Jean-Christophe Lagarde |
Dans une interview à la chaine BFMTV, Jean-Christophe
Lagarde a estimé que «Fillon garantit la défaite» et a déclaré qu’«il est
indispensable de changer de candidat».
Et dans un entretien au site internet du quotidien Ouest
France, le président de l’UDI, a affirmé que son parti ne soutenait plus la
candidature de François Fillon à l’élection présidentielle et a demandé
«solennellement aux républicains de changer de candidat» avec, à la clé, la
remise en cause de l’alliance qui lie les deux partis actuellement «faute de
quoi, poursuit-il, «nous ne saurions poursuivre» celle-ci «dans un tel
aveuglement».
Des propos forts, sans aucun doute, qui semblent montrer que
l’UDI a choisi de se placer enfin du côté des valeurs centristes plutôt que de
celui de l’opportunisme électoral.
Sauf que l’on ne comprend pas très bien comment Lagarde peut
annoncer le retrait du soutien de son parti à François Fillon alors même qu’il
a écrit, dans un communiqué de presse du 1er mars que cette décision
serait prise par un bureau exécutif de l’UDI convoqué le 7 mars, soit la
semaine prochaine!
D’ailleurs, sur le plateau de BFMTV, il n’a pas répondu à la
question de savoir si tout l’UDI était derrière ses propos…
Sans doute que l’accélération de la situation l’a fait
intervenir mais, connaissant les graves problèmes d’unité à l’intérieur de l’UDI,
il prend le risque d’être désavoué une nouvelle fois, notamment par ses
adversaires internes emmenés par Hervé Morin, le président de la région
Normandie.
Reste que nombre de membres de l’UDI ont relayé ou précédé
cette demande pendant que d’autres ont décidé d’aller soutenir Emmanuel Macron,
ce que Lagarde a catégoriquement rejeté de faire sur BFMTV.
A noter que Jean-Christophe Lagarde se prononce clairement
pour le remplacement de Fillon par Alain Juppé, voire par… Jean-Louis Borloo.
L’instrumentalisation de ce dernier par les dirigeants de l’UDI
qui le mettent en avant et le font même parler sans l’avoir rencontré devient
indécent.
Rappelons que Borloo a expliqué que la plupart des gens qui,
comme Lagarde, Morin ou Hénart (président du Parti radical) affirmaient à
longueur de journée parler avec lui, étaient des menteurs et que s’il avait
besoin de s’exprimer, il le ferait tout seul.
Extraits de l’interview à Ouest France:
- «Nous considérons que la France a absolument besoin d’une
alternance et d’une gouvernance stable après cinq ans de présidence Hollande.
Cette alternance que nous avons cherchée, nous avons voulu la construire avec
LR comme nous l’avons construite aux élections municipales, départementales et
régionales. Cette alternance dans une alliance avec LR, nous la souhaitons toujours.
Mais cette alternance n’est plus possible avec le candidat actuel qui nous
conduit à un échec certain dont notre pays ferait les frais !»
- «Chacun sait, qu’à son corps défendant, François Fillon
est devenu un danger pour l’alternance et donc pour la France.»
- «La logique serait évidemment que le numéro 1 n’étant plus
capable de faire campagne, ce soit celui qui est arrivé en second qui lui
succède. Si Alain Juppé accepte le rôle, il en aura toute la légitimité. Mais
nos familles politiques ont plein de talents, Jean-Louis Borloo peut en être un
parmi d’autres».
«Si François Fillon n’entend pas raison, nous prendrons nos
responsabilités (…).»
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