche, si elle a lieu alors que le président et son
gouvernement – à l’intérieur duquel se trouveront des membres du MoDem –
connaîtront des difficultés, elle sera beaucoup plus lourde à porter et aura
des conséquences négatives bien plus graves.
Dans cette histoire, je me place dans l’optique de faire
réussir le projet centriste d’Emmanuel Macron.
Et dans cette perspective, je ne crois pas que François
Bayrou pourra être un atout à cette réussite, bien au contraire.
Aris de Hesselin
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