François Bayrou & Emmanuel Macron |
Dans un entretien au Figaro, François Bayrou estime qu’Emmanuel
Macron a démontré tout au long de la campagne qu’il avait «la stature d’un
président de la république».
De même, il a vu Macron – comme tous les observateurs –
gagner le débat de l’entre-deux tours face à une Marine Le Pen qui, selon lui, «a
connu une épreuve de vérité dont elle va avoir du mal à se relever. Ce débat va
durablement abîmer l’image qu’elle avait réussi à construire».
Un débat qu’il a trouvé «extraordinairement révélateur: on a
vu d’un côté un candidat jeune, vigoureux et structuré et de l’autre côté une
candidate qui n’était venue que pour l’épreuve de force et l’invective et qui
ne maîtrisait pas une ligne des dossiers pourtant dangereux qu’elle portait.
Beaucoup ont trouvé le débat pénible, moi, je l’ai trouvé absolument éclairant
et significatif. À l’issue du débat, il est devenu évident aux yeux de tous
qu’Emmanuel Macron (…) a les épaules pour devenir le plus jeune chef d’État de
tous les pays développés».
Il a également fustigé ceux qui prônent le «ni-ni» (ni Le
Pen, ni Macron): «qui peut, au vu du débat, mettre un signe égal entre les deux
candidats? Entre une vision structurée, solide, responsable et généreuse du
pays, et une vision incroyablement régressive et agressive? Pour refuser de se
prononcer entre les deux, si l’on croit aux valeurs civiques, il faut renier ce
qu’on est. Pour moi, le «ni-ni» n’a jamais été possible. Il est aujourd’hui
inimaginable».
Quant à la campagne, il l’a qualifiée de «campagne de vérité
profonde sur la situation du pays et ses aspirations».
Ses résultats montrent que «le temps de l’abattement
national, qui a duré si longtemps, est fini. Il fallait que la page se tourne
pour que s’ouvre un temps nouveau d’optimisme. (…) La France va choisir
l’optimisme, et c’est un signe magnifique envoyé au monde, avec le jeune
président qu’elle va élire et l’équipe qui va se regrouper autour de lui. D’un
coup, grâce à cette séquence institutionnelle, grâce au quinquennat et au
calendrier qui fait élire le président avant les députés, on voit le pouvoir
donné au peuple: le pouvoir de changer le paysage politique et de renouveler en
profondeur ses visages, ses pratiques et ses équilibres».
A propos des élections législatives qui suivront la
présidentielle, il assure « que les Français vont donner une majorité nette au
président de la République. Je ferai tout ce qu’il faut pour cela. Il est aussi
probable que d’autres, qui n’auront pas été élus sous l’étiquette de la
majorité présidentielle, puissent la rejoindre pour participer à la
reconstruction. On évitera ainsi le piège de 2002, lorsque Jacques Chirac, élu
à 80% contre Le Pen, a refusé l’ouverture de sa majorité. Pour ma part, j’ai
toujours plaidé pour le pluralisme. Toutes les sensibilités politiques doivent
trouver leur place dans nos institutions, et je reconnais ce droit même à
celles que je combats. Une loi électorale enfin juste doit être mise en place.
La baisse du nombre des parlementaires et l’adoption d’une dose de
proportionnelle vont conduire à un changement total de notre pratique
politique. Emmanuel Macron souhaite que cette réforme des institutions soit
rapide. Je crois que c’est possible, sans traîner et sans changement de notre
Constitution».
De là, il espère que sortira un gouvernement d’ouverture: «à
titre personnel, j’ai toujours été favorable à trouver l’assise la plus large
possible, à condition que la majorité soit cohérente et unie, et qu’elle soit
décidée à conduire une action réellement réformatrice».
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