Emmanuel Macron en meeting à Toulon |
Lors d’un meeting à
Toulon où le Front national a tenté d’interdire l’entrée à ses sympathisants,
Emmanuel Macron a remartelé les thèmes principaux de sa campagne à savoir sa
volonté de réconcilier la France avec elle-même, réconcilier les Français entre
eux et avec leur époque et les défis à relever.
Mais il veut
également réconcilier le pays avec son passé, son histoire et avec ce qu’il est
aujourd’hui.
Il a indiqué qu’il
ne voulait pas perdre son temps avec les affaires qui touchent les autres
partis, avec les fausses polémiques (ce qui ne l’a pas empêché de faire une
très longue explication de ses propos sur la colonisation et sur le mariage gay…)
pour s’attacher uniquement à la politique de réconciliation dans une nouvelle
articulation de la liberté et de l’égalité.
Il «revendique»
ainsi le «droit» de «défendre» la «liberté radicale» et la «justice sociale
radicale» car «c’est comme cela que nous réussirons».
Mais, toujours
fidèle à son social-libéralisme, il rappelle que la liberté, celle notamment de
créer de la richesse, est la condition de la redistribution et du partage et
non le contraire ainsi que le défend le Centre depuis toujours.
Dès lors, il faut
que tout soit fait pour encourager la liberté de réussir, et pas seulement du
point de vue matériel, en dédramatisant en particulier la prise de risque et en
favorisant l’innovation.
Selon lui, «la France
doit aimer le risque et la réussite».
En matière de
sécurité, il prône la «tolérance zéro» en s’inspirant de la politique mise en
place à New York pour lutter contre la délinquance.
Mais, il estime que
s’il y a tolérance zéro, il faut une «police irréprochable» mais aussi que
police et justice travaillent ensemble dans le «respect de l’état de droit».
Revenant sur son
positionnement politique, Emmanuel Macron a tenté d’expliquer une nouvelle fois
que celui-ci était en dehors du spectre politique accusant au passage les
journalistes de mauvaise foi sur ce sujet dans une tirade quelque peu populiste
– même s’il l’a enrobé de l’affirmation selon laquelle la presse était «un
contre-pouvoir indispensable» afin de se démarquer des propos de François
Fillon et de ses amis en la matière qui attaquent les médias à la manière de
Donald Trump et de Marine Le Pen.
Pour autant, ne
vouloir ni de droite, ni de gauche, ni du centre ne veut rien dire de même que
de qualifier l’opposition gauche-droite de «petits clivages».
Car, il faut
rappeler que l’échelle gauche-droite est seulement une convention qui permet de
structurer le débat politique et de situer ses courants de pensée.
On a bien compris
que Macron ne veut pas se faire enfermer dans un positionnement politique qui
ne lui donnerait plus la possibilité de jouer sur tous les ressorts qui
permettent d’être, à la fois, dedans et dehors, ici et là, rebelle et pourtant dans
le système.
Surtout qui lui
ôterait cette image de renouvellement et de régénération que porte cet ailleurs
et qui mécaniquement inspire de l’espérance chez ceux qui la font leur.
Quoi qu’il en soit
et quoi qu’il dise, tout son discours de Toulon comme beaucoup de ceux qu’il a
donné sont éminemment centro-compatible avec cette constante volonté d’être
dans le juste équilibre.
Il agit ainsi comme
François Bayrou qui, en 2007, alors qu’il était au contact de Ségolène Royal et
de Nicolas Sarkozy dans les sondages voulaient donner une image de rénovation
et de réunion larges pour capter tout l’électorat de l’axe central ainsi que
celui qui se dit en-dehors des clivages partisans mais qui ne l’est pas,
évidemment.
Mais Macron préfère
définitivement le terme progressiste en affirmant que «les progressistes sont
les vrais démocrates et les vrais exigeants» avant d’expliquer que «pour
construire le réel, il faut parler du réel» et non la «langue de bois», deux
tirades fortement centristes…
Alexandre
Vatimbella
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