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En marche, mais peut-être pas avec n'importe qui... |
Bon, il y a des centristes qui se sont ralliés ou ont fait
une «alliance» avec Emmanuel Macron pour des raisons essentiellement politiques
même si celles-ci étaient souvent intéressées.
Dans cette catégorie, on trouve Jean Arthuis et François
Bayrou, par exemple.
Il y a des centristes qui tentent de se raccrocher au wagon
Macron pour tenter d’exister politiquement mais attendent avec impatiente que
celui-ci déraille et se disloque.
Dans cette catégorie on trouve, entre autres,
Jean-Christophe Lagarde ou Philippe Vigier.
Et puis il y a ces «centristes» qui, depuis des années,
tentent de manger à tous les râteliers et que, bizarrement, Macron a accueilli
auprès de lui, au risque de faire du tort à son image mais en en faisant, quoi
qu’il arrive au Centre.
Quatre personnages sont particulièrement représentatifs de
cette catégorie prête à tout pour grappiller un bout du festin quel que soit sa
couleur, son goût ou sa consistance politiques.
Ils ont nom, par ordre alphabétique, Jean-Louis Bourlanges,
Jean-Marie Cavada, Yves Jégo et Corinne Lepage.
Si le nouveau président de la république avait lu quelques
unes de mes humeurs ou s’était tout simplement tenu au courant de la (petite)
actualité de la tambouille politicienne – il est vrai peu ragoûtante à suivre –,
il aurait été au courant de cette espèce de politicards qui s’est plus ou moins
installée au centre de l’échiquier politique et qui virevolte au vent de l’opportunisme
à chaque élection et dont, entretemps, la veste ne cesse de claquer.
Jean-Louis Bourlanges, ancien «gaulliste de gauche» s’est
fait une spécialité de visiter tous les endroits centristes ou proches de
ceux-ci, faisant continuellement des offres de service ou affirmant vouloir se
présenter à toutes les élections, espérant quelques restes consistants qu’on
lui donnera.
Au cours de sa carrière, il en a obtenu quelques uns dont,
les derniers en date sont un poste de député MoDem – on croyait pourtant qu’il
était fâché avec Bayrou! – grâce à une investiture de La République en marche,
pas très regardante sur le bonhomme.
Jean-Marie Cavada a fait tellement de partis en si peu de
temps – un peu comme le nombre des médias où il a travaillé pendant sa carrière
de journaliste – qu’on se perd un peu dans sa démarche où l’important est
d’exister à tout prix.
Après avoir été UDF, MoDem, UDI, Nous citoyens, Génération
citoyens et même membre du PPE, le parti conservateur européen, il a rejoint
Macron au bon moment – celui où il montait inexorablement dans les sondages –
pour espérer ce poste ministériel qui le fuit encore.
Yves Jégo, lui, est la caricature de la caricature de
l’opportuniste sans vergogne qui a réussi un coup in incroyable de demeurer
dans l’UDI et l’opposition à Macron tout en n’ayant eu aucun candidat de La
République en marche contre lui, ce qui lui a permis de se faire réélire sans
problème!
Comment Emmanuel Macron a pu laisser investir un homme qui
est certainement la girouette en chef de la politique française?
Tout cela ne ressemble pas à une refondation ou à
renouvellement du personnel politique…
Parce que la «vieille politique», c’est le fonds de commerce
de Jégo.
Tel un Fouquier-Tinville envoyant des poèmes d’admiration à
Louis XVI avant de le faire guillotiner, il fut un fan transi de Nicolas
Sarkozy avant d’en être un de ses pires adversaires.
Monsieur Macron, un homme averti en vaut deux!
Corinne Lepage, elle, se croit un avenir politique
flamboyant depuis longtemps mais elle semble bien la seule.
«Juppette» de 1995 à 1997 où elle est ministre de
l’environnement de Jacques Chirac, elle se rallie depuis à tous ceux qui
pourraient lui proposer un poste (elle s’est présentée à des élections sous les
étiquettes «écologiste», «divers droite», RPR, Génération écologie, UDF, MoDem,
Cap21, Rassemblement démocrate écologiste et républicain, Le rassemblement
citoyen) avant de les trahir sans sourciller comme elle l’a fait en se faisant
élire députée européenne du MoDem – formation dont elle a même été
vice-présidente – puis en dénonçant dans un livre les pratiques du parti de
François Bayrou ce qui vaut à ce dernier d’avoir perdu son poste de ministre
d’Etat et de se retrouver au cœur d’une affaire politico-judiciaro-médiatique.
Oui, monsieur Macron, vous serez d’accord avec moi, tout
cela n’est pas de la «nouvelle» politique et n’en a même pas la couleur.
Pire, on est bien dans tout ce que la politique, «vieille»
ou «nouvelle», provoque comme haut-le-cœur aux citoyens.
Et on ne peut même pas excuser votre légèreté en expliquant
que vous aviez besoin de ces personnages pour l’emporter, ils ne vous ont rien
apporté en crédibilité ou en voix.
En revanche, rien ne vous empêche de faire le ménage
maintenant que vous savez.
Centristement votre.
Le Centriste