Aux Etats-Unis, le terme «populiste» a une signification
quelque peu différente qu’en Europe comme j’ai eu l’occasion de le dire ici à
propos de Barack Obama.
Il est ainsi utilisé pour parler de quelqu’un ou d’une
politique qui se veut proche du peuple et de ses préoccupations (façon Obama)
et non, par les Européens, pour caractériser quelqu’un qui tente de flatter ce
même peuple et ses bas instincts en lui promettant tout et n’importe quoi pour
le mettre dans sa poche, en critiquant les soi-disant «élites» qui joueraient
contre lui et pour se faire le chevalier blanc de ce nouveau terme bien
médiatique de «dégagisme», c’est-à-dire de faire battre les sortants pour
«purifier» le monde politique (façon Trump).
Quasiment tous les candidats à l’élection présidentielle
française prétendant à la victoire finale ont été accusés de populisme «à
l’européenne», de Le Pen à Mélenchon en passant par Fillon, Hamon ou Macron.
Sans évidemment parler des «petits» candidats.
D’ailleurs, j’ai même fait part ici de quelques inquiétudes
sur une rhétorique populiste (façon européenne) qu’Emmanuel Macron pouvait
parfois utiliser au début de sa campagne.
J’avais d’ailleurs fait la même analyse de certains propos
de Barack Obama en 2008 lors de sa victoire lors des primaires démocrates face
à Hillary Clinton puis lors de la campagne électorale face à John McCain.
Mais mes craintes ne furent jamais à la hauteur de l’espoir
qu’il suscitait et qui d’ailleurs ne se confirmèrent absolument pas.
Ensuite, s’il fut parfois populiste, ce fut à la mode US
(même si les médias américains ont aussi utilisé le terme pour définir le
comportement de Trump mais alors avec cette connotation négative, façon
européenne…).
Quant à Macron, j’ai également fait remarquer que ces
intonations ont quasiment disparu de ses propos depuis près d’un an alors, qu’a
contrario, elles n’ont fait que monter en puissance chez François Fillon tout
en restant à leur niveau stratosphérique chez Marine Le Pen et Jean-Luc
Mélenchon.
Toujours est-il que le candidat d’En marche! dans une
interview au JDD, s’il réfute sans appel le terme de démagogue, se dit près à
être traité de populiste s’il s’agit d’être proche du peuple (façon américaine).
C’est là qu’il rejoint Barack Obama alors que les opposants
que l’on vient de citer – Benoit Hamon mis à part – sont plutôt des populistes
(façon américaine) ressemblant au promoteur milliardaire américain.
Le Pen et Fillon menant d’ailleurs des campagnes à la mode
Trump sans aucun état d’âme.
Plus généralement, Emmanuel Macron est l’«outsider» qui possède
un profil très proche de celui de Barack Obama.
Tous deux ont des visions modernes de leur pays et du monde,
une volonté de réformes progressistes et un positionnement central, voire
centriste (revendiqué plus par Obama que par Macron).
Il est bien sûr difficile de dire si une présidence Macron
ressemblera à une présidence Obama mais les intentions sont proches ainsi que
les valeurs qu’ils portent tous les deux.
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