Dans Le Figaro, Pascal Perrineau, politiste émérite et
ancien directeur du Cevipof (Centre d’étude de la vie politique de Sciences Po
Paris) fait une analyse très intéressante de la généalogie centriste d’Emmanuel
Macron.
De même, il rejoint l’analyse que le CREC en qualifiant le
macronisme de centrisme.
Idem pour celle qui est faite depuis longtemps ici de
l’émergence d’un axe central (qu’il appelle improprement «espace central»
celui-ci étant un lieu politique et ayant toujours existé même s’il était
jusqu’à présent représenté par plusieurs organisations politiques qui n’avaient
pas d’alliance entre elles) dont une grande partie – mais pas toute – s’est
agrégée autour du candidat d’En marche! et, désormais, du président de la
république.
En outre, il rappelle fort à propos l’absurdité de
l’affirmation d’une alliance soi-disant «naturelle» entre la Droite et le
Centre revendiquée par les leaders de LR et de l’UDI mais aussi théorisée par
tout un courant de politologues qui ont toujours nié l’existence d’un Centre indépendant
et qui, au mépris de toute histoire politique sérieuse, leur permettait de
faire des centristes de simples supplétifs des droitistes.
Cependant, dans son analyse, il n’a pas su s’extraire de
cette vielle manière de voir le Centrisme qu’il qualifie de «juste milieu»
ainsi que «et de droite, et de gauche» rejoignant des professeurs de sciences
politiques comme René Rémond ou Maurice Duverger mais pas Georges Burdeau.
Non, monsieur Perrineau vous vous trompez comme beaucoup de
politistes et de politologues, le Centrisme n’est pas cet objet mou et hybride
que tous vous essayez de vendre depuis le début de la V° République.
Ramener le Centrisme à un bout de gauche et un bout de droite,
c’est en faire une pensée sans identité et sans saveur comme prétendent qu’il
l’est tous ses adversaires de droite et de gauche.
Ainsi que le montre actuellement la manière de gouverner
d’Emmanuel Macron, le Centrisme n’est pas un juste milieu mais bien un juste
équilibre, ce qui est tout à fait différent.
En cela, le Centrisme ne tente pas d’être au milieu de la
Gauche et de la Droite, ce qui signifierait en plus que lorsque l’une des deux
dérive vers l’extrémisme, le Centre se déplacerait mécaniquement soit vers l’une
ou l’autre, donc n’aurait pas d’identité propre, juste un positionnement.
Alors, que dans la recherche du juste équilibre, le problème
n’est pas de savoir si le Centrisme est plus proche du socialisme ou du
conservatisme mais de toujours gouverner afin de permettre à chaque individu
d’être le mieux servi par rapport à la communauté à laquelle il appartient et
où tous les autres individus doivent pouvoir revendiquer la même attention dans
le cadre d’un équilibre qui est constamment en mouvement et en progrès.
De même, il n’est «ni de gauche, ni de droite» mais
simplement du Centre, au sens où le Centrisme, cet humaniste progressiste et
réformiste possède une identité propre et qui comme la Gauche ne peut être
qualifiée «et de droite, et de gauche» et inversement pour la Droite et ce même
si ces deux courants idéologiques peuvent partager des valeurs communes ou des
points de vue identiques.
Oh! je sais bien que la vieille manière de voir le Centrisme
va encore perdurer et qu’il sera dur de se débarrasser du poids du
conservatisme en la matière.
Mais, peut-être et si Macron réussit son entreprise, le
quinquennat qui vient de démarrer apportera la preuve par l’action de tout ce
qui vient d’être dit.
Cependant, à ceux qui voudraient déjà avoir une référence
contemporaine, je les renvoie à l’étude des huit années de présidence de Barack
Obama.
(Et à ceux qui veulent en savoir plus sur le Centrisme, je
les renvoie à la définition de celui-ci en cliquant ici)
Centristement votre.
Le Centriste
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