Jean-Louis Borloo |
Si l’on pensait
encore que l’UDI avait une ligne politique, les derniers développements de l’affaire
du Pénélope Gate auront remis les pendules à l’heure.
Les déchirements
entre petits barons de la petite confédération politique – et que dire alors de
ses différentes composantes qui ne sont parfois que des micro-partis – montrent
encore une fois le vide des valeurs et des idées de ces personnages clamant un
peu partout qu’ils représentent à eux-seuls le Centre.
Dernière péripétie
en date, au moment où Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, annonçait le
retrait du soutien de son parti à François Fillon et demandait qu’Alain Juppé
se présente, Hervé Morin, président de Les Centristes et dirigeant de l’UDI,
affirmait de son côté qu’il soutiendrait jusqu’au bout le candidat LR (ce qui a
généré, sur le site de l’UDI, une page de déclarations de tous ceux qui veulent
que Fillon s’en aille mais pas une seule page de déclarations de ceux qui
veulent qu’il reste alors même qu’aucune décision des instance du parti n’a été
prise à ce sujet…).
Sans oublier tous
ces membres de l’UDI qui ont déjà fait leurs bagages pour s’en aller voir
Emmanuel Macron.
En réalité, la
seule et dernière constante que tous ces centristes et pseudo-centristes
partagent encore, c’est… Jean-Louis Borloo, l’homme qui a pourtant claqué la
porte de la formation parce qu’elle était ingouvernable.
Tous ceux dont ont
vient de parler, qu’ils soient encore à l’UDI ou déjà aux côtés du leader d’En
marche fantasment sur un soutien du fondateur de leur confédération à leur
cause et contre celles de leurs opposants, l’instrumentalisant sans cesse et
sans aucune décence.
C’est ainsi le cas
de Lagarde et de ses amis qui demandent à l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy,
soit de se présenter (on ne voit pas comment il pourrait matériellement le
faire même s’il en avait le début du début d’une envie en la matière), soit de
former un «ticket» avec Alain Juppé (pour devenir ensuite le premier ministre
de celui-ci, une fois élu à l’Elysée), soit de les soutenir dans leur
entreprise chaotique qui est de changer de candidat tous les matins (on se
rappelle que beaucoup d’entre eux expliquaient qu’il était d’accord avec leur
choix de rejoindre Fillon…).
Mais c’est aussi le
cas d’Hervé Morin – qui s’enorgueillit de parler avec un homme qui n’a que
mépris pour lui – qui affirme à qui veut l’entendre que Jean-Louis Borloo
partage ses points de vue.
Le président de la
région Normandie a même tenté avec ses amis de le pousser dans les pattes de
François Bayrou afin que le président du MoDem ne puisse pas se présenter,
sachant bien que Borloo ne serait jamais allé jusqu’au bout si jamais, par
bêtise ou inconséquence, il avait répondu par la positive à cette
instrumentalisation grossière.
Mais c’est aussi le
cas de tous les alliés et ralliés à Macron qui font les yeux doux à Borloo pour
qu’il prenne position pour leur candidat – ce serait évidemment une belle prise
et la légitimation de leur soutien au leader d’En marche! – néanmoins sans
succès jusqu’à présent.
Et c’est encore le
cas de François Fillon qui a tenté de le débaucher sans réussite évidemment,
sans parler bien entendu d’Alain Juppé qui l’aurait bien vu à ses côtés lors de
la primaire de LR et qui le verrait bien le rejoindre si jamais il devenait le
plan B de la Droite en cas de retrait ou de marginalisation par son propre
parti du premier nommé.
Cela fait beaucoup
pour un homme qui a quitté la politique, non pas à cause de sa maladie, mais
pour échapper à ces pratiques politiciennes indignes et au marécage nauséabond
qu’était devenu l’UDI dont il avait espéré, avec beaucoup de naïveté, que
toutes ses composantes lui feraient allégeance lorsqu’il en était le président
pour former un vrai parti.
Ce qui doit
beaucoup le faire rire (très jaune!), c’est que depuis qu’il s’en est allé
parce que justement tous ces petits barons l’empêchaient de faire de l’UDI une
force politique structurée et gouvernable, ceux-ci n’arrêtent pas de se réclamer
et de se revendiquer de sa personne ainsi que de le faire parler sans arrêt et,
bien sûr, uniquement dans leurs sens respectifs, c’est-à-dire à lui faire dire
tout et n’importe quoi.
Soyons clairs.
Peut-être que
Jean-Louis Borloo parlera ou peut-être qu’il ne parlera pas avant l’élection.
Peut-être qu’il
prendra partie pour l’un des candidats ou peut-être qu’il ne prendra partie
pour aucun d’entre eux.
Mais personne, au
moment où ces lignes sont écrites, ne sait ce qu’il décidera.
Quoi qu’il en soit,
il aura été bien plus au centre de cette présidentielle qu’il ne l’aurait
imaginé.
De quoi avoir des
regrets de ne pas avoir eu le courage de se présenter en 2012 et, sans doute,
cette année.
Alexandre
Vatimbella
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