Les 11 candidats à la présidentielle 2017 |
Tous les jours des
sondages sortent et leurs résultats permettent des accroches dans les médias
qui sont très différents.
Comment cela est-il
possible alors que les chiffres sont les évidemment identiques pour un même
sondage et que les écarts entre tous les sondages existent mais pas au point de
faire des analyses complètement différentes avec des conclusions opposées.
Bien sur, quelques
instituts connus sur la place de Paris ont des résultats parfois en dehors des
clous mais il faut rappeler que le sondage n’est pas un instrument scientifique
sans faille même si la technique sondagière est aujourd’hui largement
maîtrisée.
On ne verra le
sérieux d’un institut lors des résultats et encore.
Toujours est-il que
des tendances longues et caractéristiques à tous les sondages peuvent être
dégagées à vingt jours du premier tour non pas pour défendre un camp mais pour
remettre les choses en place tout en demeurant factuel, c’est-à-dire sans faire
de plan sur la comète comme un vulgaire voyant.
- Il y a deux
personnalités en tête sans aucune discussion possible, Emmanuel Macron et
Marine Le Pen avec tantôt l’un devant, tantôt l’autre, dans la marge d’erreur
et parfois les deux sont à égalité.
- Macron et Le Pen
devancent le troisième au-delà de la marge d’erreur c’est-à-dire que si on l’applique,
François Fillon ne les rattrape pas et demeure derrière les deux favoris
actuels.
- Benoit Hamon s’est
effondré puisqu’il a perdu presque dix points depuis qu’il a gagné la primaire
socialiste de façon constante même s’il y a eu quelques paliers et il se trouve
aujourd’hui en cinquième position avec peu de chance de voir évoluer sa
situation et son score.
- Jean-Luc Mélenchon
est désormais en troisième position avec une marge importante sur Hamon et il
se rapproche de Fillon, son score et celui du candidat LR étant désormais dans
la marge d’erreur, toutefois il est impossible de dire actuellement s’il reste
encore beaucoup de réserves de voix pour le candidat de la gauche de la Gauche
qui lui permettrait de prendre la troisième voire la deuxième place.
- Nicolas
Dupont-Aignan sera sans doute le «petit» candidat qui fera le meilleur score
(entre 3% et 6%) alors que tous les autres ne devraient pas dépasser les 1% in
fine, ce que leur donnent l’ensemble des sondages actuellement.
- Au second tour
Emmanuel Macron est crédité d’une avance très large sur Marine Le Pen qui
oscille entre 20 et 30 points, ce qui est irrattrapable, c’est-à-dire que l’on
ne connait pas de remontée telle à un mois de second tour dans l’histoire
électorale.
- L'importance des indécis, de ceux qui veulent s'abstenir et de ceux qui veulent voter blanc semblent donner une plus grande incertitude à ce scrutin mais rien ne le prouve sachant que, généralement, les indécis se portent sur les différents candidats avec une certaine distribution proportionnelle à leurs intentions de vote; par ailleurs, seule une très forte mobilisation des abstentionnistes et de ceux qui votent blanc pour un candidat (en l'occurrence beaucoup pensent que celui qui pâtit le plus de ce phénomène est Fillon dont, à cause des affaires, nombre d'électeurs de droite ne veulent pas voter pour lui) pourrait booster celui-ci, sauf qu'aucun élément nouveau ne donne actuellement envie à cet électorat de se mobiliser et d'infirmer sa vision sur le candidat en question.
Tout ce que l’on
vient de dire est la certitude du moment uniquement.
Cela veut dire deux
chose qui semblent paradoxales: la première est que les lignes auront du mal à bouger en profondeur si près du
scrutin (rien ne changera fondamentalement si l'un perdu deux points alors que l'autre en gagne deux, par exemple; la deuxième c’est que si cela semble très difficile, ce n’est pourtant
pas impossible et cette photographie faite aujourd’hui peut ne pas être celle
de dans quinze jours.
Dès lors, les
médias qui annoncent en fanfare la chute des uns et la montée des autres quand
les pourcentages d’intentions de vote baissent ou montent de 1% ou de moins que
cela ne font que de l’information spectacle à but commercial ou de l’information
partisane.
Voici, par
ailleurs, les résultats du sondage Ifop «rolling» (quotidien) pour Paris Match,
CNews et Sud radio publié aujourd’hui, ils donnent 24,5% pour Le Pen et 24%
pour Macron au premier tour et 60% pour Macron contre 40% pour Le Pen au second
tour.
Emmanuel Macron est
donc derrière Marine Le Pen au premier tour tout en distançant François Fillon
de 6 points et possède une avance de 20 points sur la candidate
d’extrême-droite au second tour.
Viennent ensuite,
au premier tour François Fillon à 18,5%, Jean-Luc Mélenchon à 16,5%, Benoit
Hamon à 9,5%, Nicolas Dupont-Aignan à 4,5% (les autres candidats à 1% ou
moins).
Pour information,
les résultats du sondage Opinionway pour Les Echos et Radio classique (pour
lequel nous avons exprimé quelques réticences, voir ici):
Au premier tour:
Marine Le Pen (26%), Emmanuel Macron (24%) François Fillon (20%), Jean-Luc
Mélenchon (16%), Benoit Hamon (10%), Nicolas Dupont-Aignan (3%) et les autres
candidats à 1% ou moins.
Au deuxième tour:
Macron (60%), Marine Le Pen (40%).
(Sondage «rolling» Ifop
réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes
– dont 500 interrogées quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de
la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage
«rolling» Opinionway réalisé quotidiennement par internet auprès d’un
échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par
roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population
française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)
Alexandre
Vatimbella
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