Fillon vient d'être mis en examen |
Après avoir vilipendé constamment les centristes, le Centre
et le Centrisme pendant plusieurs années et, notamment, pendant la primaire LR
puis lors de son meeting au Trocadéro où il a dénoncé les «socialo-centristes»,
voilà qu’il vient faire la retape et affirme maintenant, sans rire, que son
projet reprend «beaucoup de propositions des centristes» et qu’il veut une
alliance forte et de confiance avec ces derniers.
Comme nous ne sommes pas dans un concours de stand up ou de
«plus je mens, plus je gagne» mais dans une élection présidentielle – même si
certains candidats, effectivement, confondent celle-ci avec ceux-là –, je
m’abstiendrais de m’esclaffer bruyamment devant un tel mensonge grossier.
Mais, le fond du problème n’est même pas le programme du
candidat de la Droite qui n’engage, comme tous les programmes électoraux et les
promesses politiques que ceux qui y croient, c’est que François Fillon n’en a
rien à faire des centristes… sauf pour passer le premier tour de la
présidentielle.
Devant la désaffection de ces électeurs de droite qui
gardent une dignité, une fierté et de la responsabilité ainsi que celle de
centristes de plus en plus nombreux chaque jour qui passe et des révélations
sur l’amour de l’argent du candidat LR, il doit draguer tout ce qu’il peut avec
toutes les ficelles peu reluisantes du métier qu’il trouve.
Et sa stratégie en la matière est de faire tous les sourires
et les soi-disant concessions aux centristes.
Pourquoi?
Parce qu’il estime que son socle électoral malgré les
affaires ainsi que son image de menteur et d’homme d’argent, est autour de
17%-20%.
S’il parvient à convaincre 2 à 3% d’électeurs d’Emmanuel
Macron qui est, actuellement entre 25 et 26%, il peut parvenir aux alentours de
23% et faire descendre Macron autour de 22%, suffisant pour passer le premier
tour en seconde position.
Et, au deuxième tour, en tant que candidat républicain face
à la candidate d’extrême-droite, il devrait l’emporter.
Ce n’est évidemment que de la tambouille électoraliste aussi
peu reluisante que celle que l’UDI pratique en s’alliant avec un homme tel que
Fillon pour avoir des élus et des strapontins gouvernementaux.
Mais les dirigeants de cette confédération centriste en
décomposition autant au sens propre qu’au sens figuré et au sens moral,
pourraient bien avoir quelques mauvaises surprises.
Car, comme tous les droitistes qui détestent les centristes,
une fois élu, François Fillon pourrait faire ce qu’a fait Chirac après 1995 et
2002, Sarkozy après 2007, reléguer le Centre dans le débarras des accessoires
qui ne servent plus à rien… jusqu’à la prochaine élection.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.