François Bayrou,
sur LCI, a littéralement déclaré sa flamme pour l’élection présidentielle:
«L’élection
présidentielle est un moment formidable de rencontres avec les gens. En fait,
c’est le seul moment en politique où l’on vous écoute vraiment. C’est le moment
où des millions de gens viennent dans le secret de l’isoloir – ayant réfléchi
en conscience et interrogé leurs idées et attentes, peut-être même le côté
affectif de ce qu’ils sont – mettre votre nom dans une urne. Il y a eu 12
millions de personnes qui ont voté pour moi dans ces échéances! C’est un moment
de rencontre extraordinaire avec la France, quelque chose de profondément
passionnant».
On comprend
aisément avec une telle déclaration que le président du Mouvement démocrate est
un «accro» à la présidentielle.
Cet amour l’incite
évidemment à se présenter une quatrième fois mais son amour-propre l’incite,
lui, à y regarder de plus près pour ne pas se faire ridiculiser, à la fois, par
Emmanuel Macron et un très mauvais score.
C’est sans doute le
sens de ces propos sur sa possible candidature:
«La vérité m’oblige
à vous dire que j’ai décidé de prendre le temps de cette décision, d’avoir mon
propre rythme. Comme tous les Français, j’observe que tout cela est un bazar
absolument incroyable, sans précédent. On a l’impression que d’un jour à
l’autre, des vocations naissent, d’autres meurent. Je préfère attendre que les
choses se décantent. À ce moment-là, je ne cesserai de me poser une question:
est-ce que les choix proposés aux Français vont dans le bon sens? S’ils vont
dans le bon sens, alors j’en tiendrai compte. S’ils ne vont pas dans le bon
sens, je prendrai ma décision en toute conscience.»
Pour autant, un
ralliement à François Fillon semble de plus en plus difficile au vu des
critiques de plus en plus acerbes sur l’homme et son programme.
- Sur les
déclarations du candidat LR concernant sa foi chrétienne:
Il «parlait de la sécurité sociale et il nous dit: ‘je ne
peux pas porter atteinte à la sécurité sociale car je suis chrétien’. Mais,
qu’est-ce que cela a à voir? Je suis croyant, je ne vais pas m’offusquer d’un
mouvement de foi. Mais comment peut-on arriver à mélanger la politique et la
religion à ce point, de cette manière déplacée? Le principe de la France, c’est
qu’on ne mélange pas la religion et la politique, on considère que les choix
politiques sont différents ou indépendants des choix de la religion. Que
dirait-on si on déclarait: ‘je ne porte pas atteinte à la sécurité sociale car
je suis athée’ ou ‘rationaliste’ ou ‘juif’ ou d’une autre religion! Moi, je
suis pour qu’on ait des principes respectés et que l'on dise: ‘dans notre pays,
on ne mélange pas les questions intimes d’adhésion religieuse, de foi, de
conscience, d’athéisme ou de croyance, avec la politique’. Ce sont deux
domaines que nous avons séparés depuis plus d’un siècle, parce que c’était le
principe de la laïcité française. (…) Je n’arrive pas à comprendre.
Franchement, (…) je connais François Fillon depuis longtemps. Je ne l’ai jamais
vu faire des déclarations de cet ordre. Cela doit être lié aux élections d’une
manière ou d’une autre, à ce qu’on croit être un corps électoral. Moi, je me
refuse à voir les croyants, les agnostiques ou les athées comme un corps
électoral. Je ne comprends pas qu’on se laisse aller à ce type de dérive. Il
faut mettre un terme à ces mélanges déplacés».
- Sur le programme du candidat LR:
«Vous savez bien les points sur lesquels je suis en
désaccord avec lui. François Fillon dit qu’il s’inscrit dans la ligne de Madame
Thatcher. Moi, je suis persuadé que ce n’est pas Madame Thatcher qu’il faut à
la France aujourd’hui. Je pense que la France aujourd’hui a besoin d’être
soutenue, rassemblée et que l’activité reprenne. Les choix de Madame Thatcher
ont fait 1,5 million de chômeurs nouveaux la première année. Je ne dis pas
qu’elle n’a rien fait de bien, mais moi, je n’ai pas aimé qu’elle laisse mourir
des gens de grève de la faim. Chacun a ses choix. Moi je pense que la
démocratie est faite pour discuter et empêcher qu’on ait des glissements de cet
ordre. Oui, je ne me sens pas représenté par la ligne Thatcher».
Alexandre
Vatimbella
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