François Bayrou |
Quand on voit les nouveaux candidats investis par La
République en marche au nom du Mouvement démocrate on se remémore les paroles
du secrétaire général du mouvement d’Emmanuel Macron qui avait répondu aux
attaques de François Bayrou qui s’était plaint du peu de membres de son parti
sélectionnés.
Richard Ferrand avait alors expliqué que les meilleurs
avaient été pris indépendamment de leurs affiliations politiques et que, de
plus, le MoDem avait non seulement du mal à trouver des candidats qui
remplissaient les critères de sélection mais des candidats tout court.
Et l’on se dit qu’il n’avait pas tort quand on étudie la
liste des candidats MoDem…
D’autant que le problème de manque de candidats s’est déjà
posé lors des élections législatives de 2007 et de 2012.
Mais, comme il ne fallait pas froisser le seul allié de La République
en marche, les instructions d’Emmanuel Macron ont fait que d’une quarantaine de
candidats sur les 428 révélés alors sur les 577 prévus, on est passé
aujourd’hui aux alentours de quatre-vingt sur 511, sachant qu’il reste donc
encore 65 noms à être publiés(pas 66 puisqu’il n’y aura pas de candidat En
marche! face à Manuel Valls), dont les candidats LR qui auront décidé de
rejoindre la majorité présidentielle et non le mouvement de Macron comme tente
de le faire croire la direction du parti de droite.
Cependant, quand on s’aperçoit que Marielle de Sarnez, la
fidèle collaboratrice de François Bayrou, est investie à Paris alors qu’elle
est dans la politique depuis 1974 (!) et élue depuis quatre mandatures au
Parlement européen, on se dit qu’elle ne rentre pas vraiment dans les critères
de sélection retenus par En marche! et encore moins dans ceux du
renouvellement…
Même chose pour Jean-Louis Bourlanges investi dans les
Hauts-de-Seine, dont l’opportunisme est bien connu du microcosme politicien
parisien et qui traîne ses guêtres dans la politique depuis 1966!
Ancien gaulliste rallié à l’UDF puis qui a fait tout le tour
du spectre politique de la Droite et du Centre, il a également été élu de
multiples fois au Parlement européen.
Un Bourlanges qui, d’ailleurs, a combattu avec beaucoup
d’agressivité François Bayrou après son départ de l’UDF, expliquant que ce
dernier faisait fausse route uniquement par ambition personnelle.
Et le voilà donc sur les quotas de Bayrou…
On trouve également Marc Fesneau qui hérite d’une circonscription
dans le Loir-et-Cher, lui le transparent secrétaire général du MoDem mais
fidèle d’entre les fidèles de Bayrou.
Enfin, petite curiosité: on ne trouve aucune liste des
candidats MoDem aux législatives sur le site internet du parti sans que l’on en
sache la raison.
Alexandre Vatimbella
A lire aussi:
En tant que centriste militant, j'apprécie la justesse de vos analyses, en particulier sur l'émergence de "l'axe central": les événements actuels vous donnent d'ailleurs largement raison. J'ai en revanche beaucoup de mal à me retrouver dans vos diatribes contre Bayrou: le chef du MoDem a certes commis des erreurs au cours de sa carrière politique mais c'est une figure historique du centre, c'est même sans doute la figure plus populaire du centre avec J. L. Borloo. Le MoDem a tout à fait sa place dans la majorité présidentielle, car le projet politique de Bayrou est parfaitement en phase avec celui de Macron. Et j'irai même plus loin: si le MoDem dispose d'un groupe parlementaire important (disons une quarantaine de députés), ce sera une garantie de pluralisme au sein de la future majorité: une majorité monolithique fondée sur le principe du parti unique serait en contradiction avec les principes défendus par Macron et par les centristes. Pour exister politiquement, un parti doit se battre et négocier les conditions les plus avantageuses avec ses alliés: c'est le lot de tous les petits partis dans toutes les démocraties parlementaires. Par ailleurs, je vous trouve très sévère avec Bayrou mais très indulgent avec Gérard Collomb, qui a verrouillé les élections législatives à Lyon en plaçant ses amis socialistes et ses collaborateurs dans des circonscriptions où, pourtant, de nombreux candidats issus de la société civile avaient déposé des dossiers de candidature dans l'espoir d'être investis par le parti de Macron.
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