Meeting d'Emmanuel Macron |
Une des grandes forces d’Emmanuel Macron est de séduire
aussi bien à droite qu’à gauche et au centre ainsi qu’auprès de ceux qui se
disent sans préférence partisane.
Les sondages montrent que les électeurs de tous les bords
sont séduits par l’homme et son projet politique.
De même, ce qu’ils pensent de lui et de là où il se trouve
sur l’échiquier politique confirme qu’il occupe une place centrale où la
majorité des Français se retrouvent.
Sa séduction vient également qu’il est nouveau, qu’il parvient
à transcender les courants de pensées et qu’il propose une nouvelle démarche
politique même s’il ne faut pas exagérer en faisant de lui un innovateur
radical et l’emblème d’une révolution dans l’art de faire de la politique.
Mais son côté novateur et le vent de fraîcheur qu’il amène
ou, pour les sceptiques, qu’il accompagne, peuvent très vite se retourner
contre lui si les Français n’y voient qu’un faux-semblant.
Dans ce cadre, les nombreux ralliements de personnalités
politiques à sa personne sont à la fois un atout mais également un énorme
danger.
Le principe de tout ralliement en politique est qu’il a des
côtés positifs et des côtés négatifs pour celui qui est rallié (ainsi que pour
celui qui rallie mais que nous n’étudierons pas ici).
Les côtés positifs est de montrer, d’abord, que l’on peut
séduire des gens qui n’étaient pas à vos côtés et qui ont donc changé d’avis
parce qu’ils considèrent que vous avez les qualités requises pour qu’ils vous
soutiennent.
Ensuite, cela permet d’entraîner ceux qui les suivent vers
vous.
Puis, dans l’opinion publique, vous acquérez l’image d’un
rassembleur, ce qui est toujours une bonne chose pour élargir votre base
électorale.
Enfin, lorsque les ralliés sont de grandes personnalités
politiques, leur aura et leur image ont évidemment un effet positif sur votre
personne.
Mais il y a les côtés négatifs.
D’abord, les ralliés peuvent être vus que comme des
opportunistes et donc comme des personnes de peu de conviction ce qui n’est pas
très bon pour votre image car vous pouvez être assimilés à ce qu’ils sont et à
leur démarche.
Ensuite, s’ils ont une notoriété et sont appréciés, ils
peuvent vous faire de l’ombre plus que de vous donner une impulsion.
Puis, si ces personnalités sont clivantes, elles peuvent,
tout en vous apportant de nouveaux électeurs, vous en enlever d’autres qui
auraient pu vous rejoindre, pire, vous en enlever parmi ceux qui vous avaient
déjà rejoint.
Enfin, ces ralliements étant si contradictoires que cela
peut abîmer votre image et votre positionnement politique, aboutissant à ce que
des gens qui voulaient voter pour vous et qui ne sachant plus très bien où vous
êtes en ayant agrégé autour de vous des personnalités si opposées politiquement
parlant, renoncent à voter en votre faveur et décide de rejoindre leur camp et
de voter pour quelqu’un qui le représente ou à s’abstenir.
Du coup, les ralliements peuvent tout aussi bien vous faire gagner
une élection que vous la faire perdre.
L’exemple de François Bayrou soutenant Alain Juppé pour la
primaire LR est en tout cas assez troublant en la matière parce qu’il semble
indiquer que la présence du président du MoDem aux côtés du maire de Bordeaux a
eu une incidence négative sur sa candidature alors que tout le monde a pensé le
contraire au moment où il l’a annoncé.
Les très nombreux ralliements à Emmanuel Macron ont
évidemment suscité, de la part de ses adversaires, des commentaires négatifs et
permis des attaques sur le côté «attrape-tout» de sa candidature.
En outre, LR et le FN s’est emparé évidemment du soutien de
François Bayrou ou des socialistes comme Bertrand Delanoë pendant que la Gauche
a fait de même pour le soutien du même Bayrou ou de personnalités de droite
comme Jean-Paul Delevoye.
C’est de bonne guerre même si ces personnalités ont une
vision politique qui s’accorde assez facilement avec le projet d’Emmanuel
Macron.
Mais cela devient plus problématique pour ce dernier quand
des opportunistes ayant navigué un peu partout sur l’échiquier politique se
mettent derrière lui comme Bernard Kouchner, Jean-Marie Cavada, Jean-Louis
Bourlanges, Alain Minc, voire Daniel Cohn-Bendit ou Jean Arthuis.
En revanche, il serait très certainement intéressant pour
lui de recevoir les soutiens d’un Jean-Louis Borloo, d’un Alain Juppé, d’un
Manuel Valls mais pas d’un François Hollande ou d’un Nicolas Sarkozy.
Quoi qu’il en soit, l’équipe du candidat d’En marche! doit
demeurer très vigilante sur les ralliements et continuer à faire ce qu’elle
fait systématiquement, c’est-à-dire à se féliciter que son leader puisse
rassembler sans pour autant le lier au-delà d’un simple soutien, d’où qu’il
vienne et de qui il vienne.
Alexandre
Vatimbella
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