Que ce soit dans la
bouche de François Fillon ou de Benoit Hamon, dans les colonnes du Monde ou du
Figaro, dans celles de l’Obs ou de Valeurs actuelles, la Gauche et la Droite profèrent
exactement les mêmes attaques contre Macron et ont la même stratégie pour s’en
débarrasser.
Si cette situation
peut en étonner certains, il n’en sera pas le cas pour tout centriste qui sait
qu’un positionnement au centre ou du Centre vous fait avoir deux fois plus d’ennemis
qui viennent à la fois de votre droite et de votre gauche.
En cela, il suffit
de se rappeler la récente campagne présidentielle aux Etats-Unis où la
candidate centriste a été attaquée durement, à la fois, sur sa droite, par
Donald Trump, et, sur sa gauche, par Bernie Sanders.
Et le candidat au
centre lors de la présidentielle de 1981, Valéry Giscard d’Estaing, a reçu
autant de coups de la part de la Droite avec Jacques Chirac que de la part de
la Gauche avec François Mitterrand.
Emmanuel Macron,
candidat de l’axe central, du «ni gauche, ni droite» (qui est un positionnement centriste) et du progressisme contre
tous les conservatismes de droite et de gauche entre donc parfaitement dans le
profil du candidat pris sous deux feux simultanés.
En revanche, ce qui
est nouveau c’est la similitude des stratégies venues de la Droite et de la
Gauche.
Les principaux axes
des attaques contre Macron sont:
- Il n’a pas de
programme;
- Il n’a pas les
reins assez solides et va s’effondrer;
- Il est le
candidat de la finance.
- Il est un
candidat déguisé en candidat de droite
alors qu’il est de gauche et en candidat de gauche alors qu’il est de droite;
Dans le même temps,
on tente de lui mettre la candidature de Bayrou dans les pattes – les invitations
multiples dans les médias du président du MoDem alors qu’il n’est qu’à 5% des
intentions de vote en témoignent –, lui qui ne prendra pas de voix à Fillon ou
Hamon, sauf à l’extrême marge, mais à Macron.
Sans évidemment
oublier toutes les insultes et les mensonges proférés sur internet.
Bien évidemment,
ces feux croisés et ce tir de barrage de cette coalition droite-gauche vient de
ce qu’Emmanuel Macron est crédible auprès des Français et, surtout, qu’il fait pour
l’instant la course en tête (qualifié pour le second tour où il bat largement
la candidate d’extrême-droite, Marine Le Pen).
C’est pourquoi
cette «alliance objective» entre Fillon et Hamon (et leurs supplétifs, Le Pen
et Mélenchon), entre Le Figaro et Le Monde, entre l’Obs et Valeurs actuelles
ainsi que sur internet et la blogosphère entre militants de droite et de gauche
ne va, non seulement, pas disparaître mais va s’intensifier si Emmanuel Macron
continue à monter dans les sondages et plus le jour de l’élection approchera.
Mais ce qui peut
être inquiétant pour le fondateur d’En marche!, c’est que ni Hillary Clinton en
2016, ni Valéry Giscard d’Estaing en 1981, n’ont gagné, emportés tous deux par
cette alliance objective.
De même, les
candidatures solides de centristes comme celles de Raymond Barre en 1988 ou de
François Bayrou en 2007 se sont fracassées sur ce tir de barrage.
Alexandre
Vatimbella
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