François Bayrou |
On pourra toujours ergoter mais la décision que François
Bayrou vient d’annoncer à l’AFP (avant une conférence de presse ce soir) de ne
pas faire partie du prochain gouvernement alors même qu’hier il disait encore qu’il
n’en était pas question après celle de Sylvie Goulard de ne pas retrouver le
ministère des Armées dans la nouvelle équipe d’Edouard Philippe pour se
défendre dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires européens du
MoDem, est bien une victoire pour Emmanuel Macron.
Car, outre cette affaire, le président du Mouvement
démocrate a multiplié les comportements incompatibles avec son maintien au ministère
de la Justice.
Il représentait ainsi une menace trop importante en termes
politique pour le nouveau président de la république.
Un sondage Harris-Interactive pour RMC et Atlantico
montrait, par ailleurs, que 57% des Français ne voulaient plus de Bayrou au
gouvernement et que 65% d’entre eux estimaient que son maintien serait un
handicap pour Macron.
C’est évidemment une défaite cuisante pour ce dernier qui
laissait entendre ces dernières semaine qu’il avait été le faiseur de roi en
permettant l’élection de Macron et qu’il était en sorte un vice-président même
s’il n’avait pas été choisi, à son grand dam comme premier ministre.
En revanche, c’est un évident succès pour Emmanuel Macron
dont on se demandait pourquoi il ne réagissait pas.
D’autant qu’il valait mieux provoquer une mini-crise
politique maintenant et se débarrasser d’un «allié» vraiment trop encombrant
que d’attendre, ce qui aurait certainement pourri l’action gouvernementale tout
en donnant un poids politique encore plus important à François Bayrou qui
aurait pu devenir quasiment intouchable sauf par la justice.
Sans doute attendait-il que le deuxième tour des élections
législatives ait lieu avant d’agir et de demander à ses ministres MoDem de s’en
aller.
Car, outre Bayrou, sa plus fidèle collaboratrice, Marielle
de Sarnez, a décidé, elle aussi, de ne pas participer au prochain gouvernement
et devrait être désignée président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale.
Les deux ministres Mouvement démocrate sont donc hors-jeu
(Sylvie Goulard n’appartenait plus à cette formation) et il faudra voir lors du
dévoilement aujourd’hui de la nouvelle équipe d’Edouard Philippe si cela
signifie également la disparition du parti centriste du gouvernement.
Voilà, en tout cas, un rude coup porté au Centre par celui
qui prétend en être la principale incarnation.
(Sondage Harris-Interactive
réalisé le 20 juin 2017 par internet auprès d’un échantillon de 1013 personnes
âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode
des quotas / marge d’erreur de 3 points)
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