Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
C’est soi-disant un jour historique pour le Royaume Uni
selon la presse britannique – «Portons un toast à ceux qui rêvaient de ce
moment», écrit même de manière indécente le Daily Telegraph –, celui où la
lettre de Theresa May annonçant sa sortie de l’Union européenne est arrivée sur
le bureau de cette dernière à Bruxelles.
«Enfin!», diront beaucoup d’Européens convaincus, souvent centristes
comme moi-même, qui ont l’âge de se rappeler que les britanniques ont d’abord
essayé de torpiller l’Europe de l’extérieur puis de s’en servir de l’intérieur
et enfin de la torpiller de l’intérieur.
Quel grand peuple au grand courage – comme il s’en gargarise
si souvent – pour agir avec tant de mesquineries et, surtout, s’en féliciter et
s’en vanter un peu partout.
Quelle grande classe politique à la grande responsabilité
qui a reçu les encouragements et les félicitations de Donald Trump et de
Vladimir Poutine pour avoir planté un coup dans le dos son propre pays.
Bien sûr, j’ai une pensée pour tous ces Britanniques qui ont
dit non au Brexit, comme les Londoniens, les Ecossais ou les Irlandais et je
leur souhaite bon courage.
Mais, oui, il était temps que la Grande Bretagne sorte de l’Union
européenne et que ceux qui n’avaient pas voulu écouter les voix perspicaces qui
annonçaient tout ce qui s’est passé depuis quarante-cinq ans en prennent de la
graine.
Mais, messieurs les Anglais, ne revenez surtout pas parce
que nous devons construire désormais la vraie Union européenne, celle
débarrassée de son principal ennemi intérieur et dont il faut espérer que
quelques autres pays suivent son exemple, comme la Hongrie, la Pologne ou la
Slovaquie, pour le bien de la construction européenne et pour l’avenir de tous
les Européens.
Personne ne dit, évidemment, que cela sera facile et que les
nationalistes, les populistes et les démagogues de tous les pays de l’UE ne
vont pas accentuer la pression sur celle-ci pour la faire totalement
disparaître, ce qui serait une des pires nouvelles de ce millénaire, sinon la
pire.
Il va falloir se retrousser les manches, travailler,
convaincre, bâtir des fondations encore plus solides et rendre cette Europe
désirable ce que les fonctionnaires de Bruxelles n’ont pas réussi.
Avouons qu’ils n’avaient pas le lyrisme d’un Hugo, d’un
Briand, d’un Churchill ou la brillance d’un Monnet pour cela.
Quoi qu’il en soit, ce jour sera peut-être un jour
historique pour la Grande Bretagne, celui où, de sa propre initiative, elle
sombrera (rappelons que c’est pour éviter le chaos et la décadence qu’elle a
voulu à tous prix adhérer à ce qui était alors la CEE, Communauté économique
européenne), mais il faut que ce soit un jour historiquement beau pour la
construction de l’Europe et le rêve européen.
Aris de Hesselin
Comme un Polonais, je suis ce blog avec beaucoup d'interet, et je me trouve tout-a-fait centriste. Je veux aussi souligner qu'il y a un fort soutien populaire majoritaire, pour l'Union europeenne en Pologne et moi-meme. Le gouvernement d'aujourd'hui est le resultat d'une fatigue engendree par le gouvernement precedent, qui a ete, malheuresement, centriste.
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