Il faut redire les choses et il faudra encore les redire.
Quoi qu’il arrive, la principale menace pour la démocratie
républicaine lors de la prochaine présidentielle est évidemment une éventuelle
victoire de Marine Le Pen.
Ce que l’on ne se rend plus compte, malheureusement par
habitude – le FN s’est installé dans le paysage politique non plus comme
groupuscule mais comme un des partis importants depuis 30 ans –, c’est cette
réalité désespérante de notre vie politique actuelle.
Avec 25% et plus d’intentions de vote, la candidate
d’extrême-droite qui véhicule des idées populistes et démagogiques tout en
défendant un programme qui serait une catastrophe pour le pays qu’elle
plongerait dans l’abîme, est en tête des sondages et sera sans doute présente
au second tour.
Rappelons-nous de 2002 lorsque son père, Jean-Marie, qui
tenait alors la petite entreprise familiale de la haine avait accédé au second
tour.
Quel séisme politique alors.
Et bien, aujourd’hui, la présence de sa fille semble de
l’ordre de la normalité et le traitement des médias de sa candidature ressemble
fort à celle des médias américains envers Donald Trump pendant la campagne
présidentielle aux Etats-Unis
Espérons que les journalistes français n’auront pas à faire
leu examen de conscience et à se réveiller trop tard comme leurs collègues
d’outre-Atlantique.
Mais qui peut croire qu’une extrême-droite représentée par
un parti qui a remporté, en voix, les élections européennes mais aussi les
régionales et dont la candidate a des chances, certes minimes mais réelles, de
s’installer à l’Elysée est une situation normale?!
Les centristes, comme ils combattaient hier les communistes,
sont en première ligne contre le Front national.
Voilà au moins un combat qui est à leur honneur dans un
moment où on ne sait pus très bien où ils sont et qui ils sont et même si
quelques brebis galeuses sont encore dans le troupeau.
Toujours est-il qu’avant de vraiment s’attaquer à
l’éradication d’un mouvement de haine et d’exclusion de l’autre, ce qui est un
devoir pour tout démocrate, il va falloir faire en sorte qu’il ne soit pas en
position de remporter la présidentielle.
On peut espérer, il faut espérer, dans le sursaut de ceux
qui affirment qu’ils vont voter pour Marine Le Pen.
Mais, disons-le sans langue de bois, si une partie de ces
électeurs se sont trompés, se trompent et peuvent faire amende honorable en réalisant
le risque qu’ils font courir au pays par leurs votes, il y en a un certain
nombre d’irrécupérables, d’adversaires politiques qui sont, comme une partie
des électeurs de Trump, des extrémistes racistes violents et ennemis de la
liberté comme les avait justement dénoncés Hillary Clinton.
Ce qu’il faut donc c’est, bien sûr, tenter de convaincre
ceux qui se fourvoient par ressentiment ou désespoir dans un vote protestataire
ou dans un espoir qui n’a jamais existé et qui seront parmi les premières
victimes de leur comportement irresponsable mais, avant tout, savoir qu’il
faudra que tous les démocrates républicains, dont évidemment les centristes, se
rangent derrière le candidat qui affrontera Marine Le Pen au second tour de la
présidentielle.
Car, au-delà des différences programmatiques fortes, il y a
la défense commune d’une valeur qui s’appelle liberté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.