Emmanuel Macron |
Macron est-il un
centriste?
Nous avons déjà eu
l’occasion d’aborder cette question ici mais il nous faut y revenir car, de
plus en plus, dans les médias on le qualifie de centriste, parfois
positivement, souvent négativement comme il est d’usage de tous ceux qui ne
connaissent pas la démarche centriste, surtout qui confondent être au centre et
du Centre, voire qui font exprès de caricaturer le Centrisme.
Et l’on peut parier
que, pour une moindre activité intellectuelle et une volonté de lui nuire,
beaucoup de ceux-ci et d’autres, entre ces deux tours de la présidentielle, ne
vont plus l’appeler que «centriste»!
En outre, nous
avons expliqué que s’est développé de manière évidente, c’est-à-dire dans les
valeurs, les propos et les projets partagés par certaines personnalités et
certains courants, ces trois dernières années un espace central, progressiste,
équilibré et prônant une société ouverte, allant du réformisme de droite au
réformisme de gauche en passant par le réformisme du Centre qui s’est incarné
dans un axe central où se retrouvent actuellement l’aile réformiste de LR avec
Alain Juppé comme tête d’affiche, l’aile réformiste du PS avec comme tête d’affiche
Manuel Valls, la totalité du réformisme centriste (UDI et MoDem) avec comme
tête d’affiche François Bayrou et le réformisme d’En marche! qui agrège des
gens venus des trois autres réformismes avec comme tête de pont et leader
Emmanuel Macron.
Nous avons
également qualifié ce dernier de centro-compatible ainsi que sont projet de
société et son programme électoral.
Car, si l’on sort d’une
caricature venue de ses adversaires, son «ni gauche, ni droite» est évidemment
un positionnement centriste, puisque l’on rappelle que le Centrisme est une
pensée politique humaniste libérale sociale du juste équilibre qui n’est pas «et
de gauche, et de droite» mais ni l’une, ni l’autre car possédant son corpus
idéologique original (même si, comme entre la Droite et la Gauche, des
similitudes et des rapprochements existent dans les programmes et les projets
entre le Centre, la Gauche et la Droite lorsque ces deux dernières sont démocrates
et républicaines au-delà même de l’espace central).
Nous sommes même
allés un peu plus loin, en estimant que Macron était un centriste qui s’ignore
ou qui ne veut pas se dire comme tel et que son programme était tellement
centro-compatible qu’un candidat centriste qui le ferait sien ne pourrait pas
en retrancher une ligne.
Néanmoins, si l’on
veut vraiment tenter de cerner très exactement le positionnement d’Emmanuel
Macron, il est sans doute plus juste de le présenter comme un progressiste post-partisan,
ce qui n’enlève rien, bien au contraire, à sa proximité et à sa compatibilité
centristes.
Progressiste à la
mode d’un Theodore Roosevelt lorsqu’il se présente à la présidentielle de 1912
aux Etats-Unis sous cette étiquette ou à celle d’un Pierre Mendès-France lorsqu’il
se retrouve Président du Conseil sous la IV° République.
Post-partisan (c’est-à-dire
où les rapprochements se font sur des projets et des mesures plus que sur des
idéologies partisanes) comme un Barack Obama en 2008, lors de son accession à
la Maison blanche, proche de la Troisième voie incarnée par Bill Clinton ou
Tony Blair qui savaient que le progrès social ne pouvait passer que par le
progrès économique (on ne peut redistribuer que ce que l’on a), voire comme un
François Bayrou en 2012 et son idée d’unité nationale ouverte à tous les
démocrates même si celle-ci ressemblait plus à la coalition entre les chrétiens
démocrates et les sociaux-démocrates allemands.
Mais, bien
évidemment, tous ceux que l’on vient de citer et auxquels on pourrait ajouter d’autres,
sont du Centre, du centre-droit ou du centre-gauche, possèdent en tout cas une
proximité et des affinités avec les valeurs centristes.
De ce point de vue,
on ne peut le comparer à un Valéry Giscard d’Estaing parce que ce dernier était
un homme de droite, qui serait aujourd’hui dans l’espace central et qui aurait sa place dans l’axe central mais qui n’était
pas centro-compatible comme l’est Macron (et qui n’était pas centriste).
Quoi qu’il en soit,
nous préférons le présenter sous le terme de centro-compatible ou de réformiste
progressiste.
Cela n’enlève rien,
au contraire, à sa mitoyenneté avec le Centre.
Surtout, dans cette
élection, il était lors du premier tour, le seul réel candidat que les
centristes pouvaient soutenir parmi les onze présents.
Quant au deuxième
tour pour ces mêmes centristes, le vote en sa faveur est positif en ce que son
programme est centro-compatible même si vient s’agréger le fait majeur qu’il
est devenu l’ultime rempart à l’extrême-droite et à sa candidate populiste
démagogue et malhonnête, Marine Le Pen.
Alexandre
Vatimbella
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