Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
François Bayrou |
Le psychodrame initié par François Bayrou après qu’il ait
estimé avoir été très mal servi en circonscriptions gagnables pour les
prochaines législatives par La République en marche va peut-être trouver son épilogue
si les équipes d’Emmanuel Macron avalisent les propositions d’accord que leur a
transmises le MoDem ce samedi.
Mais, quel que soit l’issue de ce conflit entre La
République en marche et le Mouvement démocrate force est de constater qu’il a
été déplorable et dommageable pour Emmanuel Macron.
S’allier avec François Bayrou, il aurait du le savoir, n’est
pas de tout repos, Alain Juppé en sait quelque chose, lui qui avait accepté
avec plaisir et espoir son soutien lors de la primaire LR dont il était l’ultra-favori,
bien avant que le centriste n’appelle à voter pour lui.
Faisant sans cesse des déclarations incendiaires contre
Nicolas Sarkozy et une partie de LR, demandant constamment que des engagements
soient pris par Juppé dans tel ou tel domaine, menaçant même ce dernier de ne
plus le soutenir et affirmant sans cesse qu’il allait perdre la primaire, on ne
peut pas dire que Bayrou l’ait beaucoup aidé.
Et je suis de ceux qui estiment qu’il est en partie
responsable de la défaite du maire de Bordeaux.
Or, ne voilà-t-il pas qu’il fait exactement la même chose
avec Emmanuel Macron.
S’il avait pu être contrôlé par ce dernier lors de la
campagne présidentielle et qu’il s’était aussi astreint à un autocontrôle,
pensant récupérer Matignon, sa déception de n’être pas au cœur de la prochaine
majorité présidentielle a réactivé tous ses réflexes égocentriques.
Et les déclarations incendiaires qu’il a faites, soi disant
pour qu’il y ait une franche explication avec La République en marche, auront
quoiqu’il arrive un impact négatif sur l’image de son alliance avec le nouveau
président de la république.
Ce n’est sans doute pas ce que l’on attend d’un allié sauf s’il
veut, à l’instar des communistes vis-à-vis de Mitterrand et de Jacques Chirac
vis-à-vis de Giscard d’Estaing en 1981, faire perdre son camp tout en prétendant
le soutenir…
Le problème est que François Bayrou est capable de
recommencer à tout moment, ce qui laisse planer une menace constante sur le
futur gouvernement si Macron obtient une majorité à l’Assemblée nationale.
En s’étant habillé du costume de l’opposant systématique à
tous les pouvoirs en place depuis des années, il est à craindre que le
président du MoDem soit dans un fonctionnement dont il soit incapable de
sortir.
Si c’est le cas, Emmanuel Macron a intérêt à traiter la
question Bayrou immédiatement et définitivement avant qu’il ne provoque des
crises lors du quinquennat qui vient.
Aris de Hesselin
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