Lagarde, l'homme qui est son propre contradicteur... |
Après le retrait définitif d’Alain Juppé comme plan B pour
être le candidat LR à la place de Fillon, le même Lagarde déclarait: «tout le
monde a pu constater l'obstination de François Fillon à être candidat malgré
son incapacité aujourd’hui à rassembler et à gagner l'élection présidentielle.
Cette situation, elle rend triste beaucoup de gens de Droite et du Centre. (…).
Ni les centristes, ni les juppéistes, ni les lemairistes, ni les sarkozystes...
Bref il ne parvient à rassembler que les fillonnistes».
Et il ajoutait: «On pourrait gagner cette élection
présidentielle mais à la fois l'obstination d'un homme et l'incapacité à
trancher chez Les républicains nous conduisent à l'échec (...) Nous sommes en
train d'écrire la défaite d'une élection non perdable (…) Au lieu de se
concentrer sur le projet construit, on a une forme d'obstination, de jusqu'au-boutisme
d'un candidat qui sait très bien qu'aujourd'hui il ne peut plus parler aux
Français».
Et de prédire que certains membres de l’UDI soutiendraient
malgré tout Fillon, que d’autres iraient voir chez Macron et que d’autres se
mettraient en retrait.
En réalité, l’UDI, fidèle à son incohérence et aux haines
qui la divisent mais aussi à son opportunisme et la volonté de ses notables de
préserver leurs sièges d’élus, a choisi, lors de son comité exécutif et par 48
voix contre 10, d’approuver «l’accord électoral, examiné la semaine dernière
par notre commission nationale d’investitures, et qui était en passe d’être
signé» avec LR (qui lui «garantit» 70 circonscriptions «gagnables») et «valide
le projet politique négocié pour la France avec François Fillon, tout en
conservant un certain nombre de différences qui seront défendues par l’UDI lors
de la prochaine législature».
Ce n’est guère glorieux mais cela empêche l’implosion du
parti que prédisait avec gourmandise Maurice Leroy, allié d’Hervé Morin, leader
des anti-Lagarde.
D’ailleurs, le comité exécutif du parti présidé par ce
dernier, Les centristes, avaient eu la bonne idée de se réunir juste avant le
bureau exécutif de l’UDI pour rappeler son soutien indéfectible à François
Fillon alors même qu’une partie de ses membres et non des moindres voulaient
son retrait…
Dans un communiqué de presse qu’aurait pu écrire l’aile
droite radicale de LR, la formation membre de l’UDI renouvelait «à l’unanimité»
son «soutien à François Fillon» dont elle a accepté les «excuses» faites aux
Français.
D’autant, poursuit le texte que «les Français ne doivent aucunement faire confiance aux candidats de la
faillite de la France – Marine Le Pen, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon – pour
inverser la courbe de l’emploi en France. Quant à Emmanuel Macron, celui-ci
prolongerait le quinquennat de François Hollande dont il est le véritable
héritier politique.»
In fine, l’UDI,
aujourd’hui, ne parle plus qu’à elle-même et sa disparition sera sans doute une
bonne chose pour le Centre.
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