François Bayrou & Jean Arthuis |
Comme si se battre entre eux était dans l’ADN des centristes!
L’histoire du Centre est ainsi ponctuée de multiples
querelles, scissions, recompositions, haines et autres coups de poignards dans
le dos.
Ces attitudes sont d’autant plus pathétiques et
inadmissibles, que ces centristes se présentent en hérauts du rassemblement et
du consensus.
Elles ont tant coûté au Centre par le passé que l’on espère,
à chaque fois, qu’une petite dose de responsabilité – oh! pas plus – entre de
leur crâne et tempère leurs égos.
Peine perdue, encore une fois!
Ainsi, après la guerre interne qui fait rage à l’UDI depuis
trois ans où deux roitelets, sans envergure, sans troupes, ni idées, du nom de Lagarde
et Morin s’affrontent dans un combat à mort qui les a irrémédiablement
discrédités, voici que les centristes qui ont rejoint Emmanuel Macron font exactement
de même.
Corinne Lepage et Jean Arthuis, qui ont été parmi les
premiers centristes à soutenir le nouveau président de la république ne
décolèrent pas depuis que François Bayrou, le rallié de la dernière heure qui,
plus est, affirme à qui veut bien le croire, qu’il est le grand artisan de la
victoire de Macron, a obtenu par chantage et menaces un traitement de faveur
pour les élections législatives et se retrouve au gouvernement en numéro trois
avec, à ses côtés, sa fidèle collaboratrice, Marielle de Sarnez.
Une colère d’autant plus forte qu’eux-mêmes ne sont pas
devenus ministres malgré leurs fidélités et leurs appels du pied et qu’en plus
peu de leurs amis ont été investis par La république en marche pour les
législatives, pire, certains d’entre eux ayant même été remplacés par des
membres du Mouvement démocrate de Bayrou après que celui-ci ait rué dans les
brancards.
Corinne Lepage, président de Cap21, a dénoncé le
comportement insupportable du président du MoDem en déclarant être «ulcérée»
accusant ce dernier de vouloir revenir à la «vieille politique».
Elle a ajouté, «franchement, ça ce n'est pas possible. Ce
n'est vraiment pas conforme à l'esprit d'En marche!», tout en espérant que «François
Bayrou revienne à la raison», ce qui n’a pas été le cas.
Quant à Jean Arthuis, député européen, ancien président de l’Alliance
centriste et ministre de l’Economie, il est monté au créneau en affirmant qu’il
en avait «gros sur la patate» des méthodes de Bayrou.
Dans un premier tweet, il a expliqué qu’«ayant voté pour Emmanuel Macron je n’accepte
pas de devoir voter pour un candidat MoDem qui nous est arbitrairement imposé».
Puis, il a posté un second tweet pour dire, «je ne comprends
pas qu'un arbitrage d’En marche publié soit ensuite annulé par décision du
Modem. Ou sont les grands principes?».
Et enfin un troisième tweet où il écrivait, «l'élection d'Emmanuel
Macron me réjouit. Je croyais que les investitures étaient délivrées par la Commission
nationale d’investiture. En fait, c'est Le Modem. Humiliation»
Mais il ne s’est pas arrêté là puisqu’il a déclaré à la
presse que «Bayrou est un maquignon. C'est le vice-président. Maintenant qu'il
est ministre d'Etat, il se croit tout permis! La commission d’investiture d’En
Marche! se décrédibilise totalement».
Au-delà de savoir qui a raison ou tort, chacun se fera son
opinion, c’est cette incapacité à s’unir entre eux pour constituer un pôle
centriste d’importance dans la nouvelle majorité présidentielle qui est
hautement coupable de la part de politiques dont l’intérêt général et la
défense de leurs valeurs et principes devraient primer sur les comportements
électoralistes et la recherche de postes ministériels.
Car, encore une fois, on parle du Centre comme ce marais
d’opportunistes.
Et le pire, c’est que ceux qui en sont les responsables n’en
ont même pas honte.
Centristement votre.
Le Centriste
Tout à fait d'accord avec votre analyse: les querelles internes pourrissent la famille centriste depuis trop longtemps. Cela dit, je trouve que les critiques adressées à Bayrou par Mme Lepage et M. Arthuis sont un peu faciles. Il faut rappeler que: 1/ le MoDem est le SEUL parti ayant conclu une alliance avec le mouvement de Macron avant la présidentielle, 2/ le ralliement de Bayrou à Macron en février a incontestablement aidé la victoire de Macron, beaucoup plus que le ralliement de Jean Arthuis ou de Corinne Lepage. Bayrou pèse bien plus lourd que n'importe quel autre leader centriste: il est populaire, tout le monde le connaît (qui se souvient de Jean Arthuis à part ceux qui s'intéressaient à la vie politique dans les années 90?...). Par conséquent, il me semble normal que le MoDem soit bien représenté dans la nouvelle majorité, tout comme il me semble normal que Bayrou soit présent au gouvernement. Il n'y a, au final, que 2 ministres MoDem au gouvernement (Bayrou et De Sarnez), Sylvie Goulard ayant quitté le MoDem pour rejoindre En Marche!. Deux ministères: est-ce vraiment trop pour un parti qui a soutenu Macron et fait campagne pour lui? Je ne crois pas. Je terminerai en rappelant qu'après chaque élection présidentielle, la constitution du nouveau gouvernement provoque des frustrations et des mécontentements: il est impossible de former un gouvernement qui contente tous les soutiens du nouveau président, qui plus est lorsqu'il s'agit d'un gouvernement d'ouverture. Cela n'est donc pas spécifique aux centristes. Amicalement.
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