Alain Juppé & Jean-Christophe Lagarde |
C’est un non
catégorique qu’Alain Juppé a donné à la possibilité qu’il remplace François
Fillon comme candidat LR à la présidentielle.
Dans une
déclaration faite devant les journalistes depuis Bordeaux, il a estimé qu’il
était trop tard pour se lancer dans la course à l’Elysée.
«La semaine dernière, a-t-il expliqué, j’ai reçu de nombreux
appels me demandant de prendre la relève. Ils m’ont fait hésiter, j’ai
réfléchi. La condition sine qua non du succès c’est évident le rassemblement le
plus large possible de la Droite et du Centre. Tel était mon objectif en me
présentant à la primaire, je n’ai pas réussi. Aujourd’hui ce rassemblement est
devenu plus difficile encore. Une partie du Centre que certains d’entre nous
ont rudement stigmatisé nous a quittés. Comme l’a montré hier la manifestation
organisée au Trocadéro, le noyau des militants et sympathisants LR s’est
radicalisé. François Fillon n’a cessé d’affirmer sa détermination et, hier soir
encore, son obstination (...) Je n’ai pas l’intention de m’engager dans des
tractations partisane ni des marchandages de postes. Pour un gaulliste ce n’est
pas l’esprit de l’élection présidentielle. Je ne suis donc pas en mesure
aujourd'hui de réaliser le nécessaire rassemblement autour d’un projet
fédérateur et c'est pourquoi je confirme, une bonne fois pour toutes, que je ne
serai pas candidat à la présidence de la République. (…) Il est trop tard».
Il a précisé qu’il
ne voulait pas être la roue de secours de tous ceux qui l’ont critiqué durement
pendant la primaire LR et qui, soudainement, l’appellent à la rescousse.
D’autant que, selon
lui, LR est désormais contrôlé par un noyau dur de la droite radicale.
Des propos très
durs envers sont parti – il a parlé de «gâchis» – et la Droite mais aussi
envers François Fillon qu’il a accusé d’être dans une «impasse» en ayant parlé
de «complot» et d’«assassinat politique» et de montrer une «obstination».
Evidemment, dans ce
contexte, il n’a pas parlé d’apporter à nouveau son soutien à ce dernier.
Il a également
attaqué Emmanuel Macron – dont il a critiqué «l’immaturité politique» et «la
faiblesse de son projet» qui «ne feront pas toujours illusion» –, même s’il a
reconnu que les Français voulaient un renouvellement du personnel politique qu’incarne
le leader d’En marche! et que son temps à lui, Juppé, est passé.
Cette agressivité
envers son camp, cette amertume d’avoir été évincé d’une présidentielle dont il
était l’ultra-favori met, en tout cas, un terme aux spéculations sur la
possibilité qu’il aurait pu être le plan B de la Droite en remplaçant François Fillon.
C’est une bien
mauvaise nouvelle pour l’UDI qui a décidé de retirer son soutien à ce même
Fillon et qui attendait qu’Alain Juppé se présente, Jean-Christophe Lagarde,
son président, parlant même de «candidat le plus légitime».
Car on ne voit pas
aujourd’hui – les instances de l’UDI se réunissent ce jour pour prendre une
position officielle – la position que pourra choisir la formation centriste
sauf à demander à Jean-Louis Borloo de se présenter, ce qui semble hautement
hypothétique de la part de ce dernier.
Dès lors, si Fillon
demeure le candidat LR, il n’y a que trois solutions qui s’offrent l’UDI:
- Soutenir à
nouveau Fillon, ce qui serait d’un ridicule sans pareil mais qui ne serait pas
une première pour Jean-Christophe Lagarde et ses amis (ou ennemis…);
- Ne soutenir aucun
candidat mais passer un simple accord avec LR pour les législatives qui
suivront la présidentielle;
- Soutenir Emmanuel
Macron, ce qui serait assez logique mais sans doute impossible pour des raisons
politiciennes et électoralistes.
On n’en sera plus
bientôt mais quelle que soit la décision, elle sera mauvaise pour une formation
qui n’en a plus que le nom mais qui est un no man’s land où chaque faction se
tire dans les pattes et soutien des positions opposées.
Alexandre
Vatimbella
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