Or donc, François Bayrou s’est félicité qu’après son «coup
de gueule» et «avoir mis les pieds dans le plat», la «raison» l’ait emporté.
Mais de quelle raison parle le président du Mouvement
démocrate?
De celle qui ressemblait fort à un chantage envers le
nouveau président de la république de le quitter puis le combattre parce qu’il
n’avait pas assez bien servi ses troupes pour les législatives après lui avoir
fermé les portes de Matignon?
De celle qui parle d’un accord lors de l’alliance entre lui
et Macron avant le premier tour de la présidentielle alors qu’il affirmait à
l’époque qu’il n’y en avait aucun et que la nouvelle politique qu’il voulait
incarner aux côté du candidat d’En marche! ne laissait pas la place, selon lui,
aux petits marchandages mesquins puisque l’avenir de la France était en jeu?
De celle qui remet au centre du débat politique les vieux
partis politiques qu’il n’arrête pas de fustiger ainsi que les pratiques
politiciennes qu’il prétend vouloir dépasser?
Oui, de quelle raison parle François Bayrou qui a réussi en
quelques déclarations incendiaires à causer du tort à son allié, à son camp,
peut-être à la France, en tout cas au Centre et ce, quatre jours après la
victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle.
Sans doute un record en la matière!
Car, les adversaires du Centre ont tout de suite compris qu’elle
utilisation ils allaient pouvoir faire de cette esclandre en montrant que les
vieux réflexes opportunistes et électoralistes avaient toujours cours chez
celui qui depuis dix ans ne cesse de les dénoncer pour s’ériger en monsieur
propre de la politique, qui ne cesse de prétendre prendre de la hauteur pour sauver
le pays, un homme qui ne cesse aussi de se réclamer centriste.
François Bayrou a eu beau se réclamer d’une volonté de
rééquilibrer la future majorité présidentielle, de la situer dans la centralité,
de permettre à des personnalités de droite de la rejoindre puisqu’elle n’est
plus uniquement de gauche grâce à lui et de donner toute sa place au Centre
afin d’expliquer son coup de gueule, personne n’est évidemment dupe qu’il
voulait sa part du gâteau de la victoire de Macron.
Il n’est même pas question ici de discuter s’il y avait
vraiment un accord secret entre les deux hommes que Macron n’aurait pas
respecté ou si ses récriminations étaient réellement justifiées, s’il était
légitime dans ses demandes en nombre de candidats et d’élus ou si la gestion
des investitures par La République en marche a été ou non catastrophique.
De même, si sa démarche révèle une grande faiblesse de sa position politique et non une force comme il semble le croire.
L’essentiel, malheureusement, est que François Bayrou ait
choisi de mettre tout cela sur la place publique alors même qu’il savait très
bien tout le mal que son comportement pourrait avoir envers ses «alliés» et le
Centrisme et tout le bénéfice que pourraient en tirer le camp d’en face, come
ce fut le cas avec de ses déclarations à l’emporte-pièce lors de la primaire LR
qui firent tant de mal à son «ami» Alain Juppé.
D’autant que, dorénavant, l’action du futur président, de
son gouvernement et de sa majorité seront constamment sous la menace d’un coup
de gueule du président du Mouvement démocrate.
On ne refera pas François Bayrou, c’est une évidence, mais
on aurait aimé qu’il prenne la dimension de ce qui s’est passé le 7 mai,
notamment pour le Centre et le Centrisme.
Sa dernière sortie montre que tel n’est pas (encore) le cas.
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