dimanche 5 février 2017

Actualités du Centre. Le Parti radical fourvoie son identité pour soutenir Fillon sans réserve

Ombre de lui-même, le Parti radical – le plus vieux parti de France et membre de l’UDI – tenait son 116° congrès ce samedi 4 février à Issy-les-Moulineaux dans la banlieue parisienne.
Au menu, le «Pénélope Gate» et le désarroi des centristes devant la déconfiture actuelle du candidat LR pour la présidentielle empêtré dans les emplois fictifs de sa famille et ses mensonges à répétition.
Ainsi, une motion défendue par l’ancien député Thierry Cornillet pour un soutien à Emmanuel Macron a obtenu un peu moins de la moitié des voix que celle pour un soutien à l’accord avec LR (pas encore finalisé) qui si elle a obtenue la majorité, a été loin d’être plébiscitée – 66% des voix c’est-à-dire 34% de l’assistance qui ne l’a pas votée.
Ce qui n’a pas empêché le président du Parti radical, Laurent Hénart, de se montrer particulièrement offensif à l’encontre de Macron en apportant, par ailleurs, un soutien sans réserve à Fillon.
On est loin de l’époque de Jean-Louis Borloo qui avait fait reprendre son indépendance aux radicaux en sortant le parti de l’UMP puis en créant l’UDI après que François Fillon ait œuvré de tout son poids afin de l’empêcher de devenir premier ministre de Nicolas Sarkozy.
Loin est également le temps où Hénart, dans une sorte de frisson d’émancipation qu’il a depuis troqué pour un suivisme politicien, se demandait s’il ne fallait pas que l’UDI fasse alliance avec Emmanuel Macron dont le positionnement est nettement plus centro-compatible que celui de François Fillon qui a choisi un programme de droite radicale et un ultralibéralisme à la Margaret Thatcher, bien loin de l’humanisme radical, sans parler des références chrétiennes si éloignées du parti de la laïcité.
Laurent Hénart a été bien aidé dans son entreprise de sauvetage du soldat Fillon auprès de ses troupes par Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI mais aussi d’un Hervé Morin, l’homme qui veut s’afficher comme le plus filloniste des centristes, d’un Jean-Pierre Raffarin à nouveau aux plus beaux jours de son opportunisme et d’un Gérard Larcher, le plus fidèle soutien de l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy.
Certains diront que ce positionnement était écrit d’avance, que la faiblesse de la formation de centre-droit en est la cause et ils n’auront pas tort.
Dommage pour l’identité du Parti radical.


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