vendredi 9 juin 2017

Législatives 2017. Pourquoi les macronistes sont visés par toutes sortes d’accusations

meeting d'En marche! lors de la présidentielle
Pourquoi donc l’essentiel des accusations de tous ordres (malversations, détournements de fonds, emplois fictifs, violences conjugales, etc.) proférées à l’occasion des législatives touchent essentiellement les candidats de La République en marche (LERM)?
Evidemment parce qu’il s’agit du parti du nouveau président de la république et que celui-ci est le grandissime favori du scrutin.
Cependant quatre éléments doivent y être associés pour bien comprendre la mécanique à l’œuvre.
- Le premier est la possibilité pour LREM de faire une véritable razzia à l’Assemblée nationale, les diverses projections lui donnant toutes une majorité absolue en termes de sièges à l’issue du deuxième tour, entre 380 et 455 sièges.
- Le deuxième est que la victoire écrasante de LERM qui se profile pourrait être un véritable chamboulement pour le paysage politique et tous ceux qui y sont installés font de la résistance pour ne pas être, au minimum, ringardiser, au maximum, disparaître corps et biens.
- Le troisième est d’empêcher LERM d’accaparer l’image de l’honnêteté en politique.
- Le quatrième est d’atteindre Emmanuel Macron et de ternir son image, celui-là même qui a promis une moralisation de la vie politique et la fin des vieux réflexes.
Car, le but, en attaquant LERM sur cette honnêteté, sur la probité, sur la morale, est de porter des coups au cœur même de ce que le mouvement et son fondateur souhaitent représenter, c’est-à-dire une volonté de faire de la politique autrement en développant toute une éthique du pouvoir.
Ainsi, au-delà l’entreprise de discréditer le plus possible LERM et ses candidats, c’est de monter que la formation d’Emmanuel Macron est en réalité comme les autres qu’elle ne fait pas du «nouveau» mais bien de la «vieille» politique.
Mais, prétendre qu’elle est comme les autres revient, c’est une évidence, à vouloir ôter à LERM sa principale spécificité.
Le propos ici n’est pas de savoir si toutes ces accusations sont vraies ou fausses, ce sera à la justice de se prononcer quand elle est saisie.
Bien sûr, le simple fait qu’elles existent et soient portées médiatiquement, souvent de manière volontairement amplifiée, n’est pas un élément favorable pour LERM et Emmanuel Macron.
Elles montrent aussi qu’entre promettre de faire de la «nouvelle» politique et les agissements anciens, les télescopages sont réels et inévitables.
Pour autant, et en mettant de côté les faits qui pourraient faire l’objet de poursuite judiciaires puis aboutir à des condamnations, il serait hypocrite de prétendre que la «moralisation» de la vie politique allait pouvoir se faire d’un coup de baguette magique.
Ce qui est important, c’est que les vieux réflexes n’aient plus leur place à partir de maintenant et dans le futur et que ceux qui ont eu lieu et qui ne sont pas répréhensibles par la loi soient, pour tous les partis, passés par pertes et profits tout en mettant dorénavant en place une tolérance zéro.
De ce point de vue, LERM ne peut pas s’en remettre uniquement à la sanction du suffrage universel comme ses responsables ne cessent de le dire mais, de l’autre côté, il ne peut y avoir ces attaques incessantes qui tentent systématiquement de jeter la suspicion sur un mouvement qui ne peut être considérer comme complice des actes individuels de quelques uns de ses candidats et qui n’est pas plus malhonnête qu’un autre.
De ce point e vue, Jean-Paul Delevoye a raison de dire qu’il ne s’agit que de quelques candidats dont les agissements soupçonnés ne remettent pas en cause le fond même du projet d’Emmanuel Macron en matière de moralisation de la vie politique.
D’un côté comme de l’autre, il faut sans doute arrêter de jouer au chat et à la souris en adoptant un comportement responsable.
La guérilla médiatique contre LERM n’a pas lieu d’être mais la réponse lénifiante du camp Macron, non plus.
Car, in fine, c’est bien le nouveau président de la république qui a fait de cette moralisation un argument électoral et un objectif principal de son quinquennat.
Et s’il a été élu, c’est bien pour remédier à une situation – réelle ou fantasmée – que les Français ne voulaient plus accepter.
Dès lors, ses troupes ne peuvent s’en tirer avec des pirouettes.
Mais, pour cela, il faut aussi que les médias ne jouent pas le sensationnalisme en la matière.

Alexandre Vatimbella


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