Sylvia Pinel, présidente des Radicaux de gauche |
Qu’ils soient «valoisiens» ou «de gauche», les radicaux ont
choisi les sièges plutôt que les valeurs, l’opportunisme plutôt que l’idéal
radical, l’extrémisme plutôt que le centre de l’échiquier politique.
Après le cirque du Parti radical (membre de la confédération
centriste de l’UDI créée par Jean-Louis Borloo son ancien président) et de son
président, Lauren Hénart, changeant de position à chaque souffle du vent de l’opportunisme
puis se ralliant in fine à un homme politique de la droite de la Droite mis en
examen, voici, de façon beaucoup plus laconique, le Parti radical de gauche et
sa président Sylvia Pinel qui se rallient pour les mêmes raisons électoralistes
que les valoisiens à Benoit Hamon, candidat de la gauche de la Gauche et
frondeur particulièrement agressif d’un gouvernement – dont Pinel fut membre! –
de centre-gauche, ce qui est soi-disant le positionnement du parti.
Etre aussi loin de ses valeurs et principes politiques de la
part des partis sensés représentés l’héritage du radicalisme est évidemment
très décevant mais malheureusement pas une nouveauté dans la longue histoire
des radicaux depuis le début du XX° siècle.
En revanche, il est étrange que le Parti radical et le Parti
radical de gauche aient tous les deux tournés le dos à ce qu’ils sont en ne s’alliant
pas au candidat de l’axe central dont ils font partie, Emmanuel Macron.
Ce qui n’empêchera évidemment pas nombre d’élus, de
militants et, surtout, de sympathisants radicaux de se déclarer en faveur du
candidat d’En marche! et de voter pour lui.
On comprend bien que les recompositions politiques sont
difficiles pour des partis et des personnalités politiques qui vivent dans une
sorte de léthargie rassurante.
Mais on ne peut se dire humaniste, progressiste, réformiste,
attaché au rassemblement dans une démocratie républicaine sociale en soutenant
des candidats aussi clivants que sont François Fillon à droite et Benoit Hamon
à gauche.
Le paysage politique a sans doute besoin de partis défendant
le radicalisme même si beaucoup veulent constamment enterrer les premiers et déclarer
mort le second.
Mais il faut au moins qu’ils fassent ce pourquoi ils
prétendent exister.
Enfin, à l’instar d’un Jean-Jacques Servan-Shreiber ou d’un
Pierre Mendès-France, deux illustres radicaux parmi d’autres, il faut parfois
du courage en politique pour transcender les lignes et s’inscrire dans le train
de l’histoire qui va de l’avant et non en marche arrière.
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