François Bayrou a tout à fait raison de s’étonner du soutien
inconditionnel des dirigeants de l’UDI à François Fillon encore rappelé ces
derniers jours par son président, Jean-Christophe Lagarde.
L’alignement total des leaders de la confédération centriste
est d’autant plus choquant qu’il est basé uniquement sur la volonté d’obtenir un
accord électoral des plus favorables pour obtenir nombre de députés et de
sièges au gouvernement.
Car le programme de François Fillon n’a jamais été et ne
sera jamais centriste, surtout, n’a pas beaucoup à voir avec celui d’Alain
Juppé qui était le premier choix de l’UDI pour la présidentielle.
Les déboires de Fillon sur ses pratiques malhonnêtes
dévoilées par le «Pénélope Gate» mais qui ont débordé de ce seul cadre, son
incapacité à se remettre en cause, ses changements d’attitudes continuels (il
avait promis de se retirer s’il était mis en examen, il dit exactement le
contraire désormais qu’il y a un risque important pour lui qu’il le soit), son
virage encore plus à droite pour conforter sa base radicale et chasser de plus
en plus sur les terres du Front national pour compenser les pertes des
électeurs de droite modérée et de centre-droit n’ont pas l’air de perturber
outre mesure les dirigeants d’un parti devenu cartel électoral pour de biens
médiocres personnes.
De même que les nouvelles alliances du candidat LR, en
particulier celle avec Nicolas Sarkozy, l’homme que Jean-Christophe Lagarde vilipendait
sans cesse pendant la primaire LR, affirmant qu’il ne pouvait y avoir d’alliance
avec lui et dont désormais le nouveau lieutenant et principal opposant de Juppé
à qui il voue une haine démesurée, François Baroin, est présenté comme le futur
premier ministre de Fillon…
Et puis cette hargne et cette rage à attaquer sans cesse
Emmanuel Macron, en voulant être encore plus LR que les membres de LR
eux-mêrmes, est totalement indécente pour des gens qui prétendaient il y a peu
qu’il existait de très nombreux points communs entre le leader d’En marche! et
l’UDI.
On rappelle les déclarations de Lagarde, Hénart ou Morin qui
appelaient Macron à prendre sa carte à l’UDI…
De qui ces politiciens se moquent-ils?
Pas vraiment de l’énorme majorité des Français qui n’ont pas
du tout l’intention de voter pour eux mais aussi pour de moins en moins de
centristes, qu’ils soient membres ou non de l’UDI et dont beaucoup voteront
pour Macron, ne pouvant se résoudre à mettre un bulletin dans l’urne au nom de
Fillon.
Evidemment, en ayant joué le jeu du suivisme de façon incompréhensible
dès les résultats du deuxième tour de la primaire LR connus, les dirigeants de
cette formation se sont mis eux-mêmes dans une impasse et une situation
impossible.
Leur manque de jugement politique, leur opportunisme, leur
vision politicienne, leur absence de projet politique ne pouvaient sans doute
pas donner autre chose.
Dès aujourd’hui, on ne peut plus considérer l’UDI comme un
parti centriste (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas encore des
centristes qui en soient membres).
Sans doute que demain, il ne sera plus un parti et que
personne ne le regrettera vraiment.
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