Lorsque Donald Trump a décidé de se présenter à l’élection
présidentielle, je l’ai traite de clown.
Avec le recul, non seulement je ne changerais pas de
qualificatif mais j’aurais du ajouter que ce clown était déséquilibré
mentalement – comme l’ont dit nombre de spécialistes des maladies mentales – ce
qui le rend particulièrement dangereux pour son pays et pour le monde.
Ce que j’ignorais alors – comme beaucoup d’autres – était sa
haine de l’Europe et de l’Union européenne en particulier qui, je le rappelle,
est le premier allié des Etats-Unis et fait partie de ce trop rare espace des
démocraties républicaines, donc de pays qui partagent des valeurs et une vision
du monde.
Un Trump qui est devenu l’ami de tous les nationalistes
d’extrême-droite européens, de Nigel Farage à Marine Le Pen en passant par Victor Orban et Geert Wilders, c’est-à-dire de tous ceux qui veulent détruire
l’UE et qui d'ailleurs se recommandent de lui.
Il n’a d’ailleurs pas fait mystère qu’il était pour cette
destruction et qu’il s’en féliciterait.
Il ne se passe pas de jours ou de tweets où il n’insulte les
Européens.
Avant-dernière affaire en date, l’implication de la Grande
Bretagne (grande alliée des Etats-Unis) dans son délire complotiste d’accuser
sans autre preuve qu’un article haineux paru sur le site d’extrême-droite
Breitbart news – qui, dirigé par son plus proche collaborateur Steve Bannon, est
spécialisé dans les fausses nouvelles (fake news), les faits alternatifs
(alternative facts) et la post-vérité (post-truth) – qui prétend qu’il aurait
été mis sur écoute par Barack Obama et que ceux qui auraient exécuté cette
tâche étaient des membres des services secrets britanniques.
Une assertion hallucinante reprise par un ancien juge devenu
consultant de la chaîne d’extrême-droite Fox news, du nom d’Andrew Napolitano,
un personnage dans la lignée des idéologues des libertariens la droite radicale
comme le philosophe Robert Nozick et la tristement célèbre romancière Ayn Rand
qui leur égérie.
Dernière affaire en date, en recevant Angela Merkel, tout ce
qu’il a trouvé à faire est de critiquer l’Allemagne (grande alliée des
Etats-Unis), sa chancelière et le libre-échange tout en refusant de lui serrer
la main avant de se raviser in fine.
Sans oublier qu’il a fait une «blague» scandaleuse en
comparant, lors d’une conférence de presse réunissant les deux leaders, les
écoutes dont Merkel a été victime de la part de la NSA et ses assertions sur
les propres écoutes dont il aurait été soi-disant victime.
Personne n’a évidemment oublié les critiques récurrentes sur
la France (grande alliée des Etats-Unis) ainsi que cette déclaration que Paris
n’était plus Paris et qu’il ne fallait pas que les Américains se rendant dans
cette ville dangereuse, ce qui lui a valu une réponse cinglante de François
Hollande.
Oui, ce clown déséquilibré est l’ennemi de l’Europe.
Et plus vite les peuples européens en prendront conscience,
plus vite ils réagiront à la déliquescence de l’Union européenne en ayant ce
sursaut indispensable pour aller de l’avant afin d’assurer leur sécurité et
leur avenir.
Que ces peuples devenus eurosceptiques alors qu’ils vivent
dans un espace de paix depuis plus de 70 ans – un record – et de prospérité
économique où l’on peut se parler, se déplacer et entreprendre librement n’oublient
jamais que l’on n’est jamais mieux défendu et protégé que par soi-même.
Ainsi, au moment où Trump ne cesse pas de critiquer l’Europe
de menacer de prendre des mesures protectionnistes à son encontre, voire de ne
plus la défendre, où il attaque sans cesse l’OTAN et ses pays membres au motif
qu’ils ne paieraient pas assez pour leur défense (mais ce n’est que le
prétexte), les dirigeants de l’UE doivent prendre des initiatives urgentes pour
relancer le processus d’intégration et entreprendre une vaste explication de
texte à l’égard de leurs citoyens.
Enfin, dire que l’Amérique de Trump est l’ennemie de
l’Europe – j’avais d’abord voulu mettre un point d’interrogation au titre de
cet éditorial mais j’ai estimé qu’il n’était pas nécessaire – ne veut
évidemment pas dire que les Etats-Unis sont devenus des ennemis de l’Union
européenne, bien au contraire.
Il n’est que de mentionner la volonté constante de Barack
Obama de faire de l’UE une union plus forte et sa forte implication, qui lui
fut reprochée par les nationalistes et les étriqués, pour tenter d’éviter le
brexit.
Néanmoins, je n’ai pas décidé de titrer ce même édito «Trump
l’ennemi de l’Europe» parce que, désormais, ce personnage nauséabond est bien
le président des Etats-Unis – même si cela écorche la langue de le dire – par la volonté d’un système électoral d’un
autre âge mais également parce que près de 47% des électeurs ont voté pour lui
et qu’il a maintenant une administration de plus en plus à sa botte.
De même, il peut compter pour ses desseins extravagants sur
l’énorme majorité des élus républicains au Congrès qui, quand ils ne sont pas sur ses positions
extrémistes comme lui (et il y en a beaucoup), ont décidé de se taire et de le
suivre, ce qui leur fera porter une responsabilité énorme aux yeux de
l’Histoire.
Alors, oui, aujourd’hui, c’est l’Amérique mais tout de même
l’Amérique de Trump qui est l’ennemie de l’Europe.
Et pour un européen convaincu et ami des Etats-Unis, cela
fait particulièrement mal.
Mais cela donne aussi l’envie de se battre.
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