Le nouveau président lors de sa première intervention |
Certains disent que
la victoire d’Emmanuel Macron est celle du Centre.
En France mais plus
encore à l’étranger beaucoup le présente comme un centriste.
Si l’on ne peut
sérieusement exclure le fait que les centristes aient participé grandement à la
victoire du nouveau président de la république et que celui-ci est largement
sinon totalement centro-compatible, il est néanmoins excessif de dire que le
Centrisme est désormais au pouvoir à l’Elysée.
Non pas forcément
qu’Emmanuel Macron ait chamboulé er refondu les clivages politiques par son «ni,
ni» (ni Gauche, ni Droite» qui est le crédo centriste, rappelons-le) ainsi que
par son «en même temps» (qui est la vision centriste d’une politique du juste
équilibre) ni même par son «et, et» («et Gauche, et Droite» qui est le crédo
rassembleur essentiel pour une victoire d’un Centre minoritaire) ou par l’opposition
progressistes versus conservateurs (qui est le crédo des réformistes dans
lequel se retrouve les centristes).
Mais, d’abord,
parce qu’Emmanuel Macron ne pourra pas gouverner avec une majorité dominée par
le Centre.
La raison n’est pas
que les centristes – à défaut de tous les partis centristes – l’aient rejoint
en masse mais parce qu’ils ne sont pas assez forts et nombreux pour être la
colonne vertébrale de la majorité présidentielle.
Ensuite, En marche!
qui est devenu La République en marche, n’est pas un mouvement centriste, non
plus.
Bien entendu, son
centre de gravité se trouve sans doute proche du Centre mais il regroupe des
personnes qui sont de droite, de gauche, du Centre ou qui ne veulent pas ou
plus se reconnaitre dans cette classification.
Il est un
rassemblement hétéroclite qui veut changer les choses, pas toujours dans le
même sens – même si un consensus existe sur des questions à résoudre et des
réformes primordiales à mener –, surtout, qui est derrière un homme, Emmanuel
Macron.
Ce dernier élément,
même s’il est caractéristique des institutions de la V° République où l’on élit
au suffrage universel un président qui a de très nombreux pouvoirs, est très
prégnant dans cette élection de 2017 et est la raison essentielle qui fait que
ce n’est pas le Centre qui a gagné le 7 mai au soir.
Et, c’est vrai que
l’on peut, dans ce cadre, faire une référence au Général de Gaulle et au
gaullisme dont la fidélité à l’un et la conviction par rapport à l’autre
étaient un engagement atypique, tout au moins dans un premier temps (avant que les
partis gaullistes deviennent quasiment uniquement de droite), comme l’est
aujourd’hui le vote en faveur d’Emmanuel Macron et la conviction dans sa
démarche représentée par un progressisme trans-parti.
Il sera toujours
temps de faire évoluer cette analyse avec la pratique du pouvoir du nouveau
président de la république ainsi que par rapport à la majorité qui sortira lors
des prochaines législatives avec deux scénarios possibles pour une majorité
présidentielle (une majorité absolue pour La République en marche, une
coalition allant de la droite réformiste à la gauche réformiste) et un scénario
de cohabitation.
Evidemment que cette
pratique du pouvoir d’Emmanuel Macron sera différente selon le scénario qui
devra être mis en place.
Reste que Centrisme
et macronisme font partie de la même famille, l’axe central, sont certainement
cousins, peut-être même frères mais dans ce dernier cas, ils ne sont pas
jumeaux, chacun ayant des différences qui pourront soit s’estomper plus ou
moins, soit, au contraire, se creuser dans l’exercice des responsabilités du
huitième Président de la République française.
Alexandre
Vatimbella
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