Axe central: Valls, Macron, Bayrou, Lagarde, Juppé |
Depuis plus de deux
ans, nous avons parlons ici de la réalité sociologique d’un axe central qui
devait devenir à la fois et dans un ordre qui n’était pas connu au départ, tant
une réalité politique qu’une réalité électorale.
Rappelons ce qu’est
l’axe central.
Il s’agit d’un
espace politique qui englobe, à la fois, les réformistes humanistes de droite
(comme Juppé ou Raffarin), les sociaux-libéraux (comme Macron) et
sociaux-réformistes (comme Valls) humanistes de gauche ainsi que les libéraux
sociaux et humanistes du Centre (comme Bayrou).
Si cet axe n’est
évidemment pas monolithique, il est néanmoins structuré autour de grands thèmes
que partagent tous ces courants politiques ce qui leur donne une proximité et qui
permet de nouer des alliances.
Nous disions que la
constitution d’un axe central prendrait peut-être du temps mais était
inéluctable et nous demandant si celui-ci aurait une existence lors de la
présidentielle et des législatives 2017.
Et bien, la réponse
est oui, quel que soit, d’ailleurs, son résultat électoral du candidat qui l’incarne
désormais, Emmanuel Macron.
Qu’il gagne la
présidentielle et alors l’axe central aura connu une extraordinaire dynamique.
Qu’il la perde avec
un score décevant et alors l’axe central politique n’aura pas réussi à agréger
pour l’instant tous ceux qui font partie de l’axe central sociologique et qui
ont préféré demeurer dans leurs familles d’origines ayant eu peut de sauter le
pas.
Et s’il perd plus
qu’honorablement, alors l’axe central aura une base particulièrement forte pour
exister dans les prochaines années.
Toujours est-il que
les études faites par rapport aux sondages et autres enquêtes d’opinion
révèlent l’existence de l’axe central sociologique et électoral (qui ne sont
pas encore totalement identiques) et qui se place derrière un candidat
identifié depuis longtemps comme faisant partie de l’axe central politique,
Emmanuel Macron (auquel on peut évidemment rajouter François Bayrou)
On le voit bien
dans le désarroi des politologues de droite et de gauche qui tentent de cerner
le positionnement d’Emmanuel Macron avec leurs outils obsolètes où tout n’est vu
que par l’opposition simpliste de gauche ou droite qu’avait inventé Maurice
Duverger dans la deuxième partie du XX° siècle.
Cela donne des
résultats pour le moins étonnant.
Ainsi, le
politologue de droite, Jérôme Fourquet, dans une étude que vient de publier l’IFOP
reprise par Le Figaro est bien obligé de considérer que l’électorat potentiel d’Emmanuel
Macron fait bien partie plus ou moins de cet axe central mais qu’il penche à
gauche.
Mais ce n’est ce
que pensait le politologue plutôt à gauche, Jérôme Jaffré, qui, dans une étude
publiée par le Cevipof (Centre d’étude politique de Science Po Paris) affirmait
en octobre dernier que l’électorat macronien penchait à droite, tout en
reconnaissant tout de même qu’il faisait partie de l’axe central…
Ainsi, pour Fourquet «compte-tenu du positionnement et du
parcours du leader d’En Marche, sa capacité à agréger une partie des familles
socialiste et centriste n’est pas totalement surprenante».
Mais pour Jaffré, «l’information essentielle est que
l’électorat d’Emmanuel Macron penche nettement à droite».
Comprenne qui
pourra.
Evidemment, et
Fourquet, et Jaffré, reprennent le discours dominant à droite et à gauche qui
veut que cet électorat ne sait pas ce que Macron pense, qu’il est trop divers et
donc trop volatile, faisant ainsi du leader d’En marche! une sorte de phénomène
conjoncturel qui peut s’effondrer à tout moment.
Selon eux, lorsque
Macron dévoilera son programme en entier, il perdra une partie importante de
son électorat actuel qui rejoindra son camp naturel.
Bien sûr, cela
reste possible mais ne se base sur aucun élément scientifique et l’on pourrait
trouver autant d’exemples qui vont dans leur sens que dans le sens opposé,
sachant que pour gagner une élection, surtout présidentielle, il faut
rassembler très au-delà de son camp, donc d’avoir un électorat composite qui
vote d’abord pour une personnalité et une dynamique politique avant de le faire
sur des mesures très spécifiques.
De ce point de vue,
si les électeurs de Macron semblent effectivement plus volatiles, leur
diversité, en revanche, est plutôt un gage de réussite pour le leader d’En
marche! puisque cela signifie qu’il peut prétendre réaliser ce fameux grand
rassemblement autour de son nom.
Alexandre
Vatimbella
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