mercredi 15 février 2017

Présidentielle 2017. Emmanuel Macron est bien le candidat de l’axe central

Axe central: Valls, Macron, Bayrou, Lagarde, Juppé
Depuis plus de deux ans, nous avons parlons ici de la réalité sociologique d’un axe central qui devait devenir à la fois et dans un ordre qui n’était pas connu au départ, tant une réalité politique qu’une réalité électorale.
Rappelons ce qu’est l’axe central.
Il s’agit d’un espace politique qui englobe, à la fois, les réformistes humanistes de droite (comme Juppé ou Raffarin), les sociaux-libéraux (comme Macron) et sociaux-réformistes (comme Valls) humanistes de gauche ainsi que les libéraux sociaux et humanistes du Centre (comme Bayrou).
Si cet axe n’est évidemment pas monolithique, il est néanmoins structuré autour de grands thèmes que partagent tous ces courants politiques ce qui leur donne une proximité et qui permet de nouer des alliances.
Nous disions que la constitution d’un axe central prendrait peut-être du temps mais était inéluctable et nous demandant si celui-ci aurait une existence lors de la présidentielle et des législatives 2017.
Et bien, la réponse est oui, quel que soit, d’ailleurs, son résultat électoral du candidat qui l’incarne désormais, Emmanuel Macron.
Qu’il gagne la présidentielle et alors l’axe central aura connu une extraordinaire dynamique.
Qu’il la perde avec un score décevant et alors l’axe central politique n’aura pas réussi à agréger pour l’instant tous ceux qui font partie de l’axe central sociologique et qui ont préféré demeurer dans leurs familles d’origines ayant eu peut de sauter le pas.
Et s’il perd plus qu’honorablement, alors l’axe central aura une base particulièrement forte pour exister dans les prochaines années.
Toujours est-il que les études faites par rapport aux sondages et autres enquêtes d’opinion révèlent l’existence de l’axe central sociologique et électoral (qui ne sont pas encore totalement identiques) et qui se place derrière un candidat identifié depuis longtemps comme faisant partie de l’axe central politique, Emmanuel Macron (auquel on peut évidemment rajouter François Bayrou)
On le voit bien dans le désarroi des politologues de droite et de gauche qui tentent de cerner le positionnement d’Emmanuel Macron avec leurs outils obsolètes où tout n’est vu que par l’opposition simpliste de gauche ou droite qu’avait inventé Maurice Duverger dans la deuxième partie du XX° siècle.
Cela donne des résultats pour le moins étonnant.
Ainsi, le politologue de droite, Jérôme Fourquet, dans une étude que vient de publier l’IFOP reprise par Le Figaro est bien obligé de considérer que l’électorat potentiel d’Emmanuel Macron fait bien partie plus ou moins de cet axe central mais qu’il penche à gauche.
Mais ce n’est ce que pensait le politologue plutôt à gauche, Jérôme Jaffré, qui, dans une étude publiée par le Cevipof (Centre d’étude politique de Science Po Paris) affirmait en octobre dernier que l’électorat macronien penchait à droite, tout en reconnaissant tout de même qu’il faisait partie de l’axe central…
Ainsi, pour Fourquet «compte-tenu du positionnement et du parcours du leader d’En Marche, sa capacité à agréger une partie des familles socialiste et centriste n’est pas totalement surprenante».
Mais pour Jaffré, «l’information essentielle est que l’électorat d’Emmanuel Macron penche nettement à droite».
Comprenne qui pourra.
Evidemment, et Fourquet, et Jaffré, reprennent le discours dominant à droite et à gauche qui veut que cet électorat ne sait pas ce que Macron pense, qu’il est trop divers et donc trop volatile, faisant ainsi du leader d’En marche! une sorte de phénomène conjoncturel qui peut s’effondrer à tout moment.
Selon eux, lorsque Macron dévoilera son programme en entier, il perdra une partie importante de son électorat actuel qui rejoindra son camp naturel.
Bien sûr, cela reste possible mais ne se base sur aucun élément scientifique et l’on pourrait trouver autant d’exemples qui vont dans leur sens que dans le sens opposé, sachant que pour gagner une élection, surtout présidentielle, il faut rassembler très au-delà de son camp, donc d’avoir un électorat composite qui vote d’abord pour une personnalité et une dynamique politique avant de le faire sur des mesures très spécifiques.
De ce point de vue, si les électeurs de Macron semblent effectivement plus volatiles, leur diversité, en revanche, est plutôt un gage de réussite pour le leader d’En marche! puisque cela signifie qu’il peut prétendre réaliser ce fameux grand rassemblement autour de son nom.


Alexandre Vatimbella



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